Le service économique de Budapest propose une veille mensuelle sur le secteur numérique.

Secteur public

 

Cybercriminalité : ouverture d’une procédure contre la Hongrie par la Commission européenne

La Commission européenne a décidé le 19 mai d'ouvrir une procédure d'infraction à la Hongrie et a adressé une lettre de mise en demeure à ce pays pour mise en œuvre incorrecte de certaines dispositions de la directive relative aux attaques contre les systèmes d'information. Cette directive constitue un élément essentiel du cadre juridique de l'UE pour la lutte contre la cybercriminalité et impose aux États membres de renforcer leur législation nationale dans ce domaine et d'introduire des sanctions pénales plus sévères, notamment en cas de cyberattaques à grande échelle. Les États membres doivent également désigner des points de contact, disponibles 24 heures sur 24, 7 sur 7, afin d'assurer une meilleure coopération entre les autorités nationales. La Commission considère que la Hongrie a transposé les mesures prises par la directive de manière incorrecte dans son droit national, notamment pour ce qui est des dispositions relatives à certaines infractions liées aux niveaux de sanctions requises et à la compétence. La Hongrie dispose à présent d’un délai de deux mois pour répondre aux arguments avancés par la Commission européenne. À défaut, celle-ci pourrait décider d’adresser des avis motivés à la Hongrie. L’infraction concerne aussi a minima deux autres pays membres de l’UE, la Lettonie et Malte.

 

Des trolls pro-russes actifs en Hongrie

D’après une étude de Political Capital et de ses partenaires régionaux, c'est en Hongrie que, parmi les pays de Visegrád, la présence de trolls en ligne et en rapport avec la guerre russo-ukrainienne est  la plus forte. L’étude sur les comportements atypiques en ligne dans le V4 entre le 21 février et le 31 mars a révélé que la grande majorité de ceux-ci représentent de la propagande du Kremlin, la seule exception étant la Slovaquie, où des "trolls en ligne" ont été détectés relatifs à des contenus pro-occidentaux. Selon l'étude, des dizaines, voire des centaines d'utilisateurs, copient les mêmes entrées. Il semble donc raisonnable de penser qu'elles proviennent d'un réseau coordonné. Des contenus ont circulé qui affirmaient que l'Ukraine n'avait jamais réellement existé, que le pays était dirigé par une troupe de théâtre ou par des néonazis, que la construction d’une base de l'OTAN était prévue en Crimée et que les Ukrainiens avaient commis un génocide dans la région du Donbass. On relèvera que les affirmations relatives à la troupe de théâtre et à la base de l'OTAN sont apparues exclusivement dans l'espace en ligne hongrois.

 

Un département universitaire d'intelligence artificielle ouvre ses portes à Budapest

La faculté d'informatique de l'université Eötvös Loránd de Budapest (ELTE) a inauguré son département d'intelligence artificielle, le premier du pays. Ce département, fruit de la coopération entre l'université et le groupe Bosch, permet à l'ELTE de participer directement aux tendances internationales de l'innovation industrielle. La recherche au sein du département contribuera, entre autres, au développement de systèmes pour les voitures à conduite autonome, l'automatisation industrielle et la vision artificielle.

 

Suite aux élections

 

L'Agence pour la Hongrie numérique, récemment créée, fera progresser la numérisation

L'agence pour la Hongrie numérique (DMÜ) vise principalement la numérisation de l'administration et la création d'une citoyenneté numérique sur une plateforme unique. D’après le commissaire ministériel à sa tête, Zoltán Guller, la transparence, la prévisibilité et une administration rapide et efficace sont les principaux objectifs du projet. L'agence, placée sous l'égide du bureau du Premier ministre, reprendra les tâches connexes des différents ministères.

 

Le chef du bureau du Cabinet, Antal Rogán, prend le contrôle des services de sécurité

Selon la loi sur les services de sécurité nationale, les services civils de sécurité nationale comprennent le Bureau d'information (responsable du renseignement extérieur), le Bureau pour la protection de la Constitution (responsable du contre-espionnage), le Service spécial pour la sécurité nationale (NBSZ, responsable de la collecte d'informations secrètes et de l'utilisation de moyens secrets) et le Centre d'information et d'analyse criminelle pour la lutte contre le terrorisme (qui surveille la sécurité nationale, la situation criminelle et la menace terroriste dans le pays). Le Bureau d'information était auparavant placé sous l’égide du ministère des Affaires étrangères, tandis que les trois autres relevaient du ministère de l'Intérieur.  La transformation du Centre d'information et d'analyse criminelle sur la lutte contre le terrorisme (Tibek) en un centre d'évaluation et d'analyse se double de la création du Centre national d'information (NIK). NIK ne se limitera pas à analyser les informations reçues, mais il pourra également procéder à ses propres collectes de renseignements secrets. En outre, en tant que chef du NIK, Antal Rogán aura le droit de demander des informations à tout organe gouvernemental, à tout service de renseignement, et de les recevoir sans délai.

Les services civils de sécurité nationale seront supervisés au niveau du secrétariat d'État, notamment par Károly Papp. Le général de brigade et directeur adjoint actuel, Csaba Kiss, dirigera le Service spécial de la sécurité nationale.

 

Secteur privé

 

Le commerce en ligne en expansion

D’après la société d'études de marché GKID, le chiffre d'affaires (CA) cumulé des 15 plus grands détaillants en ligne actifs en Hongrie a dépassé 520 Mds HUF bruts (1,3 Mds EUR), soit 43 % du marché total de la vente au détail en ligne. En outre, une augmentation de 2 % du CA total peut être constatée en un an. Selon le rapport, eMAG-Extreme Digital a de nouveau été le premier détaillant en ligne de Hongrie l'année dernière, avec un CA brut en ligne de plus de 210 Mds HUF (530 M EUR). Tesco arrive en tête sur le marché en ligne de l'alimentation et des articles ménagers. Euronics se classe pour sa part au premier rang des entreprises de commerce électronique détenues à 100 % par des Hongrois.

 

4IG et ses partenaires créent une coentreprise dans le secteur de la défense

La société informatique hongroise cotée en bourse 4iG a signé un accord préliminaire sur la création d'une coentreprise avec la société allemande Rheinmetall et la société publique hongroise HM Electronics, Logistics and Property Management. En vertu de cet accord, Rheinmetall détiendra 51 % des parts de l'entreprise de défense, 4iG 39 % et HM Electronics, Logistics and Property Management 10 %. La coentreprise, qui devrait commencer à fonctionner au cours du second semestre 2022, développera et vendra des solutions de numérisation, des systèmes de simulation terrestres et aériens pour l'entraînement des soldats dans toutes les zones de combat et à tous les niveaux de commandement, ainsi que des équipements basés sur les capacités C4ISTAR.

Pour rappel, 4iG, dont le PDG (également actionnaire majoritaire), Jászai Gellért entretient des liens étroits avec le Premier ministre Viktor Orbán, mène une politique  d’expansion importante sur le marché de télécommunication en Hongrie et dans les pays voisins.

 

Un consortium dirigé par 4iG remporte un contrat de 1,9 Mds HUF (4,8 M EUR) de l'autorité hongroise de sécurité alimentaire

Le contrat concerne la mise à niveau du système de surveillance de la chaîne d'approvisionnement alimentaire FELIR de l'autorité hongroise de sécurité alimentaire (Nébih). Le contrat est assorti d'une option d'un montant supplémentaire de 0,4 Md HUF (1 M EUR).

 

AH NET et CETIN Hongrie s'associent pour un projet pilote 5G

 AH NET, qui fournit des services de télécommunications à disponibilité critique, et le fournisseur d'infrastructures de télécommunications CETIN Hungary ont lancé un projet pilote qui vise à trouver des moyens de construire et d'exploiter des réseaux 5G dans des zones densément peuplées et dans des fermes, indépendamment des fournisseurs de services mobiles. Les partenaires mettront en place les environnements de test de petites cellules à Kecskemét (centre de la Hongrie) et au Haras national et ferme pédagogique de Mezőhegyes (sud-est de la Hongrie), qui s'appuient sur l'infrastructure d'éclairage public. Les résultats du projet urbain soutiendront les efforts d'optimisation des réseaux 5G et pourraient offrir une alternative au développement d'une infrastructure individuelle par chaque fournisseur de services. Le projet pilote à la ferme portera sur l'application des technologies intelligentes dans l'agriculture. Les partenaires ont remporté le contrat pour le projet lors d'un appel d'offres lancé par le service d’Aide sociale numérique à but non lucratif (Digitális Jólét Központ) de l'État.