Malgré la bonne tenue des exportations, la Banque centrale peine à accumuler des réserves internationales
En avril, les exportations s'élèvent à 8,3 Mds USD, soit un record depuis mai 2013, grâce à la bonne tenue des livraisons agricoles (dont le soja, le maïs et le tournesol) qui tirent profit des niveaux élevés des cours mondiaux. Les importations atteignent 6,9 Mds USD. En dépit des bons chiffres du commerce extérieur, la Banque centrale peine à accumuler des réserves internationales.
En avril, les exportations ont atteint 8,3 Mds USD (+35,6% sur un an), soit un record depuis mai 2013 surtout expliqué par la bonne tenue des livraisons agricoles (dont le soja, le maïs et le tournesol) qui tirent profit des niveaux élevés des cours mondiaux. Ainsi, alors que le coup d’envoi des récoltes a été donné, les exportations n’ont cessé d’augmenter au cours des quatre premiers mois de 2022 (5,5 Mds USD en janvier, 6,5 Mds USD en février et 7,4 Mds USD en mars) pour totaliser 27,7 Mds USD sur la période (+28,5% en glissement annuel). Ce sont donc en premier lieu les exportations de produits agricoles non transformés qui ont progressé de janvier à avril (8,1 Mds USD ; +47,3%), puis les exportations industrielles (7,0 Mds USD ; +39,6%), alors que celles de produits agricoles transformés ont stagné sur la période (10,0 Mds USD ; +1,4%). De leur côté, les exportations de combustibles et d’énergie ont affiché une forte progression (2,6 Mds USD ; +118,1%).
En parallèle, les importations ont progressé tout au long du 1er trimestre de 2022 (5,3 Mds USD en janvier, 5,6 Mds USD en février et 7,1 Mds USD en mars) avant de stagner en avril (6,9 Mds USD) pour totaliser 24,9 Mds USD (+41,6% en glissement annuel). Ce sont principalement les importations de biens intermédiaires (9,4 Mds USD ; +34,5%) et de biens de capital (4,1 Mds USD ; +35,9%) qui ont contribué à cette croissance des importations sur la période, au même titre que celles de combustibles qui ont, comme les exportations, enregistré une très forte progression (3,0 Mds USD ; +195,1%).
Par conséquent, l’excédent commercial en cumulé de janvier à avril s’est réduit par rapport aux mêmes mois de 2021, passant de 4,0 Mds USD à 2,8 Mds USD.
Commerce extérieur (MUSD)
Sources : Indec, SER de Buenos Aires
Malgré la bonne tenue des exportations, la hausse des importations, et par conséquent de la demande de devises, a contraint l’accumulation de réserves internationales par la Banque centrale. Selon un panel d’économistes, les importateurs tenteraient de tirer profit du différentiel de change et du retard du taux de change réel multilatéral accumulé en 2021 pour payer leurs achats à l’étranger, et en particulier leurs factures énergétiques. Cette facture devant d’ailleurs augmenter au cours des prochains mois – l’Argentine entrant dans l’hiver austral – et les recettes du secteur agricole devant en parallèle diminuer, les agents anticiperaient un manque de devises à moyen terme.
Toujours selon un panel d’économistes, la Banque centrale pourrait alors décider de durcir le contrôle des changes dans l’objectif d’atteindre les cibles d’accumulation des réserves qui sont fixées dans le programme conclu avec le FMI en mars. Pour rappel, le programme fixait un objectif d’accumulation de réserves internationales nettes de 4,1 Mds USD d’ici fin juin 2022 pour atteindre 6,4 Mds USD (en prenant comme point de départ 2,3 Mds USD fin décembre 2021). Ainsi, selon les estimations, ces réserves seraient autour de 3,5 Mds USD, soit une accumulation de 1,2 Md USD entre décembre 2021 et mai 2022 et un chemin restant à parcourir d’environ 3 Mds USD en seulement un mois.