- Un secteur manufacturier qui demeure largement concentré sur les industries de base où l’Arabie saoudite a un avantage comparatif lié à ses ressources naturelles.
L’Arabie saoudite estime qu’un secteur manufacturier dynamique, durable et tourné vers l’exportation est essentiel à la réalisation de sa Vision 2030 car il s'agit du principal moteur des exportations hors pétrole, d’attraction des investissements étrangers, d’innovation et de création d’emplois. Le NIDPL (Programme national de développement industriel et de logistique) est la pierre angulaire de cette ambition plus large qui comprend l’industrie, mais aussi l’énergie, la logistique et le secteur minier.
La contribution du secteur manufacturier au PIB saoudien (y compris le raffinage du pétrole) est passée de 72,8 Md$ en 2020 à 81,2 Md$ en 2021, soit une augmentation de 11,6% principalement du fait du raffinage du pétrole (+16,6%) liée à l’effet rattrapage de la demande mondiale mais également hors raffinage (+9,5%) lié à la reprise, plus lente, de la fabrication industrielle post-pandémique.
La part du secteur manufacturier dans le PIB saoudien, mesurée à prix constants base 2010, a oscillé autour de 11,5% durant la dernière décennie : 12,15% en 2017, 10,8% en 2020, et 11,65% du PIB en 2021. Le raffinage du pétrole compte pour 1/3 de la part et le hors raffinage pour 2/3 (cf. annexes en PJ), principalement de l’industrie pétrochimique et de l’industrie métallurgique lourde, secteurs où l’Arabie a un net avantage de compétitivité coût dû à ses ressources naturelles.
L'activité manufacturière a connu une baisse significative en 2020 en conséquence de la diminution de la production causée par la pandémie : fin 2020, l’activité avait diminué de 13,1% par rapport à décembre 2019, mais a connu une hausse de 9,7% en décembre 2021 en glissement annuel. Fin juin 2022, l’indice manufacturier n’a toujours pas atteint son niveau d’avant-crise (cf. annexes).
- L’Arabie saoudite souhaite voir l’émergence d’une industrie 4.0 manufacturière locale et compétitive, en lien avec sa Vision 2030.
Le Ministère de l’industrie et des ressources minérales (Décret royal n° A/472, 31 août 2019) est l’organisme chargé de la réglementation du secteur manufacturier en Arabie saoudite. L’établissement de projets industriels en Arabie saoudite exige toujours l’obtention d'une licence industrielle pour les investisseurs étrangers. Les autorités saoudiennes déclarent toutefois qu’il n’existe aucune restriction à la participation étrangère dans le secteur manufacturier, hormis pour les activités d’exploration, de forage et d’exploitation pétrolière.
L’industrie manufacturière est l’un des quatre secteurs clés, avec l’énergie, la logistique et le secteur minier, concernés par le NIDLP, l’un des piliers de réalisation de la Vision stratégique 2030. Ce programme ambitionne de faire de l’Arabie saoudite une grande puissance industrielle et un pôle logistique mondial, en se concentrant notamment sur l’industrie 4.0 et « le contenu local ». A ce jour, l’Arabie saoudite compterait 9 800 industries manufacturières et 36 cités industrielles supervisées par Modon, l’Autorité saoudienne pour les villes industrielles et les zones technologiques (cf. annexes).
Le Fonds de développement industriel saoudien (SIDF) est la principale source de financement du NIDLP. Depuis 2019, le fonds a commencé à financer de nouveaux secteurs en plus des entreprises manufacturières comme les industries extractives, l’énergie ou les services logistiques. Son capital est doté de 28 Md$, et au cours de l’exercice 2020, le SIDF a approuvé 4,5 Md$ de nouveaux prêts, dont 86% concernent les industries chimiques (production d'hydrogène à Jizan, production de polypropylène et de polyéthylène à Jubail, production d’ammoniac à Ras Al-Khair…).