Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Nigéria : Le Parlement vote la loi sur le budget 2022, qui doit désormais être promulguée par le Président; L’Etat de Lagos émet 137 Md NGN d’obligations pour le financement de ses infrastructures ; Proparco et d’autres investisseurs privés permettent à la startup MAX de lever 31 M USD ; Le Président Buhari estime les besoins d’investissement au titre du Plan National de Développement à près de 787 Md EUR sur cinq ans.

 - Ghana : Le taux de chômage a presque triplé depuis 2010, selon le dernier recensement ; L’économie ghanéenne progresse de 6,6% au troisième trimestre de 2021 en année glissante.

 

 

Le chiffre à retenir:

2,7 GW : C’est la puissance cumulée des neuf projets hydroélectriques actuel-lement en cours de développement au Nigéria – dont trois dans l’Etat de Kaduna, et trois autres dans le Benue.   

 

Nigéria

Le Parlement vote la loi sur le budget 2022, qui doit désormais être promulguée par le Président

Le document prévoit une enveloppe de dépense publique fédérale totale dépassant 17 000 Md NGN (environ 37 Md EUR), dont le financement repose sur des hypothèses optimistes : un baril de pétrole qui se maintiendrait autour de 62 USD, une inflation contenue à 13% (contre 17% environ cette année), une forte croissance (4,2%, soit nettement plus que les 2,8% anticipés par la Banque mondiale), et une stabilité du taux de change.

Le service de la dette – indicateur scruté des observateurs afin d’évaluer la capacité de l’Etat à faire face à ses obligations – devraient représenter environ 36% des dépenses courantes totales. Ces sont les ministères régaliens qui bénéficient des enveloppes les plus généreuses – 1000 Md NGN (2,15 Md EUR) pour les Armées, près de 800 Md NGN (1,7 Md EUR) pour la Police et l’Intérieur combinés.

La promulgation du budget de l’année à venir par le Président nigérian devrait intervenir dans le courant du mois de janvier.

L’Etat de Lagos émet 137 Md NGN d’obligations pour le financement de ses infrastructures

Dépassant son objectif initial (125 Md NGN), le gouvernement de l’Etat de Lagos a finalement levé plus de 137 Md NGN (290 M EUR) d’obligations au taux annuel de 13%, bénéficiant de la forte demande pour ce type de produits financiers.

Cette opération s’inscrit dans le cadre du programme d’émission de dette de 500 Md NGN prévu par le gouvernement de l’Etat de Lagos, dont plus de 120 Mds NGN restent encore à émettre. Selon le service de presse de l’Etat, il s’agit de la troisième fois que l’Etat de Lagos émet des obligations à 10 ans (2021 – 2031).

Cette somme, représentant à elle seule 1 % du budget de Lagos pour 2022, devrait permettre de financer des projets infrastructurels essentiels pour la ville, notamment routiers (route d’Eti Osa, six-voies Lekki-Epe, liaison Ijeododo-Alimosho), dans le secteur de l’environnement et de la santé. Pour rappel, en novembre 2021, le gouverneur Babajide Sanwo-Olu avait estimé les besoins en infrastructures de l’Etat de Lagos à 15 Md USD environ.

Proparco et d’autres investisseurs privés permettent à la startup MAX de lever 31 M USD

Fondée à Lagos en 2015 par Adetayo Bamiduro et Chinedu Azodoh, la startup MAX (Metro Africa Xpress) annonce une levée de fonds de 31 M USD. Spécialiste de la mobilité, notamment des véhicules électriques, l’entreprise gère une plateforme de plus de 13 000 coursiers. Menée par le fonds londonien Lightrock, cette nouvelle opération a permis à Proparco, entre autres investisseurs privés, de rentrer au capital de MAX, via le fonds Bridge de Digital Africa. Elle intervient après une précédente émission de 40 M USD de dette institutionnelle.

MAX offre une large palette de services de mobilité et de financement, notamment en partenariat avec Yamaha, et a récemment signé un accord avec la plateforme Bolt pour de la location longue durée de véhicules bas carbone. Selon son directeur financier Guy-Bertrand Njoya, ce nouveau financement devra permettre à l’entreprise de s’implanter au Ghana, en Egypte et en Afrique francophone dès 2022. Dans les deux ans à venir, il devrait aussi permettre le financement de véhicules pour plus de 100 000 chauffeurs.

Le Président Buhari estime les besoins d’investissement au titre du Plan National de Développement à près de 787 Md EUR sur cinq ans

Si le Nigéria compte atteindre les objectifs fixés dans le cadre du plan quinquennal de développement national (National Development Plan – NDP), il devra investir massivement : c’est en substance le sens du message du Président Buhari, qui présentait ce mercredi à Abuja ce nouveau programme-cadre d’investissement, qui succède au Plan de relance et de croissance (Economic Recovery and Growth Plan – ERGP).

D’après l’Etat fédéral, les investissements publics devraient représenter environ 14% de l’enveloppe globale (soit environ 22 Md EUR par an, une somme considérable pour le Nigéria), le reste devant provenir du secteur privé.

Pour rappel, le plan entend fournir un cadre pour l’action du gouvernement et de ses partenaires en faveur d’un meilleur climat des affaires, de l’amélioration du réseau d’infrastructures-clés et des engagements du pays en matière de lutte contre le changement climatique, en lien avec les principaux bailleurs et partenaires internationaux. Ce nouveau plan, qui concerne les principaux secteurs de l’économie et entend promouvoir une meilleure coordination entre les secteurs public et privé, a été préparé en concertation avec les différents partis politiques, plusieurs organisations ssues de la société civile et certains syndicats professionnels.

 

Ghana

Le taux de chômage au Ghana a presque triplé depuis 2010, selon le dernier recensement

Plus de 1,5 millions de personnes, soit 13,4 % de la population active du Ghana, sont sans emploi, selon le recensement de la population et du logement de 2021 du service statistique du Ghana.

La différence entre les femmes et les hommes est significative : alors que le taux de chômage parmi la population âgée de 15 ans et plus est de 11,6% chez les hommes, elle est de 15,5% chez les femmes.

Par ailleurs, la part des hommes actifs économiquement est plus importante : 63,5% des hommes sont actifs, contre 53% des femmes. Le Ghana, qui ne produit pas de données régulières sur le chômage, avait enregistré un taux de chômage de 5,3 % lors du dernier recensement, en 2010. Le taux de chômage a donc quasiment triplé en plus d’une décennie, dans un contexte de forte croissance démographique du pays.

L’absorption de la forte augmentation de la main d’œuvre est un réel défi pour le marché du travail ghanéen – la population totale ghanéenne s’élevait à 24,7 millions de personnes en 2010, contre 30,8 millions en 2021. 

L’économie ghanéenne progresse de 6,6% au troisième trimestre de 2021 en année glissante

Les données provisoires publiées par le Ghana Statistical Service (GSS) montrent que le produit intérieur brut (PIB) réel du pays a augmenté de 6,6 % au troisième trimestre (juillet à septembre) de 2021 par rapport à la même période en 2020.

Le PIB avait connu une contraction de 3,2% lors du troisième trimestre de 2020. Le secteur des services a de nouveau été le moteur principal de la croissance du trimestre, avec une progression de 13,4%. Il a été suivi par le secteur agricole qui connaît une croissance de 9,2%.

L’industrie, cependant, se contracte de 2%, marquant une croissance négative du secteur pour la cinquième fois en un an. La contraction du secteur industriel est particulièrement prononcée en ce qui concerne le sous-secteur des mines et carrières, dont la valeur ajoutée diminue de plus de 11%. Ce sous-secteur est la seule industrie à n’avoir connue aucune croissance depuis 2020 : cela s’expliquerait notamment par la forte baisse des exportations d’or par les exploitations minières à petite échelle.