Le gouvernement annonce de nouvelles mesures budgétaires pour limiter les effets de l’inflation, alors que la politique monétaire poursuit son resserrement
En début de semaine, le gouvernement a annoncé un nouveau paquet de mesures pour limiter les tensions inflationnistes qui se sont aggravées avec la guerre en Ukraine. Ce paquet, dont le coût est estimé entre 40 et 50 MUSD (0,07 à 0,08% du PIB), vient compléter d’autres mesures annoncées il y a quelques semaines, comme les hausses, à partir du 1er juillet 2022, de 2% des salaires du secteur public et de 3% des retraites.
En début de semaine, le gouvernement a annoncé un nouveau paquet de mesures pour limiter les tensions inflationnistes qui se sont aggravées avec la guerre en Ukraine. Ce paquet, dont le coût est estimé entre 40 et 50 MUSD (0,07 à 0,08% du PIB), vient compléter d’autres mesures annoncées il y a quelques semaines, comme les hausses, à partir du 1er juillet 2022, de 2% des salaires du secteur public et de 3% des retraites. Le gouvernement avait également appelé à de nouvelles négociations salariales au sein du secteur privé.
Le paquet de mesures prévoit tout d’abord de renforcer les dispositifs en faveur d’un million d’Uruguayens les plus vulnérables. Il comprend ainsi une augmentation de 4% des transferts monétaires qui leur sont destinés, mais aussi des baisses de TVA pour certains produits. De plus, leurs tarifs de gaz seront abaissés de 50% jusqu’à fin septembre 2022, tandis que les prix du gaz seront gelés jusqu’à cette date.
Le gouvernement prévoit aussi l’extension des mesures qui sont en faveur de l’emploi, puisqu’il vise à généraliser le dispositif d’un transfert monétaire qui est complémentaire au salaire et temporaire afin de favoriser l’emploi de populations cibles (comme les femmes, les jeunes et les seniors). Ainsi, l'État contribuera jusqu'à 5.000 UYU (117 EUR) par mois pendant quatre mois aux salaires des travailleurs âgés de 30 à 44 ans embauchés à temps plein et qui n’ont pas eu d'emploi formel au cours des six derniers mois.
Enfin, le paquet de mesures introduit une série d’ajustements sur le plan commercial. Les droits de douane sur les importations de farine de blé en provenance des pays en dehors du Mercosur, jusqu’ici fixés à 12%, seront éliminés. Pour celles en provenance d’Argentine, les droits passeront de 12 à 6%.
Par ailleurs, les droits sur les importations d’huiles de soja et de tournesol venant des pays en dehors du Mercosur, jusqu’ici fixés à 21%, seront aussi éliminées. Pour celles en provenance d’Argentine, les droits passeront de 16 à 8%. Les contrôles à la douane des produits alimentaires, qui sont effectués par le Laboratoire technologique de l’Uruguay (LATU), seront rationalisés pour diminuer les coûts, et la taxe sur les importations de ces produits, qui est appliquée par le laboratoire, passera, à partir du 1er juin, de 1,5% (plus la TVA) à 0,5% (plus la TVA).
Il convient aussi de noter que si la politique budgétaire est contrainte à quelques efforts, la politique monétaire, de son côté, poursuit son resserrement. La Banque centrale a de nouveau relevé son taux d’intérêt directeur de 75 points de base (pdb) pour le porter à 9,25% (contre 4,5% en août 2021 au début du resserrement monétaire). Au moins deux hausses de 50 pdb sont prévues pour les deux prochaines réunions (en juillet et en août), avec pour objectif de faire converger l’inflation (anticipations des agents de 8,5% en fin de période pour 2022) vers la bande cible (3-7% actuellement et 3-6% à partir de septembre 2022).