En mars, l’activité a reculé de 0,7% sur un mois, après +1,2% en février et -0,7% en janvier. En rythme annuel, l’activité a progressé de 4,8%, affichant un net ralentissement par rapport aux 8,5% enregistrés un mois plus tôt.

En droite ligne avec les mauvais chiffres de la production industrielle (-1,9% sur un mois) et la construction (-4,9% sur un mois), l’activité a reculé de 0,7% sur un mois en mars, après +1,2% en février et -0,7% en janvier. En rythme annuel, l’activité a progressé de 4,8%, affichant un net ralentissement par rapport aux 8,5% enregistrés un mois plus tôt. Ainsi, en cumulé sur le 1er trimestre de 2022, l’activité a crû de 6,1% sur un an, après 10,3% le trimestre précédent.

Parmi les secteurs ayant fortement progressé en rythme annuel, se trouvent le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, avec une croissance exceptionnelle de 33,1%, grâce notamment au succès du programme public « PreViaje » visant à encourager le tourisme national. Le secteur a également bénéficié du retour du tourisme international, avec 322.800 visiteurs étrangers durant les trois premiers mois de l’année, soit une hausse spectaculaire de 611%. En 2021, seulement 211.100 visiteurs étrangers s’étaient rendus en Argentine. D’autres secteurs affichent également de bons résultats, comme les transports et les communications (+12,7%), l’activité minière (+12,1%) et le commerce (+4,8%).

L’industrie manufacturière a résisté, à 3,6% après 10,1% en février, continuant ainsi à reconstituer ses stocks, comme l’illustre le niveau record du taux d’utilisation des capacités installées (67,1 % en mars, après 64,3% en février et 57,9% en janvier). Pour rappel, le taux d’utilisation des capacités installées est le plus élevé depuis le pic à 68,8% enregistré en novembre dernier. Avec un taux d’utilisation de 59,5%, le secteur automobile demeure cependant en dessous de la moyenne nationale.

Parmi les secteurs moins dynamiques, se trouvent l’intermédiation financière (+1,5% sur un an), la production d’électricité, de gaz et d’eau (+0,8% sur un an) et l’agriculture et l’élevage (-5,5% sur un an). Cette dernière pâtit des mauvaises conditions climatiques, mais aussi des mouvements sociaux (grèves dans les ports) et des tensions inflationnistes très marquées sur les produits alimentaires, réduisant d’autant plus le pouvoir d’achat des ménages.

Croissance du PIB, du secteur agricole, de l'industrie et du commerce

(glissement annuel)

Croissance du PIB

Sources : Indec, SER de Buenos Aires

Au cours des prochains mois, les agents économiques estiment ainsi que les facteurs baissiers resteront prégnants. En effet, la progression de l’indice des prix de gros en avril (+5,9% sur un mois, +51,9% sur un an) conforte les prévisions d’inflation comprises entre 65 et 70% en fin d’année. Dans ces conditions, le PIB argentin pourrait croître de seulement 3,5% en 2022 (versus 4% pour le FMI), avant de ralentir à 2% en 2023. Le gouvernement cherche donc à dynamiser la demande intérieure en s’attachant, entre autres, à relancer les grands travaux dans les régions du Sud de l’Argentine. À ce titre, un Fonds pour le développement austral a été créé pour financer les investissements dans les infrastructures en Patagonie. Ce fonds, dont les contours n’ont pas encore été précisés, sera sous la tutelle du ministère de l’Économie et du ministère de l’Intérieur, en partenariat avec la Banque d’investissement et du commerce extérieur (BICE).

De manière générale, cette initiative va dans le sens des recommandations du FMI visant à accroître les investissements publics dans les projets structurants. À terme, la hausse de la demande agrégée et la modernisation des infrastructures pourrait ainsi réhausser la croissance potentielle du PIB argentin.