Face à la persistance de l’inflation, le comité de politique monétaire de la Banque centrale du Paraguay a décidé de relever à nouveau son taux directeur de 50 points de base pour l’établir à 7,75%. Le comité a ainsi relevé que les tensions sur les prix se sont apaisées en mai sous l’effet conjoint du resserrement monétaire passé et d’une baisse de l’activité économique. Pour autant, plusieurs risques inflationnistes perdurent.

Face à la persistance de l’inflation, le comité de politique monétaire de la Banque centrale du Paraguay a décidé de relever à nouveau son taux directeur de 50 points de base pour l’établir à 7,75%. Cette hausse est proche du taux anticipé par les agents économiques (7,5% pour le mois de juin et juillet).

Le comité a ainsi relevé que les tensions sur les prix se sont apaisées en mai sous l’effet conjoint du resserrement monétaire passé et d’une baisse de l’activité économique. En effet, le taux d’inflation a atteint 0,2% sur un mois et 11,4% sur un an, ce qui implique une diminution respective de 1,3 et 0,4 point de pourcentage par rapport à avril.

À cela s’ajoute une contraction de l’activité en avril (-6,2% en glissement annuel), qui s’est surtout expliquée par le ralentissement de certains secteurs, tels que l’agriculture, ou bien l’industrie manufacturière anisi que les services. Par ailleurs, quoi qu’elle demeure sectorielle (sans l’agriculture et l’électricité, l’activité a augmenté de 3,5% sur un an), la contraction de l’activité devrait s’accentuer en raison de la hausse du taux directeur.

Pour autant, plusieurs risques inflationnistes perdurent. Malgré les hausses successives du taux directeur sur les trois derniers mois, le crédit bancaire a augmenté en avril de près de 12,3% en glissement annuel. La balance commerciale accumulée jusqu’à mai dernier est déficitaire (-194 MUSD), et largement en-deçà de son niveau de 2021 pour la même période de l’année (958 MUSD). Enfin, les prix des denrées alimentaires et de l’énergie ne cessent de progresser.

Malgré ce contexte, les autorités monétaires considèrent que leur objectif d’inflation à 4% pour l’horizon 2024 demeure crédible. Pour preuve, les anticipations d’inflation pour cette période ont été revues à la baisse en mai (à 4,5%) par rapport à avril (4,8%). De plus, selon son dernier rapport de politique monétaire, l’inflation en fin de période en 2022 atteindrait 8,2%, avant de chuter à près de 4,2% à la fin 2023.