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Région

BAsD : légère revue à la hausse des prévisions de croissance en Asie du Sud-Est

Dans son dernier « Asian Development Outlook », la Banque asiatique de développement (BAsD) revoit ses prévisions de croissance à la baisse pour l’Asie en développement, de 5,2% à 4,6% en 2022 et de 5,3% à 5,2% pour 2023, en raison du prolongement du conflit russo-ukrainien, de resserrements monétaires plus agressifs et des mesures restrictives en Chine. Les prévisions sont néanmoins légèrement réhaussées pour l’Asie du Sud-Est, où la croissance devrait atteindre 5% cette année (4,9% précédemment), les économies de la région bénéficiant de la levée des restrictions et de la réouverture des frontières. Cette année, la BAsD prévoit une croissance plus rapide qu’anticipé aux Philippines (6,5% contre 6%) et en Indonésie (5,2% contre 5%), plus modérée à Singapour (3,9% contre 4,3%), en Malaisie (5,8% contre 6%) et en Thaïlande (2,9% contre 3%) et maintient sa prévision à 6,5% pour le Vietnam. En 2022, l’inflation devrait être tirée à la hausse par les prix élevés de l’énergie et des denrées alimentaires et les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement. L’institution internationale prévoit ainsi une inflation de 4,7% cette année dans l’Asie du Sud-Est, contre 3,7% précédemment.

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Intégration des systèmes de paiement par QR code dans 5 pays de l’ASEAN

Le gouverneur de la banque centrale indonésienne a annoncé la signature d’un accord entre l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines destiné à relier leurs systèmes de paiement par QR code d’ici novembre 2022. Ce projet revêt un caractère stratégique dans la mesure où les paiements par QR code dans le monde devraient atteindre plus de 3 000 Mds USD d’ici 2025 (contre 2 400 Mds en 2022), selon un rapport de Juniper Research. Les paiements seront réalisés en devise locale, sans recours au dollar comme devise intermédiaire. Les cinq banques centrales concernées visent à étendre ce système unifié à d’autres réseaux régionaux à travers le monde et à répliquer le modèle pour les virements bancaires transfrontaliers ainsi qu’aux monnaies numériques de banques centrales (MNBC).

Start-ups : vers un ralentissement des investissements en 2022 par rapport à 2021 selon KPMG et HSBC

Dans le rapport « Emerging Giants in Asia Pacific », KPMG et HSBC anticipent un ralentissement des investissements dans les start-ups en Asie-Pacifique après les niveaux records constatés en 2021 (193,6 Mds USD) mais les chiffres du T1 2022 (32,6 Mds USD) suggèrent que les transactions devraient dépasser les niveaux de 2019 (108,3 Mds USD) et 2020 (116,9 Mds USD) en volume. Le rapport dégage  par ailleurs six grandes tendances autour de l’économie des start-ups dans la région : (i) une croissance régionale tirée par la Chine, avec laquelle rivalisent déjà l’Inde et l’Asie du Sud-Est ; (ii) des investissements historiques dans le segment B2C (entreprise à consommateur) et bientôt dans le segment B2B (entreprise à entreprise); (iii) des facteurs démographiques (classe moyenne, population nombreuse, jeune et connectée) ; (iv) le développement de modèles d’activité domestiques comme la finance islamique en Malaisie ; (v) le renforcement de l’industrie (via la robotique et l’automatisation) ; (vi) et l’importance croissante des considérations environnementales et sociales (ESG). Le rapport souligne également la progression rapide du secteur Fintech, dans lequel opèrent 5 des 10 « géants émergents » régionaux identifiés (Finder, Easy Crypto, Alpha Fintech, GBST Holdings et Avocado Guild). Sur les 6 472 entreprises les plus prometteuses retenues, la Chine en accueille 32,8% et l’Inde 30,1%, suivis par le Japon (12,7%), l’Australie (8,7%) et Singapour (3,8%). En Asie du Sud-Est, Singapour est la destination privilégiée pour les start-ups, présentes au nombre de 9 300.

Indonésie

Maintien du taux d’intérêt de référence par la banque centrale

Le 21 juillet, Bank Indonesia a maintenu son taux d’intérêt de référence à 3,5%, stable depuis février 2021, et les taux de dépôt à 2,75% et de facilité de prêt à 4,25%. Le taux de référence est nettement inférieur à l’inflation : l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 4,35% en ga en juin 2022 (avec une inflation sous-jacente à 2,6% en g.a.), par rapport aux 3,55% en ga d’inflation enregistrés en mai. La BI estime qu’elle devrait temporairement dépasser le corridor cible de 2022 (2-4%). La banque centrale continue de normaliser sa politique de liquidité via une hausse progressive du taux de réserve obligatoire en roupies. Ce dernier sera relevé à 9% à compter du 1er septembre 2022. L’ajustement progressif aurait jusqu’à présent absorbé 14,6 Mds USD de liquidités bancaires excédentaires, et la BI estime une réduction cumulative totale d’environ 25 Mds USD d’ici septembre. De plus la banque centrale poursuit ses ventes de titres sur le marché secondaire pour absorber une partie de la liquidité (26 M USD pour la journée de lundi). Malgré l’abaissement de la projection de croissance mondiale, de 3,5% à 2,9%, la BI maintient sa projection de croissance de 4,5-5,3% pour 2022.

Hausse marquée des exportations au premier semestre 2022

Les exportations indonésiennes en juin 2022 atteignent 26,1 Mds USD, soit une hausse de 21,3% par rapport au mois de mai et de 40,7% en g.a. En cumulé, les exportations de l’Indonésie totalisent 141,07 Mds USD de janvier à juin 2022, soit une augmentation de 37,11% par rapport à la même période en 2021. De janvier à juin 2022, cette augmentation provient principalement des produits non pétroliers et gaziers, qui représentent 133,31 Mds USD des exportations, en progression de 37,3% par rapport à la même période en 2021. L’industrie manufacturière a notamment progressé de 25,8%, atteignant 102 Mds USD sur cette période, et les exportations de l’exploitation minière (29 Mds USD) ont plus que doublé en valeur (+107,2%), en raison de ventes importantes de charbon. L’excédent commercial de l’Indonésie de 24,9 Mds UDS (contre 11,8 Mds USD au S1 2021) devrait permettre au pays de maintenir un compte courant excédentaire au T2 2022 selon la BI, projeté à 0,3-0,5% du PIB.

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Malaisie

Un commerce extérieur record au deuxième trimestre

Selon les dernières statistiques officielles (DOSM), le commerce extérieur a progressé de 32,7% en g.a. au second trimestre. Entre 2021 et 2022, les importations ont augmenté de 36,1% en valeur et atteint 336,1 Mds MYR (75,4 Mds USD). Les exportations ont crû de 30% (394,2 Mds MYR soit 88,4 Mds USD). Le mois de juin est celui de tous les records : le commerce extérieur atteint 270,4 Mds MYR (60,7 Mds USD et la valeur des importations et des exportations affiche un niveau jamais enregistré en un mois en Malaisie (124,2 Mds MYR soit 27,9 Mds USD, +49,3% en g.a. pour les importations et 146,2 Mds MYR soit 32,8 Mds USD, +38,8 % en g.a. pour les exportations). Les ventes de produits E&E (électrique et électronique), des produits pétroliers et à base d'huile de palme ont tiré les exportations. Les importations ont été soutenues par la hausse de la demande de biens intermédiaires – qui représentent 51,8% des importations totales en volume –, d’équipement et de consommation. Au total, la Malaisie enregistre un excédent commercial de 58,1 Mds MYR (13 Mds USD) au T2 - en recul de 10,8% par rapport au trimestre précédent.

Les travailleurs étrangers, enjeu économique et politique

Le gouvernement a annoncé reporter de deux ans la règle imposant aux entreprises de l’industrie électrique et électronique d’embaucher au moins 80% de main d’œuvre malaisienne. Réclamée par les entreprises, cette décision intervient au moment où les entreprises du secteur peinent à recruter des travailleurs qualifiés. De fait, les PME locales en particulier voient leurs salariés partir vers les entreprises étrangères – aux rémunérations souvent plus attrayantes et offrant de meilleures conditions de travail. Ces dernières, à des rares exceptions – telle ST Microelectronics – ne font guère d’efforts pour promouvoir l’emploi local. Pour mémoire, le secteur de l’huile de palme – dépendant à 75% des travailleurs étrangers – fait face à la décision du gouvernement indonésien d’interdire le départ de ses travailleurs vers les exploitations malaisiennes. Un accord vient toutefois d’être trouvé entre deux pays, qui devrait permettre d’améliorer la situation.

Plusieurs mesures de restriction budgétaire annoncées par le gouvernement

Alors que le montant total des subventions devrait être 2,5 fois supérieur à celui initialement prévu dans le budget 2022 et atteindre 77,7 Mds MYR (17,4 Mds USD), tous les ministères et agences publiques ont reçu l’ordre de mettre en œuvre des mesures d’austérité internes afin de réduire de 5% leurs dépenses de fonctionnement et ainsi équilibrer le budget de l’Etat. Les autorités ont également déclaré reporter la réalisation de 30 projets, principalement des projets de recherche et de formation. De nouvelles annonces devraient avoir lieu dans les prochains jours mais il est certain que l’ECRL – achevée à 31,5% –, la Pan Bornéo Highway et MRT3 échapperont à tout report. Ces annonces soudaines ont contraint le gouvernement à revoir son plan de relance et son 12ème plan de développement (2021 – 2025). La situation des finances est, certes, délicate, mais ces revirements de politiques publiques n’encouragent certainement pas les investissements privés.

Singapour

Article IV : révision à la baisse des prévisions de croissance du FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a réduit ses prévisions de croissance pour Singapour en 2022, suite à la clôture de la consultation annuelle au titre de l’article IV. D’après son dernier rapport, le PIB singapourien devrait progresser de 3,7% cette année, un rythme plus modéré que ce qui avait été initialement anticipé (+4%) et beaucoup plus lent qu’en 2021 (+7,6%). Ceci en raison d’un ralentissement de la croissance dans les secteurs liés au commerce ainsi qu’une reprise encore modérée des secteurs les plus durement touchés par la crise (tourisme, secteur aérien, retail et construction). Le FMI maintient toutefois sa prévision d’inflation à 4,8% dans la cité-Etat cette année. L’excédent de la balance courante de Singapour devrait diminuer à 13,2% du PIB, contre 18,1% en 2021. À moyen terme, la croissance devrait tendre vers les 2,5% et l’inflation se stabiliser à 1,5%.

Mise à jour de la stratégie de la MAS pour le secteur financier

D’après un récent discours du directeur général de la MAS, la valeur ajoutée dans le secteur financier a progressé de 7,4% en 2021, témoignant de sa résilience face à la pandémie. En outre, 3,9 Mds USD ont été investis dans les technologies financières et 4 300 emplois nets ont été créés dans le secteur de la finance. Du fait de la transformation du paysage financier mondial liée à l’adoption croissante d’outils technologiques, l’Autorité monétaire de Singapour a décidé d’actualiser sa stratégie 2021-2025 visant à renforcer la position de plateforme financière de la cité-Etat en Asie. Le directeur de la MAS, Ravi Menon, a par ailleurs annoncé le lancement d’une consultation pour mieux réglementer les activités autour des cryptoactifs, suite aux affaires entourant TerraForm Labs et Luna Foundation Guard, le prêteur crypto Vauld et le fonds spéculatif Three Arrow Capital basés à Singapour mais n’opérant pas sous licence spécifique de la MAS. Le gouvernement a l’intention d’éclaircir sa position sur l’écosystème des actifs numériques lors d’un séminaire courant août.

Banque centrale : 5,3 Mds USD de pertes enregistrées sur le dernier exercice

L’Autorité monétaire de Singapour (MAS) a enregistré une perte globale de 7,4 Mds SGD (5,3 Mds USD) au cours de la dernière année fiscale 2021/2022, du fait de gains d’investissement plus faibles sur les réserves de change (à hauteur de 4 Mds SGD soit 2,8 Mds USD), d’une variation défavorable du taux de change (8,7 Mds SGD soit 6,3 Mds USD) et de plus importantes charges d’intérêts (2,8 Mds SGD, équivalent à environ 2 Mds USD). En raison de ces pertes, la MAS n’est pas parvenue à contribuer au fonds chargé de l’amortissement de la dette publique (le « Consolidated Fund »).

Vietnam 

Changement climatique : 368 Mds USD d’investissements nécessaires d’ici 2040

Selon le rapport « Country Climate and Development Report » sur le Vietnam publié par la Banque mondiale, entre 2022 et 2040, 368 Mds USD d’investissements (soit 6,8% du PIB par an) seront nécessaires pour assurer la transition vers une économie plus résiliente. Parmi ceux-ci, les besoins de financement les plus élevés portent sur la préparation du pays aux effets du changement climatique (254 Mds USD d’ici 2040, dont 219 Mds USD en dépenses d’infrastructures et 35 Mds USD en programmes sociaux). Le montant des investissements nécessaires pour la décarbonation de l’économie s’élève à 114 Mds USD, dont 64 Mds USD pour le secteur de l’énergie, 17 Mds USD pour l’agriculture, les transports et l’industrie, et 33 Mds USD pour des mesures de soutien social. Sans mise en place rapide de mesures d’adaptation et d’atténuation, les pertes économiques totales associées au changement climatique pourraient atteindre 12 à 14,5% du PIB par an d'ici 2050.

Doublement du nombre de start-ups depuis le début de la crise sanitaire

Le nombre de start-ups a presque doublé au Vietnam depuis le début de la crise Covid, de 1 600 à environ 3 000 aujourd’hui et les investissements en capital-risque ont bondi à 1,1 Md USD en 2021, à comparer avec 301 M USD en 2020 et 330 M USD en 2019. Les valorisations de Sky Mavis, développeur de jeux basés sur la blockchain, et de MoMo, porte-monnaie électronique le plus utilisé du pays, ont dépassé 1 Md USD respectivement, portant à 4 le nombre total de licornes dans le pays. Cependant, sur l’ensemble des startups de la région identifiées à très haut potentiel, seules 0,5% sont originaires du Vietnam, et la valorisation combinée des 10 startups les plus prometteuses du Vietnam est de 300 M USD, en-dessous du niveau du reste de la région.

Secteur aérien : nette reprise du marché domestique

20,8 M de passagers ont emprunté des vols intérieurs au cours du 1er semestre, représentant une hausse de 12% par rapport à la même période de 2019, avant la crise de Covid-19. Dans le même temps, la fréquentation des vols internationaux est en baisse de 88,3% par rapport à la période pré-Covid, avec environ 1 M de passagers.

Thaïlande

Augmentation probable des tarifs d’EGAT, entreprise publique ayant pour chage le subventionnement des prix de l’électricité

L’entreprise publique Electricity Generating Authority of Thailand (EGAT), sur laquelle pèse depuis octobre dernier la lourde charge financière du subventionnement  aux ménages des prix de l’électricité, devrait être autorisé par  la Commission de régulation de l'énergie (ERC) à augmenter ses tarifs à compter du 1er septembre prochain.  Pour aider EGAT à porter le poids des 140 Mds THB (3,8 Mds USD) de subventions accumulés d’octobre 2021 à  fin août 2022, l’Etat lui a accordé un prêt de 25 milliards THB (0,7 Md USD) tandis que PTT a décidé de reporter de quatre mois le paiement de l'achat de gaz (initialement prévu en mai) réalisé par Egat d'une valeur de 13 milliards de bahts (0,3 Md USD).

Réception de bus électriques supplémentaires pour la ville de Bangkok

La ville de Bangkok s’apprête à recevoir en fin d’année 1 000 bus électriques supplémentaires pour moderniser et renforcer sa flotte actuelle de 2 885 bus. 90 de ces bus électriques seront exploités à partir de novembre par des entreprises privées dans le cadre d’un partenariat de deux ans signé avec la Bangkok Mass Transit Authority (BMTA). Ces livraisons devraient permettre d’accroître la fréquence de circulation pour atteindre 19 000  trajets par jour (contre 17 000 actuellement), nécessaires pour satisfaire la hausse de la fréquentation du réseau de bus consécutive à l’augmentation du coût du carburant (707 000 passagers par jour aujourd’hui contre 600 000 avant la crise ukrainienne). Ce renforcement intervient alors que BMTA, actuellement en cours de restructuration en raison de ses difficultés financières structurelles, vient de recevoir l’aval de l’Etat pour tenter de contracter des prêts visant à rembourser les intérêts de sa dette qui s’élève à plus de 132 milliards THB (3,6 Mds USD).

Le Cabinet donne son aval à un accord portuaire

Dans le cadre d’une joint-venture, l'exploitation future du port industriel de Map Ta Phut sera gérée par l'Industrial Estate Authority of Thailand (IEAT) et Thai Connectivity Terminal (TCT). La concession avec l'opérateur actuel doit expirer le 16 septembre de cette année. Ce nouvel accord d'investissement conjoint doit conduire l'IEAT à accorder à TCT les droits d’exploitation du port industriel de Map Ta Phut et d’utilisation des actifs existants - d'une valeur de 963 millions THB (26 M USD) - pendant 30 ans. TCT s'est de son côté engagé à investir 2,25 milliards THB  (61 M USD) dans la modernisation du port et à exploiter des services complémentaires liés à la gestion des conteneurs.

PTTEP alloue 300 M USD à une installation de captage et stockage du carbone

PTT Exploration and Production Plc (PTTEP) a pris la décision de consacrer 300 M USD au développement de la première installation de captage et de stockage du carbone (CSC) en Thaïlande sur le champ de production d'Arthit, dans le golfe de Thaïlande. Le projet, qui fait actuellement l'objet d'une étude préliminaire d'ingénierie et de conception, devrait être mis en œuvre en 2026. La société prévoit que le CSC pourra stocker jusqu'à 1 million de tonnes de dioxyde de carbone émis lors de la production de gaz à Arthit.

Philippines

Déficit de la balance des paiements au premier semestre en lien avec un creusement du déficit commercial

Selon la banque centrale, la balance des paiements a enregistré un déficit de 1,57 Mds USD en juin 2022, un niveau supérieur au déficit de juin 2021 qui s’élevait à 312 M USD. En juin de cette année, le déficit reflète les sorties de capitaux provenant du remboursement par l’Etat de ses dettes en devises étrangères. Sur la période janvier-juin le déficit cumulé atteint 3,1 Mds USD, contre 1,9 Md USD sur la même période en 2021. Selon la banque centrale, ce déficit cumulé de la balance des paiements reflète le creusement du déficit de la balance commerciale (24,9 Mds USD entre janvier et mai 2022). Le niveau des réserves de changes est par ailleurs en diminution en juin, à 100,9 Mds USD en juin, soit 2,6% de moins qu’au mois précédent. Ces réserves représentent toutefois 8,4 mois d'importations de biens et de paiements de services et de revenus primaires.

La BAsD relève ses prévisions de croissance pour 2022 à 6,5%

Dans un rapport publié en juin, la BAsD a revu ses prévisions de croissance pour l’année 2022 à 6,5% contre 6% dans ses prévisions en avril. La révision à la hausse de la prévision de croissance est liée au relâchement des restrictions sanitaires, au succès du déploiement de la campagne de vaccination (65,3% de population est vaccinée au 7 juillet 2022, 1,5% le même jour en 2021 selon Our World in Data) et à la reprise de l’investissement et de la consommation des ménages. Selon la BAsD, la reprise économique est soutenue par l’augmentation importante de la demande domestique liée au retour progressif du taux de chômage à son niveau prépandémique (6% en mai 2022, 7,7% en mai 2021, 5,3% en janvier 2020) et à la hausse des transferts de fonds.

Hausse des dépenses en infrastructures en mai 2022

Les dépenses publiques en infrastructures ont atteint 1,4 Md USD en mai 2022 soit une hausse de 2,1% en g.a. Selon les données du ministère du budget et de la gestion (DBM), ces dépenses ont principalement été destinées aux projets de métro de la capitale (Metro Manila Subway) et de chemin de fer sur l’île de Luzon (Malolos Clark Railway). Selon la nouvelle ministre du Budget Amenah Pagandaman, le gouvernement Marcos prévoit des dépenses en infrastructures situées entre 5% et 6% du PIB entre 2023 et 2028, donnant la priorité au développement des infrastructures digitales et aux énergies renouvelables.

Cambodge

Renforcement de la coopération bancaire entre la France et le Cambodge

La Banque Nationale du Cambodge et la Banque de France ont signé, le 14 juillet, un accord de coopération permettant de prolonger la mise en œuvre à long terme du premier accord signé en 2006 entre ces 2 institutions. Ce protocole vise à renforcer la coopération technique, notamment dans le développement des ressources humaines et le renforcement du système financier. Cela encouragera la coopération bilatérale et les échanges d’expériences mutuels au profit commun des 2 pays.

Hausse des recettes fiscales et douanières de 22% au premier semestre

Au cours du premier semestre de cette année, le Cambodge a généré 3,26 Mds USD de recettes fiscales et douanières, soit une hausse de 22% en g.a. Cette hausse s’explique par la hausse d’environ 30% de recettes fiscales, pour atteindre 1,97 Md USD (soit à environ 70% de l’objectif fixé par la loi de finances 2022) et l’augmentation de 11% de recettes douanières à 1,29 Md USD (soit 50% de l’objectif).

Nouveau programme de garantie de crédit pour soutenir le tourisme

Afin d’aider le secteur touristique, la Credit Guarantee Corporation of Cambodia (CGCC) a lancé un programme de cofinancement qui permettra aux entreprises de ce secteur d’obtenir une garantie pour 80% du prêt sans collatéral auprès des banques et des institutions financières partenaires. C’est un programme complémentaire au Schéma de cofinancement pour la reprise du tourisme récemment lancé par la Banque des PME.

Laos

Probabilité de défaut de paiement d’ici quatre ans d’après The Economist

The Economist Intelligence (EIU) met en garde contre le risque élevé de défaut de paiement du Laos au cours des quatre prochaines années. Dans son rapport, le Laos et la Mongolie sont les pays les plus exposés à ce risque, ainsi que la Birmanie, compte-tenu du risque d’aggravation du conflit intérieur. La dette des entreprises publiques laotiennes sont la principale préoccupation de l’EIU, en lien avec les projets énergétiques dans le pays. Le gouvernement pourrait recourir à une restructuration de la dette et à des transferts de propriété, sans annonce officielle de défaut de paiement toutefois.

Birmanie

Nouvelles restrictions sur les devises étrangères

Suite à la mise en œuvre de la directive du 3 avril 2022 rendant obligatoire sous 24 heures la conversion en monnaie locale de toutes les rentrées de devises à un taux administré, la banque centrale de Birmanie a instruit le 13 juillet les banques d’informer leur clientèle (entreprises et organisations) de l’obligation de suspendre les remboursements en principal ainsi que le paiement des intérêts sur tous leurs prêts contractés à l’étranger. La banque centrale a en outre annoncé le 15 juillet que les entreprises birmanes détenues à hauteur de 35% par des capitaux étrangers doivent convertir à un taux administré leurs devises étrangères sur leurs comptes bancaires en monnaie locale, et ce conformément à la décision du Foreign Exchange Supervisory Committee-FESC. La monnaie locale, qui continue de se déprécier sur les marchés, a de nouveau décroché de 11% suite à ces dernières annonces.

Suspension de l’assemblage des véhicules

Le japonais Suzuki a suspendu temporairement le 1er juillet la production d’automobile dans ses deux usines en Birmanie (Suzuki Myanmar Motor Co Ltd/Suzuki Thilawa Motor Co Ltd). Ceci en raison de l’incapacité d’importer les composants nécessaires depuis la mise en œuvre en avril 2022 d’un contrôle sur les priorités en matière d’allocations en devises étrangères. En Birmanie, Suzuki utilise la méthode « semi knockdown-SKD » et seul l’assemblage final du véhicule a lieu dans ses usines. Elle détient 60% du marché automobile neuf du pays en 2019.