Les prévisions macroéconomiques de l’automne présentées par la Commission appellent à l’optimisme sur la situation économique de la Slovaquie. Selon la Commission, la croissance de l’activité devrait ainsi atteindre 3,8 % du PIB en 2021 pour rebondir à + 5,3 % en 2022 et + 4,3 % en 2023. Quant aux finances publiques, la Commission prévoit en 2022 un déficit budgétaire en diminution à 4,2 %.

A. Des prévisions macroéconomiques légèrement revues à la baisse.

Dans ses prévisions macroéconomiques de l’automne, la Commission considère qu’après la forte reprise au deuxième trimestre, l’activité économique devrait ralentir au deuxième semestre du fait des problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs dans l’industrie ainsi que de l’ampleur de la troisième vague de la Covid-19. En 2021, la croissance devrait atteindre 3,8 % du PIB, en baisse de 1 point par rapport aux prévisions de mai, soit un rythme bien inférieur à la croissance moyenne prévue dans l’UE (5 %).

La Commission rappelle que la levée des restrictions au deuxième trimestre a encouragé la consommation et la baisse de l’épargne forcée, les investissements privés ayant également rebondi. A ses yeux, l’impact du retour de la pandémie devrait impacter la consommation dès l’automne, avec une consommation des ménages limitée à +1,7 % en 2021 et + 4,1% pour celle de l’administration publique Les investissements augmenteraient de 2,8 %, les exportations de biens et de services et les importations  progressant respectivement  de 11,7 % et 11,3 %.

La Commission retient donc l’hypothèse d’une faiblesse temporaire de la demande intérieure conduite  à fortement rebondir dans les prochaines années, dopée par le dynamisme  de la consommation publique du fait de l’impact des fonds NextGenerationEU. La consommation privée devrait atteindre 4,3 % en 2022 et 3,2 % en 2023 et celle de l’administration publique 2,7 % en 2022 et 1,4 % en 2023. Les investissements privés connaitraient une augmentation significative à hauteur de 15,7 % en 2022 et 12,1 % en 2023. Les exportations devraient s’amplifier de 6,5 % en 2022 et de 5,9 % en 2023 et les importations de 7,4 % en 2022 et de 6,3 % en 2023. Au final, la croissance devrait s’établir à 5,3 % l’année prochaine (contre 4,3 % dans l’UE) et à 4,3 % en 2023 (contre 2,5 % dans l’UE), soit une estimation plus optimiste que celle du ministère des Finances qui retient une croissance de 3,7 % en 2021, de 4,2 % en 2022, de 5 % en 2023 et de 0,7 % en 2024.

B. Un  marché du travail à nouveau dynamique.

La reprise de l’activité et la fin des mesures de soutien augmenteront auront d’abord des effets positifs sur  les heures travaillées, puis dans un second temps sur la création d’emplois dans un contexte où l’inadéquation des qualifications provoque d’ores et déjà un début de pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs. Le marché de l’emploi après + 0,3 % 2021, devrait progresser plus vite tant en 2022 (1,2 %) qu’en 2023 (1 %). Le taux de chômage devrait ainsi progressivement baisser de 6,8 % en 2021 à 5,6 % en 2023.

C. Des pressions inflationnistes persistantes en 2022.

Dans un environnement favorable à la hausse des rémunérations, l’inflation devrait augmenter du fait des hausses de prix des matières premières et des services. En 2021, l’inflation devrait s’établir à 2,8 %. L’année prochaine, les prix des énergies régulés devraient croître ce qui se traduira par une hausse de l’inflation à hauteur de 4,3 %. Selon la Commission, les pressions inflationnistes,  phénomène temporaire, devraient se traduire par un ralentissement de l’inflation à 2,2 % en 2023.

D. Vers un déficit budgétaire contenu..

Le déficit public devrait passer de 5,5 % en 2020 à 7,3 % du PIB en 2021. Ce déficit résulte principalement des mesures temporaires liées au soutien à l’économie. La Commission souligne le développement meilleur que prévu des rentrées fiscales grâce à la forte reprise de l’activité (TVA et impôt sur les sociétés). En 2022, la Commission table sur une réduction plus rapide du déficit à 4,2 % du fait du retour de la croissance et de la fin des mesures de lutte contre la pandémie. En 2023, le déficit public devrait s’établir à 3,2 %. Enfin, la dette publique devrait atteindre 61,8 % du PIB en 2021 pour descendre progressivement à 59,1 % en 2023.

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