Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Nigéria : L’inflation progresse pour le 2ème mois consécutif au Nigéria ; La société RESA remporte le marché de gestion opérationnelle des aéroports internationaux ; Un consortium d’entreprises européennes rencontre le Président Buhari pour mettre en place un complexe pharmaceutique industriel ; L’Etat de Lagos bénéficie d’un prêt de 50 MUSD de la SFI pour développer le réseau de bus.

 

- Ghana : La croissance du Ghana atteint 5,4% en 2021 ; Les revenus pétroliers ont augmenté de 17,5% en 2021.

 

 

Le chiffre à retenir:

+3,4% : C’est le chiffre, révisé à la hausse (+0,7%), des prévisions de croissance du Nigeria en 2022 par le FMI, grâce à l’augmentation des cours du pétrole.

 

Nigéria

L’inflation progresse pour le 2ème mois consécutif au Nigéria

Depuis le mois de février 2021, le Nigéria a vu son taux d’inflation augmenter, de 15,6% en janvier à 15,92% en mars, en glissement annuel. En seulement un mois, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,74% en g.a., soit +0,11 point par rapport au mois précédent.

Cette inflation est, une nouvelle fois particulièrement marquée pour les produits alimentaires dont les prix ont augmenté de 17,2% en glissement annuel et de 2% sur un mois. Cette augmentation a également été particulièrement forte pour les prix de l’eau, de l’électricité, et autres carburants, dont les prix augmentent de 1,4% en un mois.

S’il semble que certains facteurs saisonniers – comme les fêtes religieuses et la période de sécheresse - peuvent expliquer cette accélération de l’inflation, le Nigéria est avant tout frappé par les conséquences de la guerre en Ukraine. La hausse des cours du pétrole, des denrées alimentaires tel que le blé ou encore la réduction des importations d’engrais agricoles constituent les principales raisons du rebond de l’inflation.

Pour rappel, 20% des importations nigérianes de céréales et de poissons ainsi que 84% de ses importations d’engrais proviennent de Russie.

La société RESA remporte le marché de gestion opérationnelle des aéroports internationaux

L’entreprise française basée en Vendée, a signé lors de l’été 2021, un contrat avec l’Autorité fédérale nigériane des aéroports (FAAN) portant sur 22 aéroports. Cet appel d’offres international prévoyait la modernisation des infrastructures informatiques parmi lesquelles l’enregistrement des passagers et des bagages, les logiciels de facturation ou encore le téléaffichage. Ce sont au total 10 logiciels que la société RESA a vendus au Nigéria.

Parmi les aéroports internationaux concernés, ceux d’Abuja et de Lagos disposent déjà des logiciels français depuis décembre 2021. Le déploiement pour les villes de Port Harcourt, Kano et Enugu est prévu pour 2022. Au total, ce sont plus de 20 millions de passagers qui bénéficieront de ce renouvellement.

La société RESA, présente sur 45 plateformes en Afrique, dont le Nigéria, est l’entreprise leader en termes d’informatique aéroportuaire.

Un consortium d’entreprises européennes rencontre le Président Buhari pour mettre en place un complexe pharmaceutique industriel

Les allemands Merck et Rommelag, le belge Unizima et l’espagnol Fredlab ont rencontré le Président Buhari mercredi dernier. Les quatre entreprises européennes du secteur de la bio-technologie se sont associées à la start-up nigériane PIA BioPharma pour former le Nigeria Integrated Biopharmaceuticals Industries Consortium (NIBI). A la suite de cette réunion, le Président Buhari a communiqué sur le projet de NIBI de créer un complexe biopharmaceutique de niveau mondial au Nigéria. Ce centre permettra notamment de produire des vaccins et des médicaments de base.

Ce projet se met en place alors que le Nigéria a été sélectionné par l’Organisation Mondiale de Santé pour être un des lieux de production des vaccins contre la Covid-19 et que la BAD s’est engagée à soutenir l’industrie pharmaceutique de la CEDEAO. Actuellement, la CEDEAO concentre 70 installations pharmaceutiques industrielles, dont 80 % sont au Nigéria et au Ghana. En mars dernier, l’OMS a annoncé que l’agence de régulation pharmaceutique nigériane avait atteint un niveau de maturité de niveau 3. Cette certification permettra d’accroitre la production de médicaments et de vaccins en attirant d’avantage d’investissements dans le secteur. Actuellement, d’après la Société Financière Internationale (SFI), seulement 40 % des capacités de production sont exploitées en raison des difficultés en approvisionnement de substances actives et de la mauvaise maintenance des équipements.

L’Etat de Lagos bénéficie d’un prêt de 50 MUSD de la SFI pour développer le réseau de bus

Dans le cadre d’un partenariat signé avec la SFI, l’Etat de Lagos a reçu un prêt de 50 MUSD en nairas pour créer deux corridors de bus. Ce financement permettra de construire 8 kms d’infrastructures routières à travers les quartiers les plus congestionnés et les plus densément peuplés de Lagos, Iwe-Iwe et Abule Egba. La mise en service des nouvelles lignes devrait permettre de transporter 150 000 passagers supplémentaires par jour.

Ce partenariat s’inscrit dans le programme Lagos Bus Service Limited lancé en 2017 dont l’objectif est d’acquérir et de déployer 2000 bus à travers la ville. En parallèle, le gouvernement s’engage dans le développement des réseaux de transports fluvial et ferroviaire. En intensifiant l’offre de transports publics, le gouvernement de Lagos veut fluidifier la circulation, améliorer la sécurité et la qualité de l’air.

Ghana

La croissance du Ghana atteint 5,4% en 2021

D’après les statistiques officielles, la croissance économique au Ghana a été de 5,4% en 2021. Ce chiffre marque le rebond de l’économie ghanéenne fortement impactée par la pandémie (+0,4% de croissance du PIB en 2020 selon le FMI). Toutefois, et contrairement à d’autres pays d’Afrique sub-saharienne dont les taux de croissance ont dépassé les prévisions, l’activité économique ghanéenne n’a pas été plus dynamique que prévu. En effet, d’après les estimations de l’agence Reuters, le taux moyen des estimations pour l’année 2021 s’établissait à 5,1%. En revanche, le Ministère des finances tablait sur un rebond de l’activité économique plus important, de +5,5%. 

Ce rebond de l’activité a été particulièrement marqué lors du dernier trimestre. La croissance s’établissait à 7%, grâce à en particulier, à l’augmentation de la production agricole.

 Pour rappel, le secteur agricole représente environ 20% du PIB ghanéen. 

Les revenus pétroliers ont augmenté de 17,5% en 2021

La hausse des prix du pétrole au niveau mondial profite au Ghana qui a vu ses revenus pétroliers augmentés de 17,5%. En effet, d’après le Comité de responsabilité vis-à-vis des intérêts publics (Public Interest Accountability Committee), les trois champs pétroliers que compte le Ghana ont rapporté 783 M USD en 2021, contre 666 M USD l’année précédente.

Toutefois, le Ghana n’a profité que partiellement de cette hausse mondiale des prix. Le volume produit a en effet diminué de 17,7% en 2021. De 66,9 M de barils en 2020,  la production a chuté à 55,1 M de barils. Le Ghana n’a pu donc atteindre le montant de revenus pétroliers d’environ 874 M USD qu’il avait prévu pour l’année 2021.

Les accords mis en place entre le Ghana et les exploitants internationaux des champs pétrolifères comprennent notamment des obligations en termes de travail minimum à effectuer. Il semble, d’après les recommandations du Comité, que ce soit le non-respect de ces mesures qui explique cette baisse de la production.