Hong Kong

 

Hong Kong renforce son alignement sur la Chine en termes de contrôle de ses frontières et retire les dispositifs dérogeant à la quarantaine à l’hôtel

Hong Kong supprime à compter du 12 novembre l’exemption de quarantaine octroyée le 28 mai au secteur financier (hors pays de la catégorie haut risque) qui permettait l’accès sans quarantaine, mais sous conditions , de 4 cadres par mois, après accord des régulateurs (SFC pour les courtiers et les sociétés de gestion d’actifs, HKMA pour les banques, l’Autorité de l’Assurance pour les sociétés d’assurance). Le Financial Services and the Treasury Bureau (FSTB) a indiqué le 26 octobre que 86 demandes avaient été approuvées sur 385 demandes en date du 22 octobre, soit en six mois.

Les entreprises cotées à la bourse de Hong Kong qui bénéficiaient du même programme d’exemption que le secteur financier, géré par HKEX, perdent également leurs exemptions.

La flexibilité pour la communauté diplomatique, qui était déjà soumise à une quarantaine à domicile, est aussi supprimée.

Désormais seuls les chauffeurs routiers et de bus transfrontaliers, les fonctionnaires locaux, les équipages d’avion et de bateau commerciaux en escale et les Consuls généraux demeurent exemptés de quarantaine.

 

Evolution démographique à Hong Kong et la question des talents

Dans son rapport publié en septembre 2020 sur l’évolution démographique entre 2019 et 2069, l’administration hongkongaise anticipait une hausse de la population entre 2019 (7,5 millions) jusqu’à un pic de 8,11 millions en 2041, puis un déclin (qu’elle expliquait par le vieillissement et la faible natalité) jusqu’à 7,35 millions de personnes en 2069. Entre 2019 et 2069, Hong Kong prévoit une baisse nette de la population de 160 000 habitants, avec un solde naturel de -2,10 millions et des arrivées nettes de 1,95 million. Le vieillissement de la population de Hong Kong devrait en outre aboutir à un doublement de la population de plus de 65 ans en 20 ans, de 18,4% du total en 2019 à 33,3% en 2039 (2,52 millions de personnes).

La population totale a toutefois diminué à 7,47 millions d’habitants en 2020, marquant la première interruption d’une courbe toujours ascendante depuis 1994, à l’exception d’une réduction en 2004.

Par ailleurs la population active s’est contractée depuis deux ans, atteignant 3,65 millions de personnes en septembre 2021 contre près de 3,9 millions jusqu’en juillet 2019. Le taux de chômage, en hausse depuis 2019 a atteint 7,2% en février 2021 (période de 3 mois), se réduisant depuis, à 4,7% en août puis 4,5% en septembre mais il reste de 9% pour les jeunes.

Le ministère du travail prévoyait (Report on Manpower Projection to 2027) fin 2019 une hausse de besoin en main d’oeuvre diplômée (bachelor ou plus) de 127 000 personnes supplémentaires d’ici 2027 entrainant un risque de déficit, en particulier de 34 600 diplômés universitaires. La réduction des arrivées et le risque de départs renforce ces craintes aujourd’hui : 14617 demandes de visas de travail ont été approuvées en 2020 contre 41289 en 2019 et ce chiffre n’atteint que 6417 au 1er semestre 2021 (par ordre décroissant Royaume Uni, Japon, Etats-Unis, Inde, Corée du sud, France). En 2020, les services financiers ont concentré 17% de ces visas, le commerce 16%, la recherche et l’éducation 15%, les loisirs et sports 8%, l’IT 4,5%. Les extensions de visas de travail ont aussi diminué de 22159 en 2019 à 19323 en 2020, une indication des départs d’étrangers. Le nombre de visas accordés aux chinois ont aussi décliné, avec 6995 nouveaux visas dans le cadre du Mainland Talents and Professionals scheme, comparé à 14053 en 2019, et 4657 au premier semestre 2021. Au 1er semestre 2021, le nombre de visas délivrés dans le cadre des programmes destinés aux diplômés (qui bénéficiait principalement à la Chine) s’est réduit à 32 visas contre 116 en 2020 au titre du Technology Talent Admission Scheme et 464 contre 1709 pour le quality migrant scheme.

Selon un sondage du centre de recherche Youth Ideas «  tackling Hong Kong brain drain » de mars 2021, auprès de 1135 diplômés de moins de 35 ans, 24,2% des sondés avaient l’intention de trouver un emploi en dehors de Hong Kong dans les 5 prochaines années. Les destinations prioritaires étant le Royaume Uni, la nouvelle Zélande, l’Europe et les Etats Unis. 15,8% d’entre eux n’envisageaient pas de revenir après avoir quitté Hong Kong. Parmi les critères qui les inciteraient à rester ou revenir, ils citent un salaire attractif (41,6%), une meilleure protection des libertés individuelles (38,1%) et des opportunités satisfaisantes de développement (35,8%).

 

Le nombre de sièges régionaux diminue à Hong Kong pour la 2ème année consécutive

Suite à la publication en octobre des résultats de son enquête annuelle sur la présence étrangère, Hong Kong compte au 1er juin 9 050 filiales (+0,28%) contre 9025 en 2020 (-0,17%), dont 1 457 sièges régionaux (-47 entités, soit -3,1%), 2 483 bureaux régionaux (+4 entités) et 5 109 filiales locales (+67 entités). La Chine compte le plus grand nombre de filiales locales (1 451), devant le Japon (755), les Etats-Unis (603), le Royaume Uni (321), Singapour (304).

Le nombre de sièges régionaux baisse de -3,1% à 1 457 après -2,4% en 2020 : les Etats Unis comptent le plus grand nombre de sièges régionaux (254) devant la Chine (252), le Japon (210), le Royaume Uni (138) et la France (89). Les Etats Unis perdent toutefois en 2020 28 sièges régionaux, le Japon 16, la France 5, l’Allemagne 7.

Une différence de tendance ressort entre la hausse des implantations chinoises et la stagnation ou réduction des autres origines. La Chine, dont les filiales sont toujours comptabilisées comme étrangères, renforce sa présence (+4,7%) avec 2 080 filiales, soit 23% du total contre 15,4% en 2017. Le Japon continue de reculer (-0,7% après -1% en 2020) à 1 388 filiales (15,3% du total) ainsi que les Etats-Unis de -1,25% après -4,5% en 2020, à 1 267 filiales (14% du total) soit le niveau le plus bas depuis 2011. Singapour recule également (-0,8%) à 449, et la France (-1% à 369). Le Royaume-Uni stabilise sa présence  avec 667 filiales (+0,3%) après une chute de -6,7% en 2020, et l’Allemagne progresse à 418 (+4,5%).

La présence française s’établit à 369 filiales (373 en 2019), avec 5 sièges régionaux (204 entités) et un nombre de filiales couvrant le marché local inchangé (165). Depuis 2018, la France se classe en 7ème position en nombre de filiales à Hong Kong, derrière la Chine, le Japon, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Singapour et l’Allemagne mais est le 5ème pour les sièges régionaux.

 

 Bilan économique au 3ème trimestre 2021 : ralentissement de la croissance à +5,4%

La croissance du PIB demeure positive au 3ème trimestre du fait d’un effet de base toujours important bien qu’un peu moins favorable, mais ralentit à +5,4% (g.a.) contre 7,6% au 2ème trimestre. Sur une base trimestrielle glissante, la progression est de +0,1%%.

La croissance des échanges commerciaux a ralenti au 3ème trimestre : la hausse des exportations du 3ème trimestre se réduit à 22,8% (g.a.) contre 27,1% au 2ème trimestre. Les importations ont augmenté de 25,8% (g.a.) contre 27,9% au 2ème trimestre. Les analystes soulignent la congestion des chaines de production et logistique en Chine, la rareté des containers face à la demande et la hausse des prix du transport comme frein à l’activité.

La consommation privée continue de progresser par rapport à 2020,  +7% au 3ème trimestre, après +7,2% au 2ème. Les ventes de détail restent en hausse en septembre à +7,3%, après +11,9% en août et +2,7% en juillet. La distribution des bons d’achat en août (2000 HKD par foyer) a joué un rôle dans le dynamisme des ventes de détail ainsi que l’amélioration du marché du travail et l’impossibilité de voyager des hongkongais qui consomment localement.

 

 

Macao

 

Secteur du jeu : les revenus des casinos baissent en octobre de -40% en g.a.

Les revenus des casinos reculent en octobre de -40% en g.a et de -25,8% par rapport à septembre : ils chutent à 554 M USD, le niveau le plus bas depuis septembre 2020, du fait des restrictions aux frontières réinstaurées avec la Chine. Les revenus ont toutefois progressé de +57,3% en g.a au cours des 10 premiers mois 2021 mais ils restent en retrait  de -81,4% par rapport à 2019.

  

Investissements directs : en 2020, les stocks d'investissements directs entrants à Macao ont reculé de 14,5% à 37,6 Mds USD, en particulier dans le secteur des jeux

Les stocks d'investissements directs entrants à Macao s'élevaient à 37,6 Mds USD en 2020 (-14,5% en g.a). Les stocks d’IDE en provenance de Hong Kong ont diminué de -5,3% à 10,5 Mds USD, des îles Caïmans de -12,9% à 8,7 Mds USD, et de Chine de -0,7% à 7,4 Mds USD. Les stocks d’IDE dans les activités financières ont augmenté de +4,6% tandis que ceux du secteur des jeux ont diminué de -30% à 15,9 Mds USD.

Les stocks d’IDE à l'étranger de Macao ont atteint 8,7 Mds USD (+21,6 % en g.a). Les investissements en Chine ont augmenté de +32,9% pour atteindre 7,7 Mds USD dont le Guangdong qui représente 77,6% du total. Les IDE à Hong Kong ont chuté de -15,8% à 1,3 Md USD.

  

Commerce extérieur : les importations de Macao ont augmenté de +103% au cours des 9  premiers mois de l’année

Au cours des 9 premiers mois de l’année, les importations macanaises ont augmenté de 103% à 14 Mds USD : celles en provenance de Chine continentale ont doublé à 4,52 Mds USD et celles venant de l'UE progressent de 132,7% à 4,43 Mds USD. En septembre, les importations ont augmenté de +13,3% en g.a. à 1,49 Md USD ; tirées par les bijoux en or, montres et maroquinerie. Les exportations restent mineures, mais ont augmenté de +25,6 % à 1,22 Mds USD au cours des 9 mois 2021 en particulier vers Hong Kong (+27,2% à 850 M USD) et les États-Unis (+4,2% à 63,4 M USD).

Les importations macanaises en provenance de France augmentent, selon les douanes locales de +161,2% en g.a à 2,45 Mds USD au cours des trois trimestres. La France demeure le 1er fournisseur européen devant l’Italie et la Suisse avec une part de 17,4% des importations totales de Macao.