En 2021, le déficit commercial de la France vis-à-vis du Vietnam se stabilise à un niveau élevé. Nos exportations vers le Vietnam progressent fortement, sans revenir au niveau de 2019, alors que nos importations en provenance de ce pays enregistrent une hausse limitée. La France se classe au 23e rang des fournisseurs et des clients du Vietnam. La position de notre pays en tant que fournisseur et notre part de marché continuent de se dégrader.

1) Les échanges franco-vietnamiens reprennent en 2021 mais restent fortement déséquilibrés au profit du Vietnam.

 Grâce à un rebond beaucoup plus fort de ses exportations vers le Vietnam (+29% à comparer à une moyenne mondiale de +15,2% en 2021) que de ses importations (+2,6% à comparer à une moyenne mondiale de 18,7% en 2021), la France est parvenue à stabiliser en 2021 son déficit commercial avec ce pays, qui se maintient toutefois à un niveau élevé (-4,3 Mds EUR). Nos échanges progressent de 6,6% en 2021 pour atteindre 6,7 Mds EUR, chiffre inférieur à celui de 2019 mais comparable à celui atteint en 2018.

En 2021, le Vietnam se classait au 46e rang des clients de la France (et au 28e rang hors pays de l’UE) absorbant 1,2 Md EUR d’exportations françaises. Ce pays représentait dans le même temps le 21e fournisseur de notre pays (et le 11e hors pays de l’UE) grâce à des ventes de 5,5 Mds EUR. La France dégage désormais son 7e plus important déficit mondial avec le Vietnam et le second avec un pays hors de l’UE, après la Chine.

Notre part de marché se réduit encore en 2021 pour atteindre 0,5%, la France se classant au 23e rang des fournisseurs du Vietnam. Ceci nous place loin derrière nos concurrents asiatiques (Chine, Corée du Sud, Japon, Taïwan et plusieurs pays de l’ASEAN), mais également derrière les Etats-Unis, l’Australie et, au sein de l’UE, derrière l’Irlande, l’Allemagne et l’Italie.

La France absorbe 1% du total des exportations vietnamiennes et se classe également au 23e rang des clients de ce pays, loin derrière les Etats-Unis, la Chine et de nombreux pays asiatiques et, au sein de l’UE, derrière les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie et la Belgique.

2) La structure de nos échanges reste très concentrée sur quelques secteurs clés. Le secteur aéronautique permet à la France de contenir son déficit.

En 2021, la France a vu ses exportations fortement progresser (+280 MEUR, soit +29% par rapport à 2020), grâce au rebond des livraisons d’Airbus, qui s’étaient pratiquement arrêtées en 2020. Ce secteur, qui représente 17% de nos ventes, explique à lui seul 70% de la hausse de nos ventes au Vietnam en 2021. Compte tenu des obstacles importants et croissants à l’accès au marché vietnamien, malgré l’entrée en vigueur le 1er août 2020 d’un accord de libre-échange entre le Vietnam et l’UE, nos exportations de produits pharmaceutiques – 18% de nos ventes totales – subissent une baisse de 20% en 2021 par rapport à l’année précédente.

Les exportations vietnamiennes vers la France, en progression de 2,6% en 2021, restent concentrées sur les chaussures et le textile (59% des exportations vietnamiennes) et les produits électroniques (27% du total).

Perspectives pour les échanges franco-vietnamiens

  • La reprise post-Covid de l’économie vietnamienne pourrait bénéficier à nos exportations, en particulier dans le secteur des transports (reprise du transport aérien)
  • La mise en œuvre de l’’accord de libre-échange UE/Vietnam (EVFTA) facilite l’accès au marché européen pour les produits vietnamiens. Les exportations vers le Vietnam restent en revanche difficiles. Notre déficit à l’égard du Vietnam devrait donc progresser au cours des années à venir.
  • L’émergence d’une classe moyenne vietnamienne qui devrait atteindre 50% de la population d’ici 2035 selon la Banque mondiale, s’accompagne de nouveaux comportements de consommation et d’un intérêt plus marqué pour les produits importés.
  • Le vieillissement rapide de la population vietnamienne (la part des plus de 65 ans va doubler en moins de 20 ans, passant de 6,7% aujourd’hui à 14,4% en 2035), se traduira par de nouveaux besoins en infrastructures et matériels de santé.
  • Une forte demande en infrastructures : les besoins sont estimés à 20 Mds USD par an d’ici 2030.
  • Le développement du secteur privé vietnamien.