Le service économique de Budapest propose une veille mensuelle sur le secteur de la santé

Secteur public

Les listes d'attente des hôpitaux s'allongent malgré le soutien du gouvernement

Selon les données de la Caisse nationale d'assurance maladie (OEP), les listes d'attente des hôpitaux pour plusieurs types de chirurgie ont atteint des longueurs record, en partie en raison des restrictions liées à l'épidémie. Le temps d'attente moyen national pour une opération de remplacement de la hanche est passé de 291 jours en 2019 à 324 jours en mai 2020 et à 371 jours en janvier 2021. Actuellement, le temps d'attente moyen prévu est de 528 jours pour une prothèse de hanche. Les listes d'attente ont augmenté selon OEP non seulement en raison des mesures épidémiques, mais aussi parce que les patients hésitent à se rendre chez le médecin et ne se soumettent pas aux examens pré-opératoires qui permettent de programmer les opérations. Le ministère des Ressources humaines a annoncé en septembre 2021 que les hôpitaux recevraient une aide gouvernementale de 12,2 Mds HUF (33,5 M EUR) pour effectuer les opérations accumulées et raccourcir les listes d'attente. Les interventions électives et la rééducation ont repris le 13 mai 2021, lorsque la troisième vague de la pandémie a faibli.

Les autorités répriment les paiements informels et les gratitudes

Depuis le 01/01/2021, date à laquelle les paiements informels aux personnels de santé ont été officiellement interdits, des plaintes ont été déposées et des enquêtes ouvertes dans 42 cas. Le chef du département de lutte contre la corruption au sein du service de la défense nationale, qui enquête sur les affaires des gratitudes, a déclaré que les personnes reconnues coupables s'exposent à des sanctions tant pénales (jusqu’à un an de prison ferme) qu'en droit du travail. Les coupables sont immédiatement licenciés et interdits de travailler dans le système de santé publique pendant de nombreuses années. Le montant offert aux personnels de santé lors des tests réalisés par des enquêteurs anticorruption varie généralement entre 20 000 et 100 000 HUF (55 et 280 EUR).

Les salaires des médecins généralistes et des dentistes vont augmenter de 40 %.

L'allocation gouvernementale pour les salaires des médecins généralistes et des dentistes augmentera de plus de 40 % à partir de janvier prochain par rapport à 2020. Simultanément, les charges sociales et les contributions seront réduites. Avec le soutien salarial, les allocations mensuelles des cabinets des médecins généralistes passeront à 2,62 M HUF (7 080 EUR) en moyenne, contre 867 000 HUF (2400 EUR) en 2010. Cette somme inclue le salaire du médecin, celui de l’assistant et des charges du cabinet. À partir du 1er janvier, les salaires des médecins généralistes et des assistants dentaires augmenteront également et les cabinets recevront un financement accru pour couvrir cette hausse. 

Secteur privé

Matériel médical : investissement suisse et hongrois (de 7 M EUR et de 1,4 M EUR respectivement)

Le fabricant suisse de produits céramiques spéciaux Metoxit AG a réalisé un investissement de 2,5 Mds HUF (7M EUR), et va créer 80 emplois en Hongrie. La production à haute valeur ajoutée, qui débute en janvier avec des composants pour les implants médicaux, contribuera à la poursuite de la croissance de la production hongroise de dispositifs médicaux. Le montant de la production du secteur a d’ailleurs augmenté de 13 % en 2020 et de 15 % en 2021.

Garzon Bútor Zrt a étendu sa capacité de travail de métaux à Tamási en Hongrie, avec le soutien de l'UE et de l’État hongrois pour fabriquer du matériel hospitalier destiné au traitement de patients atteints du coronavirus, notamment des lits spécifiques pour les services d’urgences et des accessoires. Le projet de 495 M HUF (1,4 M EUR) devrait permettre à la société de doubler cette année ses ventes nettes de 0,5 à 1 Md HUF (3 M EUR).

Astra Zeneca va travailler avec l'Université Semmelweis (SOTE) de Budapest

SOTE a signé un accord de coopération avec la filiale hongroise d'Astra Zeneca portant sur des recherches communes sur le diabète, les maladies rénales chroniques et l'insuffisance cardiaque. Les deux signataires ont pour objectif de renforcer et d'étendre les projets de développement communs, et de mettre en œuvre des programmes conjoints d'aide au traitement, à l'éducation et au diagnostic des patients. Astra Zeneca a l'intention de réduire de 20 % le nombre de patients souffrant de maladies rénales chroniques d'ici 2025 en mettant en œuvre, avec l'aide de l'université, un programme complexe de formation comprenant des campagnes de sensibilisation, un diagnostic précoce et de nouveaux traitements. En outre, les deux parties visent à mieux comprendre la maladie en analysant la base de données qui sera développée au cours de leur travail commun.

La coentreprise Doktor24/La viennoise groupe d’assurance UNION acquiert une clinique privée

Első Magánegészségügyi Hálózat, une coentreprise du prestataire privé de soins de santé Doktor24 et de la compagnie d'assurance Union, a acheté la clinique privée Da Vinci (85 lits et neuf salles d'opération) à Pécs. Ce rachat illustre le mouvement de consolidation en cours du secteur des soins de santé privé puisque le sixième acteur le plus important achète le huitième. La transaction a déjà été approuvée par l'autorité de la concurrence hongroise (GVH). Après l'acquisition, Doktor24 peut être joint par quatre millions de personnes par heure et devient le premier prestataire privé de services chirurgicaux en Hongrie, avec une capacité de plus de 10 000 opérations chirurgicales par an. Doktor24 a réalisé plus de 4 Mds HUF (11 M EUR) de revenus en 2020, contre 2 Mds HUF (5,5 M EUR) pour Da Vinci.

Élections 2022

L'opposition s'engage à injecter 1 200 Mds de HUF (3,37 Mds EUR) supplémentaires dans les soins de santé pendant 4 ans

La part des dépenses de santé dans le PIB augmenterait ainsi de 4,5 % actuellement pour rejoindre la moyenne de l’UE (7 %) d’ici 2026 selon le candidat choisi de l’opposition, Péter Márki-Zay. Ce financement supplémentaire viserait avant tout à réformer le système des soins de santé conformément aux méthodes du marché européen, mais ne remettrait pas en cause la seule Caisse nationale de santé qui prend en charge des frais liés aux soins dans des établissements publics et également chez les prestataires de services privés.