En 2021, les échanges de biens entre la France et Singapour[1] se redressent légèrement (9,3 Mds EUR, +0,8%) mais demeurent en net retrait par rapport à 2019 (- 24,1%) avant la crise sanitaire. Singapour reste le 2ème excédent bilatéral de la France dans le monde, derrière le Royaume-Uni et devant Hong-Kong, en raison de l’importance des réexportations depuis la cité-Etat. En légère hausse en 2021 (+1,9%), les exportations françaises vers Singapour restent 17% inférieures au montant atteint en 2019 et continuent de pâtir de la chute des ventes aéronautiques (11% du total exporté en 2021, contre 25% en 2019), dont la poursuite l’an dernier a été compensée par la progression de nos exports dans d’autres domaines. Les principaux postes à l’export sont les parfums et cosmétiques (17,8%), le textile/habillement, (17,4%) ainsi que les produits agroalimentaires (14,5%, dont 12,9% pour les boissons).

I. La reprise de nos ventes vers Singapour (+1,9%, 7,2 Mds EUR) est insuffisante pour renouer avec les niveaux atteints avant la crise sanitaire (8,7 Mds EUR en 2019)

Singapour se place au 12ème rang des clients de la France en 2021 (perte d’une place par rapport à 2020, 1,5% des ventes françaises sur l’année), derrière la Turquie mais devant le Japon, la Russie et l’Inde. Avec une hausse modérée de 1,9% en 2021, les exportations françaises vers Singapour sont relativement stables en comparaison de notre performance avec les autres pays de l’ASEAN. Les ventes vers la Thaïlande et le Vietnam connaissent, par exemple, des fluctuations bien plus importantes : respectivement +29,6% et +29,0% en 2021 après -34,3% et -40,3% en 2020. Les flux d’échanges avec Singapour sont biaisés du fait de son rôle de plateforme régionale de réexportation (plus de la moitié des exportations de la cité-État en 2021), ce qui implique qu’une partie des exportations françaises vers Singapour sont en partie à destination des autres pays d’Asie du Sud-Est, sans qu’il soit possible de mesurer l’ampleur exacte de ce phénomène.

En 2021, nos principaux postes d’exportation vers Singapour sont les produits de luxe2 (37,0% de nos ventes), les produits agroalimentaires et les produits informatiques et électroniques, alors que les ventes du secteur aéronautique poursuivent leur baisse (cf. graphique 3) :

  • Secteur le plus important à l’export, les ventes de parfums et cosmétiques augmentent de 6,6% par rapport à 2020 (1,3 Md EUR, 18% du total) ;
  • Les exportations de textiles, habillement, cuir et chaussures (2ème poste à l’export) connaissent un repli de 2,4% (1,2 Md EUR, 17% du total) et sont constituées à 80% de produits en cuir, bagages et chaussures ;
  • Troisième poste à l’export, les produits agroalimentaires affichent une hausse des ventes de 33,8% (1 Md EUR, 15% du total exporté), tirée essentiellement par les ventes de boissons alcoolisées (910 M EUR), qui ont progressé de 39% en 2021, après avoir chuté de 30,5% en 2020 ;
  • Les ventes de produits informatiques, électroniques et optiques progressent de 2,8%, à 863 M EUR (soit 12% du total exporté) - composées aux deux tiers de composants et cartes électroniques ;
  • De loin le premier poste d’exportation avant la crise sanitaire, les exportations dans l’aéronautique connaissent une nouvelle baisse en 2021 (-33,5%) en raison du manque de visibilité du secteur à moyen-terme. Le secteur ne représente que 11% du total des ventes françaises (800 M EUR), contre 17% en 2020 mais constitue encore l’essentiel de nos exportations de matériels de transport (-31,4% en 2021, à 861,4 M EUR) vers Singapour.
Les ventes de produits pharmaceutiques enregistrent une forte croissance de 23,5% à 671 M EUR (9% des exports), après avoir déjà progressé de 6,7% en 2020. Les produits chimiques enregistrent également une forte progression des ventes : +13,5% à 358 M EUR après une hausse de 17,5% en 2020.

II. Les importations se contractent de 2,8%, entraînées à la baisse par la chute des importations de produits pétroliers (-68,4%)

La cité-Etat est le 42ème fournisseur de la France dans le monde (0,4% des achats), et le 4ème en ASEAN (11,7% des achats français dans la zone), derrière le Vietnam (30,6%), la Thaïlande (17,5%) et la Malaisie (16,7%) ; en 2019, Singapour était le 2ème fournisseur de la France dans la région. La structure de nos importations reflète la spécialisation sectorielle des exportations singapouriennes, notamment l’informatique et l’électronique, la pharmacie et le pétrole raffiné (cf. graphique 4).

En 2021, les produits pharmaceutiques deviennent le premier poste d’importations de la France depuis Singapour, pour 28,8% du total, et progressent de 12,1% par rapport à 2020. Deuxième poste à l’import (premier en 2020), les produits informatiques, électroniques et optiques représentent 28,5% de nos importations, avec une hausse de 6,4 % par rapport à 2020.

Les importations de produits pétroliers raffinés chutent de 68,4% et ne représentent plus que 5,1% de nos importations sur la période. En 2021, la majorité des importations de produits pétroliers depuis l’ASEAN proviennent de la Malaisie (484 M EUR, +245%) et non de Singapour, comme c’était le cas en 2020, ce qui pourrait traduire une évolution de notre stratégie d’approvisionnement depuis la région : les importations de produits raffinés depuis Singapour s’élevaient à 820 M EUR en 2019 (23% de nos importations totales depuis Singapour), 337 M EUR en 2020 et seulement 107 M EUR en 2021. Conséquence, les produits aéronautiques deviennent le 3ème poste d’importation et comptent pour 7,7% des importations totales, soit 162 M EUR (contre 13,0% en 2020 et 31,9% en 2019).

 

Annexes

Evolution des échanges commerciaux entre la France et Singapour (Mds EUR) 

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Source : douanes françaises 

Décomposition du solde commercial français vis-à-vis de Singapour (M EUR) 
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[1] Les chiffres retenus sont ceux des douanes françaises. À noter qu’ils peuvent différer sensiblement de ceux publiés par Singapour.

[2] Parfums et cosmétiques ; Textiles, habillement, cuir et chaussures ; Articles de joaillerie et bijouterie.