L’activité économique devrait croître de 2,1 % en 2022, en baisse de 1,4 point par rapport aux dernières prévisions de février dernier. Le ministère des Finances souligne que la principale cause de ce ralentissement est consécutive à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ce conflit limite considérablement les exportations slovaques dans cette région, d’une part, et d’autre part, ralentit la croissance économique des principaux pays partenaires.

En outre, le ministère rappelle que ce conflit accentuera  encore davantage la hausse des prix des énergies ce qui se traduira par une hausse conséquente des prix des biens et des services. En effet, après 3,2 % en 2021, l’inflation devrait s’élever à 8,5 % en 2022 (puis 6,5 % en 2023, pour baisser à 2,1 % en 2024 et en 2025). Cette inflation à la hausse freinera la consommation domestique non seulement cette année, mais également les années suivantes. La consommation des ménages devrait augmenter de 1,4 %, celle de l’administration publique devrait chuter de 3,9 %. Les investissements fixes sont prévus à hauteur de +15,2 %, après seulement 0,6 % l’année dernière.

Le ministère prévoit que les exportations slovaques seront plus affectées de mars à juin. La demande extérieure sera atténuée par la plus faible croissance de la zone euro et des pays du V4 ainsi que par les ruptures d’approvisionnement au sein de la chaine d’approvisionnement. Les exportations devraient se rétablir au cours de la deuxième moitié de l’année. Après des échanges de biens et de services dynamiques en 2021 (+10,2 % pour les exportations et +11,2 % pour les importations), les exportations et les importations ne devraient progresser que de +1,5 % et +1,8 % en 2022.

2023 : dans l’hypothèse d’une fin de conflit en 2022, le ministère des Finances table sur une croissance de 5,3 % en 2023 (croissance inchangée par rapport aux prévisions de février). Le ministère est d’avis que les exportations devraient tirer la croissance, dopée par les impacts des fonds structurels européens de la campagne 2014-2020 ainsi que ceux des nouvelles ressources issues du Plan de relance. La consommation des ménages devrait atteindre 2,3 % tandis que celle de l’administration publique demeurera atone (+0,2 %). Les investissements resteraient vigoureux (+15,1 %). Enfin, le commerce extérieur retrouverait une forte dynamique grâce aux exportations (+9 %) et des importations (+8,4 %).

Les années suivantes 2024-2025, la croissance ne devrait pas dépasser les 2 %. La consommation des ménages devrait rester positive (2,8 % respectivement 2,1 %), à l’opposé de la consommation de l’administration publique (-0,7 % et -0,5 %) et des investissements (-2,5 % et -0,6 %). Les exportations, plus dynamiques que les importations, devraient demeurer le moteur de la croissance.

S’agissant du marché du travail, l’emploi devrait légèrement progresser de 0,4 % en 2022 pour repartir à la hausse en 2023 (1,6 %). Après un taux de chômage de 6,9 % en 2021, le taux devrait baisser à 6,6 % cette année pour progressivement diminuer à 5,2 % en 2025.

L’inflation et la relance de l’activité économique alimenteront la hausse des salaires nominaux (6,9 % en 2022), mais cette hausse ne devrait pas compenser l’inflation ; les salaires réels devraient donc connaître une contraction de 1,5 % en 2022. En 2023, la dynamique des salaires nominaux devrait à nouveau accélérer (7,1 %) contribuant à une modeste augmentation des salaires réels (0,6 %).

 

 

2020

2021

2022

2023

2024

2025

Economie réelle

PIB

-4,4

3,0

2,1

5,3

1,8

1,8

Consommation des ménages

-1,3

1,2

1,4

2,3

2,8

2,1

Investissements fixes

-11,6

0,6

15,2

15,1

-2,5

-0,6

Consommation de l'administration publique

0,9

1,9

-3,9

0,2

-0,7

-0,5

Exportations de biens et de services

-7,3

10,2

1,5

9,0

4,7

3,1

Importations de biens et de services

-8,2

11,2

1,8

8,4

3,9

2,3

Activité nominale

PIB prix courants

-2,1

5,5

9,6

10,7

4,2

3,9

Consommation des ménages prix courants

0,8

4,5

9,7

9,1

4,9

3,9

Production nominale

PIB (Md €)

92,1

97,1

106,5

117,9

122,8

127,7

Emploi

Emploi (statistiques SK)

-1,8

-0,7

0,4

1,6

0,6

0,0

Emploi (ESA)

-1,9

-0,6

0,6

1,6

0,6

0,0

Salaire moyen

Salaire moyen nominal

3,8

6,9

6,9

7,1

4,8

4,1

Salaire moyen réel

1,8

3,6

-1,5

0,6

2,7

2,0

Chômage

Taux de chômage

6,7

6,9

6,6

5,6

5,4

5,2

Nombre de chômeurs (milliers)

181,4

187,6

179,5

154,4

148,2

142,1

Inflation

Taux d'inflation (IPC)

1,9

3,2

8,5

6,5

2,1

2,1