Mission visant à rendre l'Inde autosuffisante en matière d'huiles alimentaires annoncée; Installation de nouvelles stations météorologiques dans 200 districts; Des scientifiques et des ONG s'opposent à l'enrichissement synthétique obligatoire des aliments; KMF prévoit son expansion dans les États de l'Ouest; UPL étend sa présence sur le marché des services agricoles avec Nurture.Farm

Mission visant à rendre l'Inde autosuffisante en matière d'huiles alimentaires annoncée

Le gouvernement a annoncé une mission nationale sur l'huile comestible - huile de palme (NMEO-OP) pour rendre l'Inde autosuffisante en huiles alimentaires et réduire sa forte dépendance aux importations. Il s'est fixé l'objectif ambitieux de faire passer la production nationale d'huile de palme de 0,3 million de tonnes actuellement à 1,1 million de tonnes d'ici 2025-26. Il mettra l'accent sur le Nord-Est et les îles Andaman et Nicobar, car les conditions climatiques de ces régions sont propices à la culture du palmier à huile. Il fournira une aide financière aux agriculteurs afin qu'ils obtiennent un bon prix pour leur production. L'Inde a importé près de 13,35 millions de tonnes d'huile alimentaire en 2020-21 pour une valeur de 800 milliards d'INR (9,18 milliards d’euros) afin de répondre aux besoins domestiques et la part de l'huile de palme importée était d'environ 56%, suivie par le soja (27%) et l'huile de tournesol (16%). Les prix intérieurs des huiles alimentaires ont augmenté de plus de 50 % au cours de l'année dernière et contribuent à alimenter une phase d’inflation élevée dans le pays.

Le transformateur d'huile Ruchi Soya, dirigé par le groupe Patanjali, a également annoncé son intention de lancer des plantations d'huile de palme à Assam, Tripura et dans d'autres États du Nord-Est. Il a déjà effectué des études de terrain pour les plantations d'huile de palme qui seront mises en place par le biais de contrats garantissant aux agriculteurs un rachat par les usines de transformation de Ruchi Soya qui seront installées dans ces États.

 

Installation de nouvelles stations météorologiques dans 200 districts

Le département météorologique indien (IMD) du ministère des sciences de la terre a entrepris l'installation de stations météorologiques agro-automatiques (AWS) dans 200 districts à travers le pays. Ces stations seront utilisées pour accroître les services de conseil météorologique aux agriculteurs dans le cadre du programme Gramin Krishi Mausam Sewa (GKMS), mis en œuvre conjointement par le Conseil indien de la recherche agricole (ICAR) et les universités agricoles d'État. Le programme GKMS comprend des stratégies et des opérations de gestion des cultures et du bétail basées sur les conditions météorologiques, au profit de la communauté agricole du pays. Dans le cadre de ce programme, des avis météorologiques sont émis et communiqués aux agriculteurs par de multiples canaux tels que la presse écrite, les médias électroniques, la radio, Internet, les services de messagerie mobile et des entreprises privées. Le ministère des sciences de la terre a également lancé une application mobile appelée Meghdoot pour aider les agriculteurs à obtenir des informations météorologiques.

 

Des scientifiques et des ONG s'opposent à l'enrichissement synthétique obligatoire des aliments

Plusieurs scientifiques et organisations non gouvernementales ont demandé à la Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI) d'abandonner son projet de rendre obligatoire l'enrichissement synthétique ou chimique des aliments, en déclarant que les nutriments ne fonctionnent pas isolément mais ont besoin les uns des autres pour une absorption optimale. Ils ont ajouté qu'une ou deux vitamines et minéraux chimiques synthétiques ne résoudraient pas le problème dans son ensemble et que, dans une population sous-alimentée, ils pourraient entraîner une toxicité, notamment une inflammation intestinale. La FSSAI a publié un projet de règlement sur la fortification obligatoire de l'huile comestible et du lait en vitamine A et D en décembre 2020. Elle a également annoncé son intention de rendre obligatoire l'enrichissement du riz en vitamine B12, en fer et en acide folique à partir de 2024. Les parties prenantes ont souligné que les intentions de la FSSAI étaient discutables puisqu'elle a cité des études financées par l'industrie pour justifier la fortification à l'échelle nationale, ignorant le conflit d'intérêt puisque ces mêmes entités sont les plus à même de profiter d'une telle politique. La FSSAI a toutefois affirmé qu'elle ne voyait la fortification que comme une stratégie complémentaire à des régimes alimentaires diversifiés.

 

KMF prévoit son expansion dans les États de l'Ouest

La Karnataka Milk Federation (KMF), qui possède "Nandini", la deuxième plus grande marque de lait du pays après Amul, a annoncé son plan d'investissement de 10 milliards d'INR (114,7 millions d’euros) pour l'acquisition d'unités de transformation laitière au Maharashtra et à Goa. La coopérative du sud prévoit d'acheter trois usines dans le Maharashtra et une à Goa. La KMF couvre 23 600 villages, 14 500 sociétés coopératives laitières, 14 unions laitières de district, 2,5 millions de membres producteurs de lait avec 9,06 millions de litres de lait achetés chaque jour en payant 240 millions d’INR (2,75 millions d’euros) aux agriculteurs sur une base quotidienne. Elle opère actuellement dans le segment du lait liquide dans tout l'État du Karnataka, à Goa et dans la plupart des grandes villes du sud de l'Inde. La KMF a plus de 140 produits laitiers à son actif. Elle exporte également des produits laitiers aux États-Unis, dans les pays du Moyen-Orient et en Australie.

 

UPL étend sa présence sur le marché des services agricoles avec Nurture.Farm

La société agrochimique indienne UPL étend son empreinte sur le marché indien des services agricoles en créant une entité distincte, Nurture.Farm, une plateforme qui s'appuiera sur les technologies numériques pour offrir des services pour l'ensemble de la chaîne de valeur agricole, allant du pré-semis aux liens avec le marché après récolte. Un investissement de 350 millions de dollars est prévu au cours des trois ou quatre prochaines années pour développer ces solutions. Elle proposera des services tels que l'achat de semences et d'engrais, l'analyse des sols, les semis, les pulvérisations et les récoltes, les conseils en matière de protection des cultures, etc. Si l'accès à la plateforme numérique de Nurture est gratuit, les agriculteurs devront payer pour les services qu'ils utilisent. Nurture a démarré ses activités dans neuf États du pays et a déjà inscrit plus d'un million d'agriculteurs sur sa plateforme. En Inde, le marché des services agricoles est largement inorganisé et évolue au fur et à mesure que la mécanisation agricole s'accélère et que l'adoption de services numériques augmente, aidée par la diffusion de la connectivité des réseaux mobiles.