Le 10 mars à Mostar, le Service économique de Zagreb, accompagné de l'Ambassadrice de France en Bosnie-Herzégovine, Christine Toudic, s’est réuni dans les locaux de la mairie de Mostar afin de discuter de l’Aéroport international de Mostar. Une visite du site de l’aéroport a été effectuée après la réunion.

La conseillère du maire pour l’économie, Mme Komadina, ainsi que le directeur par intérim de l’aéroport de Mostar, M. Ljubic, étaient présents. La nouvelle direction de l’aéroport, ainsi que le nouveau maire de Mostar, souhaitent faire de l’aéroport de Mostar le moteur du développement économique de la ville.

L’aéroport est situé à 7 kilomètres au sud de Mostar et à seulement 25 kilomètres du « sanctuaire marial de Međugorje », site touristique principalement desservi par la Croatie et visité par plus d'un million de touristes chaque année.

Entre avril et septembre, l’aéroport effectue 75 % de son trafic annuel. Plusieurs compagnies aériennes ont exploité des services d'affrètement vers l'aéroport de Mostar au cours des dernières années (Blue Panorama, CityJet, Go2Sky, Albastar, Small Planet Airlines, Eurowings). Les lignes de charters sont établies ponctuellement avec l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, la Jordanie.

La situation avec la pandémie de coronavirus et les mesures restrictives ont affecté Mostar plus que d'autres aéroports de Bosnie-Herzégovine, car il s'agit d'un aéroport saisonnier qui dépendait presque exclusivement des touristes gravitant vers l'Herzégovine. Ainsi, en 2021, l’aéroport de Mostar n’a accueilli que 1 940 passagers contre 32 866 en 2020 (diminution de 94,1 % du trafic). La capacité du site est pourtant de 200 000 touristes par an, permettant une perspective de développement croissante. L’accord sur trois ans, signé mi-février 2022, avec l’opérateur polonais, permettra l’arrivée des touristes de Katowice à partir du 21 juin.

Le directeur, M. Ljubić, a souligné que les lignes charters étaient désormais un objectif à court terme. La diversification des opérations de l’aéroport de Mostar, principalement par son utilisation pour le transport de fret (le corridor Vc en construction se trouverait à proximité de l’aéroport ainsi que du chemin de fer) et afin de devenir une base régionale pour lutter contre les incendies, permettrait à l’aéroport d’être ouvert toute l'année et ainsi devenir des alternatives aux aéroports de Sarajevo et de Tuzla. D’après une étude, la localisation de cette base à Mostar permettrait d’intervenir, en cas d’incendies dans trois pays (Bosnie-Herzégovine, Croatie et Monténégro).

Mme Komadina a signalé que le capital de la société est détenu à 88,6 % par la ville de Mostar et à 11,4 % par l’aéroport de Zagreb (Zračna luka Zagreb) ce qui present un lourd fardeau pour le budget de la ville. L’aéroport est essentiellement financé par les subventions et les donations du gouvernement de la Fédération de BiH (FBiH), du Canton d'Herzégovine-Neretva (Canton Hercegovacko-Neretvanski) et de la ville de Mostar.

L'ambassadrice Toudic a souligné l’importance du rôle de l'aéroport de Mostar dans le développement du tourisme local. La région attire un grand nombre de touristes en raison de la présence du sanctuaire marial de Međugorje, mais également grâce à la diversité des paysages et du climat régional. Le potentiel touristique, sous-exploité, offre ainsi une opportunité de développement pour l’aéroport grâce à l’évolution propice des diverses formes du tourisme en Herzégovine (tourisme culturel, rural, montagnard, balnéaire, religieux, et durable). Une ligne directe avec la France permettrait l'arrivée plus massifs des touristes français.