COVID-19

1    Vaccination

Au 06/04, 92,9 % de la population cible -âgée de plus de 12 ans- a reçu au moins une dose du vaccin, 92,5 % est vaccinée. Des 97,3 millions de doses distribuées aux régions (68,4 M de Pfizer-BioNTech, 17,8 M de Moderna, 9 M d’AstraZeneca et 2,1 M de Janssen), 94,0 millions ont été administrées (96,7 %). Galice (100,0 %) et Estrémadure (99,9 %) enregistrent les taux d’administration les plus élevés, alors que Melilla (91,4 %) et Ceuta (88,5 %) enregistrent les taux d’administration les plus faibles.

La campagne de rappel pour la vaccination progresse : au 06/04, 79,4 % des personnes âgées de plus de 40 ans ont eu leur dose de rappel. Par ailleurs, 53,6 % des enfants d’entre 5 et 11 ans ont reçu leur 1ère dose (39,6 % complètement vaccinés).

Données vaccination Covid-19 (semaines 13-14)

Vaccin semaine 14

 Source : Ministère de la santé

 

2   Restrictions

Galice : la région de Galice est la seule région avec des restrictions dans l’hôtellerie, la restauration et les discothèques : limitation de 10 personnes à l’intérieur et de 20 personnes à l’extérieur par table / groupe.

Masques : le gouvernement espagnol a annoncé la fin du port du masque à l'intérieur, l'une des dernières restrictions encore en vigueur en Espagne, sauf dans les transports ou les hôpitaux, à partir du 20/04.

Actualité économique

1    Mesures de réponse à la crise et de relance

Exécution du plan de relance: le président du Gouvernement, Pedro Sánchez, a présenté le 04/04 les données d’exécution du plan espagnol 9 mois après son adoption en juillet 2021. A fin mars, les autorités espagnoles ont autorisé les dépenses de 27,9 Md€ pour les exercices budgétaires 2021 et 2022. Par ailleurs, 1 612 appels à projets pour un montant total de 27,0 Md€ ont été publiés sur le site Web du plan de relance, dont 524 ont déjà été attribués, ce qui représente 11 486 projets pour 8,6 Md€.

Le président a annoncé un nouveau projet stratégique dans le cadre du plan de relance. Il portera sur les micro-chips et les semiconducteurs et sera approuvé prochainement, pour un total de 11Md€ d’investissements. Ce projet a comme objectif d’intégrer l’Espagne à la chaîne de valeur de fabrication des chips et renforcer son autonomie, notamment suite aux problèmes d’approvisionnement subis dans le cadre de la crise. Dans l’ensemble, l’Espagne a déjà adopté 9 projets stratégiques (véhicule électrique, santé d’avant-garde, énergies renouvelables, hydrogène renouvelable et stockage, agroalimentaire, nouvelle économie de la langue, économie circulaire, industrie navale, aérospatial et numérisation du cycle de l’eau) qui prévoient de mobiliser au total 56 Md€, dont 19 Md€ de fonds européens. En plus du PERTE sur les micro-chips et semiconducteurs, le gouvernement doit également adopter prochainement celui sur l’économie sociale des soins.

 

2   Macroéconomie

Prévisions économiques : la Banque d’Espagne (BdE) revoit à la baisse sa prévision de croissance à +4,5 % en 2022 (-0,9 pp par rapport aux prévisions de décembre) et à +2,9 % en 2023 (-1,0 pp). L’impact de la guerre en Ukraine est à l’origine de cette révision à la baisse. En revanche, la prévision pour la croissance en 2024 est revue à la hausse à +2,5 % (+0,7 pp). Par ailleurs, l’inflation moyenne annuelle est prévue à 7,5 % en 2022 (+3,8 pp), à 2,0 % en 2023 (+0,8 pp) et à 1,6 % en 2024 (pas de variation).

Par ailleurs, l’autorité budgétaire indépendante (AIReF) revoit également à la baisse ses prévisions de croissance à 4,3% en 2022 (-2,0 pts par rapport aux prévisions d’octobre) en raison principalement d’un impact moindre que prévu du plan de relance (-0,7 pt), le choc énergétique (-0,6 pt) et de l’exposition commerciale à la Russie (-0,4 pt).

Epargne : les ménages espagnols ont épargné 11,4 % de leur revenu disponible en 2021. Selon les données publiées par l’institut national de statistique (INE) ce résultat constitue une baisse de -3,6 pp par rapport à 2020, année historique pour l’épargne des ménages en raison de la crise de la Covid-19. 

 

3   Finances publiques

Déficit public : le déficit public espagnol aurait atteint 6,9 % du PIB en 2021. Selon les données publiées par le ministère des comptes publics, il s’agit d’une baisse de 3,4 pp par rapport à 2020 et 1,6 pp en dessous de la dernière prévision communiquée à la Commission européenne. Le niveau de déficit public est inférieur aux dernières prévisions internationales (8,6% pour le FMI, 8,1% pour la Commission et l’OCDE) et nationales (8,4% pour le Gouvernement et 7,5% pour la Banque d’Espagne).

Pour 2022, l’autorité budgétaire indépendante (AIReF) revoit à la hausse ses prévision de solde public, à -4,2% du PIB (+0,6 pt par rapport aux prévisions d’octobre) en raison du déficit moindre qu’attendu en 2021 et des premières données de recouvrement de 2022 (+1,3 pt), de la révision du scénario macroéconomique (-0,1 pt) et l’impact budgétaire des nouvelles mesures annoncées pour limiter l’impact économique de la guerre en Ukraine (-0,6 pt).

Dette publique : la dette des administrations publiques s’élèverait à 1 427 Md€ fin 2021 avec une hausse de 6,1% en g.a. Sur la base du PIB pour 2021, le ratio dette/PIB recule d’1,5 point par rapport à fin 2020 mais reste à des niveaux historiquement élevés à 118,4% selon l’estimation finale de la Banque d’Espagne. Ce résultat est cependant inférieur aux prévisions du gouvernement dans le plan budgétaire pour 2022 (119,5 % du PIB), de la Commission Européenne dans ses prévisions d’automne 2021 (120,6% du PIB) et de l’autorité budgétaire indépendante AIReF dans son observatoire de la dette de novembre 2021 (119,8%).

 

4   Emploi

Affiliations à la sécurité sociale et chômage : le marché du travail espagnol évolue positivement en mars avec près de 24 000 nouveaux affiliés à la sécurité sociale c.v.s. (soit, au total, un peu moins de 20 M d’affiliés) et près de 3 000 chômeurs en moins (soit, au total, 3,1 M au total). Le mécanisme de chômage partiel mis en place en mars 2020, qui couvrait encore 80 000 travailleurs au 30/03, est remplacé par les nouveaux mécanismes prévus dans la réforme du marché du travail dès le 01/04, dont notamment le 1er mécanisme sectoriel ouvert pour les agences de voyages d’avril à décembre 2022 qui comptaient toujours 24% de ces travailleurs en chômage partiel Covid fin mars. Par ailleurs, les embauches en CDI atteignent un record de 30,7% parmi les 1,6 M signés au mois de mars, en forte hausse depuis décembre (10,3% des contrats signés en décembre, 15,0% de ceux signés en janvier, et 21,9% de ceux signés en février) et alors que les entreprises s’adaptent progressivement à la nouvelle loi sur le marché du travail en vigueur depuis début 2022 et dont toutes les dispositions entrent pleinement en vigueur le 01/04 une fois la période de transition terminée.

 

5   Entreprises

Entreprises espagnoles en Ukraine : à la suite de l’appel du Président ukrainien lors de son intervention au Parlement espagnol le 05/04, la multinationale d’équipement sanitaire Roca a annoncé (06/04) la fermeture temporaire de ses 7 usines en Russie (2800 employés, 2ème employeur espagnol en Russie après Inditex). Le fabricant de carrelage Porcelanosa a lui aussi déclaré (le 06/04) avoir cessé toutes ses transactions commerciales avec la Russie depuis le début du conflit. Les entreprises Maxam (explosifs) et Sercobe (association nationale de fabricants de biens d’équipement) aussi dénoncées nommément par V. Zelenski, sont toujours actives en Russie. Ces annonces suivent celles de la suspension d’activité d’Inditex (1er employeur espagnol en Russie avec 502 boutiques), de Mango et Tous (55 boutiques chacun), Tendam (50 boutiques) début mars.

 

6   Secteur financier

Supervision financière : le gouvernement a approuvé en conseil des ministres la création d’une autorité de défense du client financier. Cette entité fonctionnera comme guichet unique pour les réclamations des clients relatives aux banques, assureurs et autres acteurs des marchés financiers. Auparavant, les réclamations étaient faites directement auprès des trois superviseurs : la CNMV pour les marchés financiers, la Banque d’Espagne pour les banques et la Direction Générales des assurances et fonds de pensions pour les assureurs. La protection fournie concernera toutes les entreprises supervisées par ces 3 institutions, ainsi que les services de fintech et de cryptoactifs. Les décisions de cette nouvelle autorité seront contraignantes pour toutes les réclamations inférieures à 20 000€. Le service sera gratuit pour les clients, les entités financières devront en revanche payer 250€ par réclamation déclarée recevable. En cas de non-respect des recommandations de l’autorité, une amende jusqu’à 5% du chiffre d’affaires net pourra être imposée.

Sareb : l’Etat espagnol, au travers du fonds de restructuration bancaire (FROB), prend contrôle de la société de défaisance Sareb en devenant son actionnaire majoritaire à hauteur de 50,1%. Le FROB a racheté 4,2% de parts à des actionnaires privés pour cette opération. Un nouveau président de Sareb a été nommé : Javier Torres, qui avait déjà rejoint l’entité il y a plus d’un an. La Sareb gère les actifs toxiques – notamment immobiliers –de la crise financière de 2008 et a continué d’enregistrer de fortes pertes en 2021 (1 626M€ de pertes), tout en remboursant ses dettes (1 250M€ de dette garantie par l’Etat remboursée). Cette opération n’a pas d’impact sur les comptes publics espagnols au sens de la comptabilité nationale. En effet, Eurostat considérait déjà depuis plusieurs années que la Sareb faisait partie de fait des administrations publiques.

Marchés financiers et taux d’emprunt : le marché des actions résiste en Espagne (IBEX 35 : +1,1% depuis le début de la guerre – au 07/04). Le rendement de la dette souveraine espagnol est à la hausse (1,6% pour le bon à 10 ans, au 28/03 ; +36 p.b. depuis le début de la guerre), mais le spread face à l’obligation allemande a diminué (99pts au 28/03, soit -4pts).

Accords moyens de paiement : American Express conclu un accord avec BBVA pour étendre son réseau de paiement dans les commerces espagnols. Grâce à cette collaboration, American Express va doubler sa présence en Espagne, avec un total de 600,000 points de vente où ses cartes pourront être utilisées.

Densité bancaire : 113 communes espagnoles ont vu disparaître leur dernière succursale bancaire en 2021. D’après les données de la Banque d’Espagne, 55 % des communes espagnoles (près de 4 500) ne disposent pas de succursales bancaires pour offrir des services financiers de forme présentielle. Si en termes relatifs le pourcentage de personnes en Espagne n’ayant pas accès à une succursale bancaire est faible (autour de 3,5 %), les communes affectées sont habitées par la population ayant le plus besoin de services présentielles : des personnes âgées habitant dans des zones rurales avec un difficile accès aux services en ligne et habitués à utiliser les espèces.

Règles budgétaires : l’Espagne et les Pays-Bas ont présenté le 04/04 en amont de l’Eurogroupe une proposition commune sur la réforme des règles budgétaires européennes.

 

7   Secteur immobilier

Limitation des loyers : le gouvernement de P. Sanchez a annoncé la limitation de l’indexation des loyers à 2% jusqu’au 30 juin, dans le cadre de son plan de résilience face aux conséquences de la guerre en Ukraine. L’indexation des loyers est habituellement limitée à la hausse de l’inflation.