Lettre AGRO Japon – Corée

N° 54 - Juillet 2021

 

  drapeau Japon

Sommaire

IMAGE DU MOIS :  le centre de restauration du Comité olympique coréen

le centre de restauration du Comité olympique corée

Source : Yonhap
Japon
  • 39% des Japonais consomment du riz moins de 2 fois par jour.
  • Le Japon demande pour la quatrième fois l’augmentation des quotas de prise de thon rouge dans le Pacifique, malgré l’opposition des Etats-Unis, qui favorisent la reconstitution de la ressource.
  • La préfecture de Fukushima relance la production laitière et veut développer la viticulture.
  • Aeon poursuit le développement de l’enseigne Bio c’ Bon à Tokyo, Yokohama ainsi qu’en ligne.
  • La coopérative JA Zen-Noh s’associe avec Japan Food Express au Royaume-Uni pour stimuler les exportations agroalimentaires japonaises vers l’Europe.
  • Le MAFF lève l’embargo sur la volaille pour 3 départements français mais l’impose pour 3 autres.
  • Un nouveau foyer de peste porcine classique est découvert dans le nord du Japon.

 

Corée
  • Les exportations agricoles coréennes augmentent de 15,4% au premier semestre 2021.
  • Les athlètes coréens ne consommeront pas de denrées alimentaires issues de Fukushima.
  • Le cheptel coréen de poules pondeuses est fortement touché par la grippe aviaire.

Japon

 a) Actualité politique et économique

39% des Japonais consomment du riz moins de 2 fois par jour.  

Une enquête, menée fin juin par le Japan Agricultural News auprès de
1 139 Japonais âgés de 10 à 70 ans, confirme un phénomène observé depuis quelques années : le riz, aliment de base de l’alimentation japonaise, pourrait à terme être détrôné par d’autres féculents comme le pain ou les nouilles, dont la consommation augmente. Contre toute attente, cette tendance est plus forte chez les personnes plus âgées (42% des 40 ans et plus consomment du riz une fois par jour ou moins), que chez les personnes plus jeunes, dans la trentaine (30%) ou la vingtaine (36%). 45% des répondants affirment toutefois consommer encore du riz deux fois par jour et 16%, trois fois par jour.

Les personnes interrogées se disent cependant prêtes à consommer du riz plus souvent s’il est de meilleure qualité gustative (39% des répondants) et moins onéreux (32%) ; une plus grande variété des plats à base de riz stimulerait la consommation de 24% d’entre eux, de même qu’une meilleure connaissance de la qualité nutritionnelle et des bienfaits pour la santé pour 19% d’entre eux. Sur ce dernier point, 40% affirment qu’ils consommeraient plus de riz s’ils avaient la garantie qu’il ne contribue pas à la prise de poids. Ce paramètre santé ainsi que la diversité des plats apparaissent particulièrement importants pour les générations plus âgées, tandis que la rapidité et la facilité d’utilisation constituent des paramètres d’amélioration pour les plus jeunes qui optent pour le riz précuit ou à cuisson rapide ainsi que la livraison à domicile. Japan Agricultural News

 

Le Japon demande, pour la quatrième fois, l’augmentation des quotas de prise de thon rouge dans le Pacifique, malgré l’opposition des Etats-Unis, qui favorisent la reconstitution de la ressource.

Lors de la réunion du groupe de travail conjoint du sous-comité nordique de la Commission des thons du Pacifique occidental (WCPFC) et de la Commission interaméricaine du thon tropical (CITT) Sur la gestion du thon rouge, un consensus a été atteint sur la prolongation de "l'augmentation de 15% du quota pour les gros poissons" et le "report du quota non utilisé jusqu'à 17 %" pour les trois prochaines années. En revanche, il n'y a pas eu de consensus sur l'augmentation du quota pour les petits poissons. Un autre consensus a été atteint sur le fait que le "transfert du quota de petits poissons vers le quota de gros poissons" devrait se maintenir et que jusqu'à 10 % du quota de petits poissons pourrait être transféré vers le quota de grands poissons au cours des trois prochaines années à un taux de 1,46 fois.

Le Japon continuera faire pression sur les pays et régions concernés pour qu'une décision officielle soit prise lors de la réunion annuelle de la WCPFC fin novembre. (Jiji Press)

 

La préfecture de Fukushima relance la production laitière et veut développer la viticulture.

La ville de Namie à Fukushima lance l’aménagement du plus grand élevage de vache laitière de la région du Tohoku, d’une capacité de 1 300 vaches laitières, qui produiront 10 000 T de lait par an. La production laitière était l’une des plus importantes de la ville avant l’accident nucléaire de 2011. L’ouverture de l’élevage sur 24 ha est prévue pour 2025 et symbolisera le retour de la production laitière dans la région. Ce projet, d’un budget de 10 Mds JPY, sera entièrement financé par le gouvernement dans le cadre des programmes d’accélération de la revitalisation de Fukushima.

Egalement à Fukushima, le village de Kawauchi a inauguré le 26 juin la cave de vinification « Kawauchi Winery ». Avec une production prévue à 10 000 bouteilles par an, la cave sera au cœur de la revitalisation du village, notamment par la labellisation des bouteilles au nom du village. Nikkei, Fukushima Minpo, Nikkei

 

Aeon poursuit le développement de l’enseigne Bio c’ Bon à Tokyo, Yokohama ainsi qu’en ligne.

Suite à la reprise de Bio c’ Bon France par Carrefour en 2020, le groupe japonais AEON, 1er distributeur alimentaire japonais, qui avait pris une participation dans Bio, c’est bon France avant le redressement judiciaire de la société, a pris le contrôle de l’enseigne au Japon, où elle est installée depuis 2016. Il en poursuit le développement avec l’ouverture d’une boutique en ligne qui vendra environ 2 300 produits dans un premier temps et de trois nouveaux à Tokyo, dont un à Ginza Six (luxueux centre commercial), et à Yokohama.  Le chiffre d’affaires est en croissance (+ 7% en mai 2021 par rapport à mai 2020). Les Japonais portent un intérêt croissant aux produits issus de l’agriculture biologique, surtout depuis la crise de la Covid-19. Nikkei

 

La coopérative JA Zen-Noh s’associe avec Japan Food Express au Royaume-Uni pour stimuler les exportations agroalimentaires japonaises vers l’Europe.

La coopérative japonaise JA Zen-Noh entend tirer parti du développement des restaurants japonais en Europe pour exporter davantage de produits agricoles de l’archipel. Pour cela, la coopérative, qui commercialise l’essentiel des produits agricoles japonais, renforce son partenariat avec Japan Food Express, installée au Royaume-Uni et en Allemagne. La société prévoit de faire passer son chiffre d’affaires d'environ 6,3 milliards de yens (environ 48 M€) pour l'exercice 2020 à 10 milliards de yens (76 M€) au cours des cinq prochaines années. La société a également pour objectif d'inscrire ses actions à la Bourse de Londres. Selon le ministère japonais de l'agriculture, de la forêt et de la pêche, le nombre de restaurants japonais à l'étranger en 2019 était de 156 000, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2017. L'Europe compte 12 200 de ces restaurants. Nikkei

b) Actualité sanitaire et phytosanitaire

 

Le MAFF lève l’embargo sur la volaille pour 3 départements français mais l’impose pour 3 autres.

Le MAFF a levé le 9 juillet la suspension d’importation des volailles et leurs produits pour 3 départements français : la Corse-du-Sud, la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne. Cette levée fait suite à une première décision de levée prise le 16 juin pour les volailles et leurs produits issus de la Vendée et des Deux-Sèvres. Tous ces départements avaient été placés sous embargo par les autorités sanitaires japonaises après la déclaration par la France de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) dans des élevages de ces départements fin 2020 et début 2021.

Depuis le 12 juillet en revanche, les importations des volailles et leurs produits sont suspendues en provenance de 3 nouveaux départements, à savoir le Loiret, l’Yonne et la Nièvre : un nouveau foyer d’IAHP a en effet été notifié dans une basse-cour du Loiret et la zone de surveillance mise en place s’étend sur les 2 départements limitrophes, l’Yonne et la Nièvre, compte tenu de la localisation du foyer. MAFF

 

Un nouveau foyer de peste porcine classique est découvert dans le nord du Japon.

Un nouveau foyer de peste porcine classique a été confirmé dans un élevage de 4 400 porcs de la préfecture de Kanagawa, alors qu’aucun foyer n’avait été notifié depuis le mois de mai. C’est le 69ème foyer depuis le démarrage de l’épizootie en septembre 2018. Sans que le MAFF mette clairement en cause le défaut d’application des mesures de biosécurité dans cet élevage, il relève dans le rapport d’enquête épidémiologique les manquements suivants : défaut de lavage et désinfection des mains des employés de l’élevage et des fournisseurs d’aliments ; absence de changement des vêtements et gants entre chaque bâtiment de l’élevage ; absence de désinfection du sol des zones de transit entre 2 bâtiments ; absence de désinfection des auges ; récupération de l’eau de pluie pour l’abreuvement des animaux ; filets de protection contre les nuisibles endommagés ; présence de souris dans les bâtiments d’élevage.

Par ailleurs, des sangliers infectés par le virus ont été signalés dans les préfectures de Miyagi, Wakayama et Ibaraki début juillet. Afin d’empêcher la propagation du virus, le MAFF a demandé à tous les éleveurs de renforcer les mesures de biosécurité. Il recommande également de vacciner les porcelets plus tôt (actuellement à partir de 50-60 jours), dans la mesure où, parmi les 10 derniers foyers déclarés entre septembre 2020 et mai 2021, 9 d’entre eux concernaient des porcelets en période de sevrage, donc de moins de 50 jours. La préfecture d’Aomori, située à l’extrémité nord de l’île principale Honshu du Japon, a décidé de vacciner ses 300 000 porcs d’élevage. MAFF, MAFF, The Daily Tohoku

Corée du Sud

 a) Actualité politique et économique

Les exportations agricoles coréennes augmentent de 15,4% au premier semestre 2021.

Les exportations de produits agricoles coréens ont totalisé 4,15 MdUSD sur le 1er semestre 2021, soit +15,4% comparé au 1er semestre de l’année dernière. +11,4% pour les produits frais (717 MUSD) et +16,2% pour les produits transformés (3,4 MdUSD). Cependant, les exportateurs ont été confrontés à des services de transport maritime insuffisants. Le gouvernement a conclu un accord avec HMM Co., la plus grande entreprise coréenne de transport maritime, pour développer les capacités de ces exportations, particulièrement vers l’Amérique du Nord. Sous cet accord, HMM offrira à compter du 17 juillet un espace de fret de 265 EVP chaque mois (équivalent vingt pieds) pour les produits agricoles. Korea Herald, Yonhap


b) Actualité sanitaire et phytosanitaire 

Les athlètes coréens ne consommeront pas de denrées issues de Fukushima.

Le Comité olympique et sportif coréen (KSOC) a installé un centre de restauration dans la préfecture de Chiba, près du village des athlètes. La Corée souhaite ainsi maîtriser complètement l’alimentation de ses athlètes et leur éviter de consommer des produits issus des zones contaminées suite à l’accident nucléaire de la centrale Dai-ichi de Fukushima. En cette année de 10ème anniversaire de l’accident, le Japon utilise en effet l’évènement des Jeux Olympiques pour montrer au monde entier que les denrées issues de Fukushima et des préfectures alentours ne présentent plus aucun risque sanitaire : il met notamment à l’honneur ces denrées dans son service de restauration olympique. Dans le centre de restauration coréen, les menus, exclusivement coréens, sont préparés 3 fois par jour par des chefs coréens à partir de produits coréens et japonais (mais à l’exclusion des préfectures de Fukushima et des 8 préfectures alentours concernées par l’accident), mais aussi de Nouvelle-Zélande et d’Australie pour la viande. La mise en place de ce centre de restauration coréen, à l’écart du système de restauration mis en place par le comité olympique japonais a été accueilli très froidement par le Japon. Pour autant, le KSOC ne fait que perpétuer une organisation qu’il avait déjà mise en place depuis les JO de 2008 à Pékin. Yonhap

Le cheptel coréen de poules pondeuses est fortement touché par la grippe aviaire.

abattues de façon préventive dans un rayon d’1 km seulement autour d’un foyer, contre 3 km auparavant. Pour rappel, 30 millions de volailles ont été abattues depuis l’automne 2020. A l’inverse, les autres cheptels sont plutôt en augmentation : le nombre de bovins à viande a augmenté de 3,7% au T2 2021 en glissement annuel pour atteindre 3,51 millions de tête, celui des vaches laitières a augmenté de 1,2% (401 000) et le cheptel porcin de 0,6% (11,2 millions). Yonhap

 

 

Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service économique régional de Tokyo (adresser les demandes à : tokyo@dgtresor.gouv.fr).

Clause de non-responsabilité
Le Service économique régional s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.

Rédigé par : Le pôle agricole et agro-alimentaire du Service économique régional de Tokyo.

Contact : Marie-Hélène Le Hénaff, Conseillère agricole, marie-helene.lehenaff@dgtresor.gouv.fr
Gaël Thévenot, Conseillère agricole adjointe, gael.thevenot@dgtresor.gouv.fr
Ryoko ISODA, Attachée sectorielle pôle agriculture et alimentaire , ryoko.isoda@dgtresor.gouv.fr