Fin du monopole de l’Antel sur le marché uruguayen de l’Internet
Le 17 juin, le gouvernement de l’Uruguay a autorisé cinq câblo-opérateurs à vendre des services de transmission de données par câble (Internet). Cette décision met ainsi fin au monopole de l’Antel (pour Administration nationale des télécommunications), qui est la société publique de télécommunications uruguayenne.
Le 17 juin, le gouvernement de l’Uruguay a autorisé cinq câblo-opérateurs à vendre des services de transmission de données par câble (Internet). Cette décision met ainsi fin au monopole de l’Antel (pour Administration nationale des télécommunications), qui est la société publique de télécommunications uruguayenne.
Les cinq entreprises qui ont obtenu cette autorisation sont Nuevo Siglo (Riselco S.A.), Televisión Cable Color (TCC, Tractoral S.A.), Monte Cable (Monte Cablevideo S.A.), ainsi que Praiamar et Korfield (ces deux dernières sont des prestataires de services à Colonia et Pando). Elles réclamaient cette autorisation depuis le premier gouvernement de Tabaré Vázquez (2005-2010).
En 2014, l’article 56 de la loi sur les Médias a expressément interdit à ces entreprises la commercialisation de services d’accès à l’Internet. En effet, cet article dispose que les prestataires de services audiovisuels n’ont pas le droit d’être également prestataires de services de télécommunications.
À la suite de cette interdiction, plusieurs entreprises ont déposé des recours auprès de la Cour suprême de justice pour dénoncer l’anti-constitutionnalité de cette loi, et ces cinq entreprises ont finalement obtenu gain de cause. Par conséquent, le gouvernement les a autorisées par décret à vendre des services d’Internet dans les zones où elles opèrent déjà en leur octroyant une « Licence de télécommunications de classe B ».
Toutefois, cette déclaration reconnaissant l’anti-constitutionnalité de la loi ne concerne que les entreprises ayant déposé un recours et n’est donc pas généralisable à toutes les entreprises du secteur, quand bien même elles connaîtraient des conditions similaires. D’autres entreprises espèrent donc obtenir cette même autorisation incessamment sous peu, comme Canelones Cablevision Color.
Washington Melo, président de la Chambre uruguayenne de télévision pour les abonnés (CUTA), a ainsi déclaré que cette nouvelle avait suscité, d'une part, « une grande joie » mais, d'un autre côté, qu’il s’agissait d’ « une source de malaise, car la grande majorité des entreprises de l'intérieur du pays » attendent toujours, et ce « sans avoir une idée claire de la façon dont la situation va se poursuivre ».
Il a par ailleurs expliqué que deux modèles d’affaires étaient ainsi possibles : soit ces nouveaux concurrents signeront des accords avec l’Antel et utiliseront son réseau déjà développé pour seulement s’occuper du dernier kilomètre (ce qui serait préférable selon lui), soit chaque entreprise va devoir déployer son propre réseau et élaborer un modèle d’affaires indépendant.
Le sous-secrétaire à l’Industrie, Walter Verri, a quant à lui affirmé que l’Antel restera très certainement leader sur ce segment et aura la capacité d’être plus concurrentielle que les autres entreprises avec ses infrastructures déjà installées, tout en soulignant que la concurrence jouait toujours au bénéfice de l’usager, les entreprises cherchant à être plus efficaces. Il a par ailleurs soutenu l’idée selon laquelle il était probable que le Parlement abroge l’article 56 de la loi sur les Médias afin que les autres entreprises puissent opérer sans avoir à obtenir une décision favorable de la Cour suprême de justice.