ENJEUX AGRICOLES IBÉRIQUES LIÉS A L’UKRAINE

Le conflit russo-ukrainien devrait avoir peu d’impacts directs sur les exportations espagnoles de fruits et légumes frais, compte tenu du poids marginal du marché ukrainien (10 496 t et 8,9 M€, soit 0,05% du total des exportations espagnoles de fruits et légumes) d’une part, et de l’embargo russe sur les exportations européennes de fruits et légumes en vigueur depuis 2014 d’autre part.

Toutefois, la guerre en Ukraine met en avant la dépendance de l’Espagne aux importations de matières premières pour l’alimentation animale. Avec une production moyenne de 21 Mt et des importations oscillant entre 15 et 22 Mt par an, l’Espagne est structurellement déficitaire en céréales. Pour la campagne 2020/21, l’Ukraine était son 2ème fournisseur de maïs (2,7 Mt, soit 22% de ses achats de maïs), après le Brésil. L’Espagne était également très dépendante de l’Ukraine pour ses achats de tourteaux (233 000 t, soit 68% de ses achats) et d’huile de tournesol (près de 500 000 t). En blé, l’Ukraine est son 4ème fournisseur (derrière la France, la Bulgarie et la Lituanie).

Le Portugal est lui aussi très déficitaire en grains. Alors que le niveau d’autosuffisance en céréales était de 60% en 1989, il s’établissait à environ 23% fin 2016 et à seulement 18% en 2020. Ainsi, malgré une stratégie nationale de promotion de la production céréalière (« ENPPC ») élaborée en 2016, la dépendance du pays à l'égard des fournisseurs étrangers s'est aggravée. La production portugaise de blé en 2020/21 n’a couvert que 6% de la consommation intérieure, et la production de maïs ne garantit que 24% des besoins du pays. Le riz est la seule céréale excèdentaire.

Le Portugal est fortement dépendant de l’Ukraine pour son approvisionnement en maïs. L’Ukraine était le 2ème fournisseur de céréales du Portugal (16% des importations en 2021, 150 M€). Hors Ukraine, les principaux fournisseurs sont la France (20% des importations, 1er fournisseur), l’Espagne (13%, 3ème) et le Brésil (12%, 4ème). Le Portugal dépendait particulièrement de l’Ukraine pour ses importations de maïs (35%, 1er fournisseur devant le Brésil) et en huile de tournesol (50%). Les autres céréales importées proviennent en grande majorité de la France pour le blé (48%) et l’Espagne pour l’orge (38%), l’avoine (81%) et le seigle (53%).

L’export agricole et agroalimentaire du Portugal est peu exposé aux marchés ukrainien et russe. Les exportations agroalimentaires portugaises  vers le marché russe valaient 80,3 M€ en 2021, dont 27 M€ de liège, 14 M€ de produits animaux, 11 M€ de boissons, vins compris, et 10 M€ de préparations de fruits et légumes. Mais le marché russe est négligeable pour tous ces produits (ex. 0,6% de l’export total de fruits). Les exportations agroalimentaires vers l'Ukraine ont représenté seulement 13,6 M€ en 2021 (principalement liège, vin, café et préparations alimentaires pour nourrissons).

ACTUALITÉS AGRICOLES ET PÊCHE LIÉES A L’UKRAINE

Impacts de la guerre en Ukraine

Démonstration de force du monde rural espagnol avec la plus grande manifestation de son histoire. Quelque 150 000 agriculteurs et ruraux ont manifesté le 20 mars à Madrid pour exiger du gouvernement de Pedro Sánchez des mesures immédiates face à la hausse des coûts de production (notamment des carburants), la baisse de la rentabilité des exploitations, la future PAC, et les attaques contre la chasse. Le monde agricole et rural a surtout exprimé un sentiment de mal-être face à l’abandon et à la dévalorisation qu’il perçoit de la part du gouvernement et des consommateurs.

Face à l’envolée du carburant, les transporteurs routiers espagnols se sont mobilisés, pertubant la chaîne logistique de l’alimentation pendant 2 semaines. Un mouvement de grève déclenché le 14 mars par un syndicat minoritaire de transporteurs routiers en réaction à la hausse du coût du carburant a impacté toute la chaîne logistique de l’alimentation, l'approvisionnement et l’activité de la production agricole. Les fabricants d'aliments pour animaux n’ont pas été épargnés. Les linéaires des supermarchés se sont vidés peu à peu en produits laitiers et en huile de tournesol, et les principales associations du secteur de l’alimentation ont alerté sur un risque de pénurie. 

Alimentation animale : alerte des fabricants portugais et tensions sur les producteurs laitiers. Selon l’association portugaise des industriels d’aliments pour animaux, le secteur pourrait être confronté, au-delà de la flambée des prix, à une situation de pénurie de matières premières pour la fabrication d'aliments. L'augmentation à court terme des prix du lait, de la viande et des œufs est estimé inévitable. La Fédération nationale des unions de coopératives laitières et de lait (Fenalac) alerte sur les risques de faillites de milliers de producteurs, le conflit ukrainien déstabilisant d’avantage un secteur déjà très fragile.

Huile de tournesol au Portugal : difficultés d’approvisionnement et rationnements en supermarchés. La crise ukrainienne impacte l’industrie de la conserverie portugaise. Le poids de l'huile de tournesol dans les conserves de poisson portugaises est de 40 à 50%. Des hausses des prix des conserves sont attendues à partir d'avril, la production actuelle bénéficiant encore des stocks d’huile achetés antérieurement. Toutefois certaines usines sont déjà en rupture de cette matière première, et doivent trouver des produits de substitution (huile d’olive, huile de soja). Les supermarchés Continente et Mercadona limitent déjà les achats d’huile de tournesol.

Agriculteurs portugais : entre vives inquiétudes et contestations. La Confédération nationale de l’Agriculture alerte sur l’aggravation de la dépendance du pays pour ses approvisionnements alimentaires, et le risque qui pèse sur la viabilité économique de nombreuses activités agricoles depuis le début de l’année (sécheresse, prix des matières premières, coûts énergétiques), aggravé par le conflit ukrainien. Les mesures de soutien annoncées le 14 mars, ont été jugées « clairement insuffisantes » par la Confédération, qui demande des aides financières rapides et, surtout, non remboursables. La Confédération propose la création d'un plan stratégique de résilience alimentaire, en coordination avec la Commission. Une manifestation a été organisée à Braga à l'occasion de l'ouverture de la Foire AGRO, visant à obtenir du gouvernement des mesures de lutte contre la hausse des coûts de production, et un soutien  face à la grande distribution pour des prix agricoles « équitables ».

La flambée du carburant impacte également les pêcheurs ibériques :

. Une partie de la flotte espagnole s’est mise en arrêt. Face à la hausse du prix du gasoil, de nombreux pêcheurs ont décidé de rester à quais dans plusieurs ports espagnols. Mi-mars, les organisations professionnelles (représentants 200 associations de pêcheurs, 9 000 propriétaires de bateaux et 40 000 membres) ont annoncé un arrêt complet de l’activité de l'ensemble de la flotte si aucune solution n’était apportée.

. Des risques d’arrêt d’activité pour les pêcheurs portugais. Les armateurs et les pêcheurs de l'Algarve « appréhendent » la hausse des prix du carburant et les chalutiers pourraient s'arrêter faute de rentabilité. Les syndicats de pêcheurs exigent une baisse des prix du carburant qui se trouvent aujourd’hui à un niveau « 40% plus élevé qu'au pire mois de 2021 ».

 

Réactions et mesures mises en œuvre

Approvisionnement alimentaire au Portugal : le gouvernement tente de rassurer, en précisant qu’il n’y a pas de problèmes d'approvisionnement alimentaire, seulement une hausse des prix, appelant à éviter toute panique, notamment sur l'huile de tournesol. Le groupe de travail mis en place par le gouvernement pendant la pandémie surveille la situation « afin de ne pas atteindre le stade de rupture d’approvisionnement ». L'exécutif s’efforce de diversifier ses approvisionnements en maïs fourrager, notamment en provenance des États-Unis et du Brésil.

Aide alimentaire aux familles portugaises vulnérables. Les familles les plus vulnérables recevront une aide de 60 € en avril pour les aider à acheter des denrées alimentaires, compte tenu de l’inflation provoquée par la guerre en Ukraine. La nouvelle prestation sociale vise les foyers couverts par le tarif social de l'électricité, soit près de 1,4 million de bénéficiaires.

Alimentation animale en Espagne :

. Face à la grève des transporteurs, les fabricants proposent des « aliments de survie ». Les principaux problèmes d'approvisionnement sont liés aux ports de Huelva et de Carthagène, car les camions qui quittent ces ports ne sont pas assez nombreux pour fournir les matières premières nécessaires aux fabricants. Les exploitations les plus touchées par cette pénurie d’aliments sont les élevages de porcs et de volailles d'Andalousie et d'Estrémadure. Pour les aider à passer ce cap particulièrement difficile, les fabricants ont élaboré une « alimentation de survie », en reformulant les aliments prévus initialement.

. L’Espagne utilisera les jachères pour produire du tournesol et du maïs. L'Espagne entend profiter de l’assouplissement décidé au Conseil des ministres de l’UE du 21 mars pour mobiliser plus de 600 000 ha déclarés comme « zones d'intérêt écologique » ainsi que 2,16 Mha au titre de la diversification des cultures des surfaces laissées en jachère au titre de la PAC, principalement en tournesol et en maïs. Le pays, espère ainsi réduire ses importations en matières premières pour l’alimentation animale.

Plan d’urgence espagnol face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine :

. 392 M€  pour l’agriculture, dont 169 M€ d’aides directes aux producteurs de lait. Parmi les mesures transversales de ce vaste plan de 16 Md€, plusieurs bénéficieront aux agriculteurs : remise sur le prix des carburants en faveur des particuliers et des entreprises (20 cts d’euro par litre jusqu’au 30 juin) ; prêts garantis par l'État ; mesures dans le domaine de l'énergie (électricité, gaz et énergies renouvelables). Outre l’aide européenne du fond de réserve de crise (64,5 M€), les aides nationales spécifiques à l’agriculture comprennent un soutien appuyé (169 M€ d’aides directes) au secteur laitier, l’un des plus touchés par l’envolée des coûts de production, et plus de 193 M€ destinés aux autres filières. Ces aides s’ajoutent  au  plan de 450 M€ pour pallier effets de la sécheresse.

. La pêche et l’aquaculture n’ont pas été oubliées (plus de 68 M€). Grâce à l’activation du mécanisme de crise du Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA), demandé et obtenu par l’Espagne, le pays a reçu 50 M€ d’aides européennes, dont 30 M€ pour compenser les coûts additionnels des pêcheurs et 20 M€ pour l’aquaculture. En outre, le secteur bénéficiera d’aides d’État : aides compensatoires à la hausse du prix du gazole (18,8 M€) ; exonération des taxes portuaires pour la pêche en mer et de la redevance pour l'utilisation des ressources en eau aquaculture continentale ; report de trois mois des cotisations de sécurité sociale.

Les pêcheurs portugais toujours en attente de mesures de soutien. Des discussions sont en cours avec le gouvernement qui étudie des mesures exceptionnelles en réponse à la hausse des prix du carburant. Les mesures envisagées comprennent la possibilité de modifier les règlements des fonds européens FEAMP et FEAMPA, en autorisant le financement à 100% pour faire face à l'augmentation des coûts de production, et la création d'une règle de compensation pour le manque à gagner ou les coûts supplémentaires dus à un événement exceptionnel.

La ministre portugaise de l’Agriculture a esquissé mi-mars les mesures envisagées pour le secteur : (i) augmentation de la dotation de la ligne de crédit « sécheresse » de 20 à 50 M€ ; (ii) versement anticipé (entre avril et mai) du paiement unique (500 M€), des mesures agro-environnementales et de soutien aux zones défavorisées, sous réserve de l’approbation de la Commission européenne ; (iii) réduction ou exonération d’impôt sur les produits pétroliers (ISP) pour le diesel agricole (baisse de 3,4c€/l le 19 mars), (iv) création d’une ligne de crédit pour les filières porcine et laitière de 8,5 M€ (confirmée le 21 mars), (v) réactivation du dispositif « électricité verte » de subvention (20 M€ au total) d’une partie des coûts d’électricité (de 20% pour les exploitations jusqu'à 50 ha et de 10% pour les autres).

Le Portugal salue les décisions de l’UE mais les juge insuffisantes. Parmi les mesures européennes dont bénéficiera son secteur agricole, le Portugal salue particulièrement : (i) la mobilisation des fonds de la réserve de « crise » (9 M€ pour le Portugal), distribués au prorata des paiements directs déjà versés aux agriculteurs ; (ii) la dérogation permettant l’utilisation des jachères pour le pâturage et la production de protéines végétales (10% des terres cultivées en céréales) ; (iii) l’autorisation du versement anticipé jusqu’à 500 M€ dès le mois de mai des paiements directs aux agriculteurs ; (iv) la possibilité pour la Commission de faire des achats groupés de matières premières alimentaires et d'engrais. Le Portugal estime toutefois que ces mesures ne seront pas suffisantes face à la crise actuelle, réitérant sa proposition de créer un soutien forfaitaire mobilisant les fonds dédiés au développement rural (FEADER) et soulignant la nécessité d'établir rapidement une procédure d'achats communs pour les engrais.

Prêts garantis par l’État portugais : sans conditions pour les entreprises agroalimentaires. Le gouvernement portugais a mis en place un nouveau PGE « Appui à la Production » de 400 M€ (couverture de 70% du montant du crédit, jusqu’à 8 ans), pour les secteurs les plus impactés par la crise ukrainienne. Les entreprises agroalimentaires sont exemptées de ces exigences.

AUTRES ACTUALITÉS AGRICOLES

Filière oléicole

Situation inédite sur le marché espagnol : les huiles d’olive vierges sont raffinées pour obtenir de l'huile « lampante », de qualité inférieure (acidité supérieure à 2%) mais dont la demande commerciale a bondi depuis quelques jours, sous l’effet conjugué de la pénurie d'huile de tournesol (provoquée par l’arrêt des importations en provenance d’Ukraine), de la hausse des prix, de l’augmentation de la demande de l’industrie des conserves, et des achats compulsifs par les ménages (+289%) face à l’enlisement de la grève des transporteurs.

 

Fruits et légumes

Fruits à noyau : augmentation de 30% des coûts de production. Selon le gouvernement régional de Murcie, la situation provoquée par la guerre en Ukraine provoque une hausse de 30% des coûts de production des fruits à noyau, en raison de l’envolée du prix des engrais, des produits phytosanitaires, des fertilisants, des carburants, des plastiques, du carton et de l'électricité. La production pour la récolte 2022 est estimée à environ 400 000 t, en hausse par rapport à la campagne 2021 (373 069 t, dont 300 958 t de pêche et 54 739 t d'abricot). Murcie est la première région exportatrice d'abricots et la seconde en en pêches. 92% des exportations sont destinées au marché européen (principalement Allemagne, France, Italie).

Fraise de Huelva : la grande distribution danoise suspend l’achat de fraises en raison de violations des droits des travailleurs. Le groupe Salling, qui possède les grandes chaînes de supermarchés danoises Fotex et Netto, a décidé de suspendre l'achat de fraises espagnoles de la province de Huelva (Andalousie) auprès du fournisseur Bionest. D'autres chaînes danoises, telles que Coop ou Lidl Danemark, envisagent des mesures similaires. Ces décisions font suite à une enquête de Danwatch sur le travail en agriculture, dénonçant des cas de non-respect des droits fondamentaux des travailleurs saisonniers. L'année dernière, déjà, le magazine allemand Der Spiegel et des médias européens (tels qu'Euronews) signalaient des manquements aux règles sanitaires en période Covid, et des salaires inférieurs au minima sociaux chez le fournisseur Bionest. Les supermarchés danois ont décidé d’effectuer leurs propres inspections des fournisseurs de fraises (notamment County Lands et Surexport), afin de prendre une décision. Lidl a publié un plan d’action pour évaluer l’impact de la production de fraises sur les droits de l’homme en Espagne, tandis que Surexport réfute toutes ces affirmations.

« Passeport pour les framboises », dénonciation de l’exploitation des migrants à Odemira au Portugal. Le journal britannique The Guardian dénonce dans une enquête l'exploitation des travailleurs agricoles d'Odemira (sud ouest du Portugal), qui bénéficient d’un revenu inférieur au salaire minimum pour la récolte de fruits rouges vendues à de grands groupes britanniques (Marks & Spencer, Tesco et Waitrose). La plupart des travailleurs, originaires d'Asie du Sud, viennent au Portugal attirés par les lois sur l'immigration de travail, qui permettent aux étrangers de toutes nationalités d'obtenir un statut légal, voire la citoyenneté.

 

Influenza aviaire

Espagne : 2 nouveaux foyers H5N1 déclarés en élevages de volailles. Ces nouveaux cas élèvent les cas de grippe aviaire en Espagne à 31, avec plus de 53% des cas provenant de dindes d’engraissement, 13% de poules reproductrices et 16% de poules pondeuses, selon les données du MAPA. Le secteur avicole andalous estime que l’influenza aviaire pourrait provoquer des pertes de 50 000 € pour chacune des quelque 90 exploitations touchées par l’arrêt de l’activité, dont la reprise n’est pas envisagée avant juillet. Les exploitants demandent la reconnaissance des pertes de revenus provoquées par l’arrêt forcé de leur activité et le report des prêts personnels et des hypothèques. L'élevage de canards et d'oies avec d'autres espèces de volailles et l'élevage de volailles en plein air sont interdits dans certaines municipalités.

Portugal : après 20 foyers et près de 230 000 animaux abattus, un risque de baisse de la production. Suite à l’apparition d’un nouveau foyer de grippe aviaire le 15 mars à Faro, la Direction générale de l'alimentation et de l'office vétérinaire a comptabilisé depuis le 30 novembre au total 14 foyers en élevages (dindes, poulets et canards) et poulaillers domestiques, ainsi que 6 foyers chez des oiseaux sauvages. Les districts de Leiria, Lisbonne, Santarem, Setubal, Beja, Faro et Porto ont été touchés et au moins 230 000 animaux ont déjà été abattus. Au-delà des dommages financiers inhérents à l'abattage, les fermes touchées doivent également rester inactives pendant 30 jours après la désinfection. En cas de poursuite des contaminations dans le pays, les professionnels craignent une baisse de la production avicole.

COMMERCE EXTÉRIEUR

Fruits et légumes espagnols : bonnes performances des exportations en 2021. Les exportations de fruits et légumes ont continué de croître en 2021, s'élevant à plus de 15 Md€ (+7,5%). Les ventes de fruits et légumes espagnols à l'étranger sont en hausse depuis 2014, cumulant une augmentation de près de 50%. Les exportations de fruits ont augmenté de 6,3 % (pour atteindre plus de 9 Md€), et celles de légumes ont progressé de 9,2% pour atteindre 6,4 Md€. L'UE est la principale destination des exportations espagnoles (81% des ventes de fruits et 78% des ventes de légumes). L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont les principaux débouchés. La valeur des importations totales espagnoles de fruits et légumes a augmenté de 6,8% pour atteindre 3 Md€. Le Maroc représente 19% de la valeur totale des fruits et 47% des légumes.

États-Unis : les exportateurs espagnols dolives de table noires restent dans le flou. Les États-Unis ont annoncé, le 7 mars, une réduction partielle et temporaire des tarifs douaniers appliqués depuis 2018 sur les olives de table noires espagnoles. Le nouveau tarif, de l’ordre de 7,32%, sera en vigueur pendant un an et applicable seulement aux 5 entreprises qui ont fait l’objet d’une enquête lors de la deuxième période de révision administrative des taxes. Ainsi, les droits tarifaires restent à 35% pour toutes les autres entreprises espagnoles du secteur qui souhaitent accéder au marché américain. Selon l’association espagnole des exportateurs et industriels de l’olive de table – ASEMESA, cette baisse n’est que temporaire et les entreprises restent dans l’incertitude. Depuis l’imposition de ces tarifs sur les olives de table noires espagnoles, les exportations espagnoles vers les États-Unis ont reculé de plus de 70%, au bénéfice de producteurs concurrents tels que le Maroc, le Portugal et l’Égypte.

Hausse des exportations de vins espagnols en 2021. Selon l’Observatoire Espagnol du Marché du Vin (OEMV), les exportations de vins en bouteille et en vrac ont augmenté, de 9,5% en valeur et de 13,9% en volumes par rapport à 2020. Ce sont les vins en bouteille qui ont progressé davantage en valeur (+10,7%), tandis que les vins en vrac ont connu une augmentation de leur volume (+22,1%).  Les vins en bouteille représentent 83,7% du total des exportations espagnoles de vin.

Les exportations de viande espagnole ont encore progressé en 2021 (+10%). En 2021, l’Espagne a exporté pour 2,15 Mt de viande, soit une augmentation de 10% par rapport à 2020. Son principal client reste la Chine, à qui l’Espagne a vendu 1,27 Mt de viande, soit 66% de ses exportations. Viennent ensuite les Philippines (158 755 t), le Japon (143 885 t) et la Corée du Sud (121 844 t). Les exportations sont principalement porcines : l’Espagne a vendu 1,92 Mt de viande de porc et de produits porcins, soit 7,9% de plus qu’en 2020. La deuxième viande la plus vendue est celle de volaille (102 172 t), suivie de la viande de bœuf (34 766 t, +12%) et celles d’ovins et de caprins (18 191 t, +19%).

Les exportations agroalimentaires portugaises en forte hausse en 2021 (+11,4%). Selon l'Institut national de la statistique, les exportations agroalimentaires ont enregistré en 2021 une forte croissance (+11,4%) par rapport à 2020, passant de 6,9 à 7,7Md€. Les catégories « produits de l’agriculture et des industries alimentaires » (+5,5%) et « boissons et tabac » (+12,9%) ont toutes deux progressé. En parallèle, les importations agroalimentaires ont connu une augmentation similaire (+11,3%).

Un nouveau record pour les exportations portugaises de vin en 2021 (925 M€). Selon l’association ViniPortugal, l'année 2021 a été très positive pour les exportations de vins portugais, atteignant un niveau record de 925 M€ (+8,1%). En termes de marchés d’exportation, la Pologne connait la plus forte dynamique (31 M€, +19,5%), suivie de l’Allemagne (55 M€, +13,5%), des Etats-Unis (+13,1%) et du Brésil (+8,7%). La France reste cependant le principal débouché des vins portugais.

Exportations record pour le liège portugais en 2021. Les exportations portugaises de liège ont atteint une valeur record de 1,1 Md€, en hausse de 12% par rapport à 2020 et de 7% par rapport à 2019, selon l'INE. Le secteur du liège portugais a bénéficié de la croissance généralisée des principaux marchés, notamment de la France (1er exportateur mondial de vins) et des États-Unis (1er consommateur), représentant chacun environ 18% du total des exportations de liège. L'industrie du vin reste le principal client du secteur et, en 2021, les bouchons de liège ont dépassé les 800 M€ d'exportations (73% du total).