Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Nigéria : Le Nigéria enregistre une baisse de 52 % ses exportations agricoles au troisième trimestre 2021 ; Moody’s revoit ses perspectives à la hausse pour 9 banques nigérianes ; UTM Offshore et Afreximbank annonce le financement du premier projet de gaz liquéfié flottant au Nigéria ; La startup nigériane TradeDepot lève 110 M USD.

 - Ghana : Le distributeur d’électricité ghanéen ECG a récupéré 6,5 M GHS après la découverte de nombreux branchements illégaux ; Le gouvernement a donné l’ordre de réduire le prix du carburant à la suite d’une grève des transports.

 

 

Le chiffre à retenir:

+55% : C’est l’augmentation, en valeur, des importations d’essence au Nigéria, en septembre 2021 par rapport à l’année précédente. Elles atteignent 2 520 Mds NGN.

 

Nigéria

Le Nigéria enregistre une baisse de 52 % ses exportations agricoles au troisième trimestre 2021

Selon les données du Bureau national des statistiques (NBS), les exportations agricoles ont généré 79,4 Mds NGN (193 M USD) au troisième trimestre de cette année contre 120,6 Mds NGN (294 M USD) au deuxième trimestre. Cette baisse de 52 % s’explique par des imprévus climatiques ayant touché les récoltes ainsi que le ralentissement commercial et l’insécurité. La part des produits agricoles passe ainsi de 3,25 % à 1,55 % dans les exportations totales.

Parmi les principaux produits agricoles, le cacao est le plus exporté avec 38,3 Mds NGN (93 M USD) soit 48 % du total. On trouve ensuite le sésame avec 8,9 Mds NGN (22 M USD), puis la noix de cajou avec 7,3 Mds NGN (18 M USD).

 Les résultats des exportations agricoles aux premier et deuxième trimestres étaient historiquement hauts, dépassant 100 Mds NGN et laissant espérer une année record. Cette baisse met fin à l’ascension du début d’année et rappelle que le secteur agricole est dépendant de facteurs externes au Nigéria. On observe toutefois une hausse de 31% de ce poste d’exportation par rapport au troisième trimestre 2020, qui constitue un plus-bas (60,6 Mds NGN soit 148 M USD).

Moody’s revoit ses perspectives à la hausse pour 9 banques nigérianes

Le 2 décembre, Moody’s relevait la perspective de la note attribuée à l’Etat nigérian, celle-ci passant de négative à stable – une évolution qui s’explique avant tout par l’augmentation des prix du pétrole, ainsi que par le soutien renforcé de l’Etat aux secteurs non pétroliers comme l’agriculture. Cette semaine, ce sont les notes attribuées au crédit de neuf banques nigérianes qui bénéficient également de ce changement (Access Bank Plc, Zenith Bank, First Bank of Nigeria, United Bank for Africa, Guaranty Trust Bank, Union Bank of Nigeria, Fidelity Bank, First City Monument Bank et Sterling Bank).

L’anticipation d’une meilleure maîtrise du déficit public, et donc de la dette, ont eu des répercussions favorables sur la solidité perçue des banques nigérianes, fortement exposées à l’emprunt public. L’encours de dette publique détenu par ces banques équivaut en moyenne à 245% de leurs fonds propres, un chiffre très élevé (données de juin 2021).

Elles affichent également une rentabilité en hausse, revenant à leur niveau d’avant-crise, malgré une qualité d’actifs constante. Pour l’ensemble du système bancaire, le taux de prêts non performants a en effet diminué à 5,3% en octobre 2021, contre 6% l’an dernier.

UTM Offshore et Afreximbank annonce le financement du premier projet de gaz liquéfié flottant au Nigéria

La Banque d’export-import africaine (Afreximbank) vient d’annoncer la signature d’un accord avec l’entreprise nigériane UTM Offshore Limited, afin de financer le premier projet de production de gaz naturel liquéfié flottant au Nigéria. Cet accord prévoit un investissement de 5 Mds USD au total.

Cette infrastructure de liquéfaction de gaz sera installée sur la plateforme pétrolière offshore OML 104, et devra contribuer à réduire le brûlage de gaz, procédé extrêmement polluant lié à l’extraction pétrolière. Au total, cette nouvelle usine, dont l’entrée en service est prévue pour 2026, produira jusqu’à 1,2 millions de tonnes de GNL par an, d’après Julius Rone, PDG d’UTM Offshore.

Ce projet 100% africain – le développement des infrastructures de liquéfaction se faisant en collaboration avec une filiale de la NNPC – devrait permettre d’augmenter la production de gaz au Nigéria, qui souffre d’une trop forte dépendance au marché international et d’un manque d’investissement.

La startup nigériane TradeDepot lève 110 M USD

Le 6 décembre, la plateforme nigériane TradeDepot a annoncé avoir obtenu un financement de série B d’un montant de 110 M USD, dirigé par la Société Financière Internationale (Banque mondiale), avec la participation de fonds d’investissement tels que l’américain Partech, le chinois MSA Capital, ou les britanniques Novastar Ventures et CDC Group.

TradeDepot est une plateforme de e-commerce fondée à Lagos en 2016, basée au Nigéria ainsi qu’aux Etats-Unis, qui permet à de petits détaillants de faire croître leur commerce. Elle a pour ambition de devenir le plus vaste réseau de distribution en Afrique. Elle a la particularité de proposer également des services financiers à ses clients, dont le « Buy Now Pay Later » (équivalent d’un crédit à 5 %).

Après un financement de 10 M USD en juillet 2020, ce nouveau financement va permettre à la startup d’étendre ses activités au-delà de l’Afrique du Sud, du Nigéria et du Ghana, où elle est déjà présente. Pour rappel, selon Partech, les PME de vente au détail génèrent annuellement 1 000 Mds USD de vente.

 

Ghana

Le distributeur d’électricité ghanéen ECG a récupéré 6,5 M GHS après la découverte de nombreux bran-chements illégaux

Grâce aux contrôles effectués par la National Task Force et sa section de protection des revenus, la Compagnie d’électricité du Ghana (ECG) a pu mettre à jour 1 537 connexions illégales. ECG a donc pu récupérer un total de 6,5 M GHS – soit 937 000 EUR environ –  auprès des clients s’étant livrés à des branchements illégaux.

Le Ghana bénéficie d’un taux d’électrification élevé (84%) par rapport à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest (38%). En revanche, l’opérateur public subit de nombreuses pertes techniques et commerciales, en raison d’un réseau obsolète, d’une gestion perfectible et d’un nombre élevé de connexions illégales. Ces pertes sont estimées à environ 30% de la production totale et se traduisent par des surcoûts importants : fin 2018, on estimait les arriérés de paiement du secteur à 2,75 Mds USD.

D’après le FMI, l’Etat ghanéen a consacré en 2020 l’équivalent de 2% de son PIB pour soutenir le secteur de l’électricité.

Le gouvernement a donné l’ordre de réduire le prix du carburant à la suite d’une grève des transports

Suite à l’augmentation des prix du diesel, les opérateurs de transport commercial ont entamé une grève, ce lundi 6 décembre 2021. Le prix du litre a en effet atteint 6,85 GHS (0,98 EUR) en début de semaine, soit +37% par rapport au début de l’année. Les grévistes demandent une réduction des 1,5 GHS de taxe sur le litre de diesel et de pétrole.

L’entreprise publique pétrolière ghanéenne (GOIL), sur demande de l’Etat, a réduit en milieu de semaine le prix du carburant de 6,85 GHS à 6,70 GHS le litre.  Cette décision pourrait coûter à l’entreprise jusqu’à 9 M GHS (1,3 M EUR).

Afin d’apaiser les tensions, le gouvernement a également annoncé qu’il allait procéder à une revue des taxes sur l’essence lors de la prochaine révision budgétaire semi-annuelle.