Brèves économiques et financières Hong Kong et Macao - semaine du 19 juillet 2021
Hong Kong
Environnement des affaires : publication par les Etats-Unis d’un avertissement aux entreprises sur Hong Kong
Les Etats-Unis ont adopté de nouvelles sanctions contre 7 directeurs adjoints du Bureau de liaison de Pékin à Hong Kong dans le cadre de l’Executive Order n° 13936. Le même jour est intervenue la publication d’un avertissement (Business advisory) mettant en garde les entreprises américaines contre les risques accrus à Hong Kong, découlant de la Loi de sécurité nationale et de nouvelles lois, citant les risques liés à la potentielle surveillance électronique et la protection des données personnelles, les risques liés à la perte de transparence et d’accès aux informations nécessaires, les risques pour les entreprises exposées aux entités soumises aux sanctions américaines et aux rétorsions chinoises en cas de mise en conformité avec les sanctions américaines.
La Présidente d’Amcham a indiqué à Bloomberg le 19.07 que cet avis américain avait réveillé ceux qui n’étaient pas conscients des changements ou du « new normal » à Hong Kong. Elle a souligné que les membres de la chambre et la plupart des entreprises actives sur place en étaient déjà conscientes et s’étaient organisées en conséquence. L'Amcham a publié un communiqué réaffirmant l'engagement de ses 1400 membres et la valeur de Hong Kong pour leurs activités.
Covid et voyages internationaux, quelques assouplissements et début des « cruise to nowhere »
Le premier tour organisé depuis des mois a quitté Hong Kong pour l’Europe le 17 juillet, une première depuis plus d’une année suite à la mise en place des conditions de quarantaine drastiques au retour des voyageurs à Hong Kong. Par ailleurs, à compter du 30 juillet, les croisières vers nulle part « cruise to nowhere » vont débuter, les navires opérant à 50% de leurs capacités, et à condition que les voyageurs et les équipages soient vaccinés et le port du masque sera requis.
Le 22 juillet, les mesures de distance sociale encore en place à Hong Kong ont été de nouveau reconduites, notamment celles en place pour les bars et restaurants, ainsi que l’obligation du port du masque dans tous les lieux publics (intérieur et extérieur) et l’interdiction de rassemblements de plus de 4 personnes, jusqu’au 4 août. En revanche, les événements publics pourront être organisés à capacité maximale (forums, symposium, expositions et salons, ainsi que les mariages) si les 2/3 des participants sont vaccinés.
Startup hongkongaise : entrée en bourse à New York de Prenetics annoncée d’ici la fin de l’année via un SPAC
La biotech hongkongaise Prenetics, qui s’est fait connaitre en 2020 en commercialisant des tests Covid rapides, et vise des revenus de 200 M USD cette année, devrait, selon la presse, rejoindre le SPAC de Artisan Acquisition au Nasdaq, dirigé par le hongkongais Adrian Cheng CEO du consortium New World Development. L’opération est estimée à 1,3 Mds USD. Artisan Acquisition, domicilié aux Iles Cayman, est entré au Nasdaq en mars 2020, levant 300 M USD aux Etats-Unis, et vise les secteurs de la santé, tech et biens de consommation.
Finance verte : création d’une task force pour faire de Hong Kong un hub de trading carbone
Le groupe inter gouvernemental sur la finance durable (Green and Sustainable Finance Cross-Agency Steering Group) créé en mai 2020 et co présidé par les régulateurs HKMA et SFC a lancé le 15 juillet une task force pour étudier la possibilité de développer Hong Kong comme centre de trading carbone. Nommée Carbon Market Work Stream (CMWS), elle sera co dirigée par la SFC et Hong Kong Exchange (HKEX). Elle devra explorer les opportunités pour Hong Kong liées au marché carbone, notamment celui lancé par la Chine le jour même.
Un Centre dédié à la finance durable est également constitué, sous la forme d’une plateforme associant institutions financières, universités et associations du secteur, avec deux axes prioritaires : les talents (groupe auquel participent pour les institutions financières UBS, HSBC Life, Amundi et CACIB) et les données (Citi, Blackrock, Bloomberg, ICBC, Heng An Standard Life).
Pour mémoire, Hong Kong, depuis le 16 décembre 2020, a rejoint la Plateforme internationale de l’Union européenne sur la finance durable (IPSF, International Platform on Sustainable Finance) sur les questions de taxonomie internationale.
Présence étrangère à Hong Kong : publication d’un rapport en juillet sur la contribution des filiales étrangères à l’économie en 2019
Un rapport publié en juillet 2021 par le Census and Statistics Department présente le détail des filiales étrangères à Hong Kong, définies par un critère de détention pour plus de 50% des droits de vote par un investisseur étranger. En 2019, Hong Kong comptait 11 100 entreprises détenues majoritairement par un investisseur étranger, qui employaient 853 000 personnes (-0,4% par rapport à 2018), soit 22,2% de l'emploi total de Hong Kong. La valeur ajoutée dégagée par les filiales étrangères s'est élevée à 121,8 Mds USD (-1,7% par rapport à 2018). Leurs exportations de biens et services ont augmenté de +2,6 % en g.a à 209 Mds USD, tandis que leurs importations ont diminué de -4,6 % à 185,6 Mds USD.
La contribution la plus importante revient aux 3 300 filiales étrangères du secteur finance et assurance, immobilier, services professionnels, qui représentent 5,1% du nombre total, 45,9% de l’emploi et 60,6% de la valeur ajoutée des filiales étrangères à Hong Kong.
Les Iles Vierges britanniques, le Royaume Uni et les Bermudes sont les premiers investisseurs directs en termes de valeur ajoutée dégagée pour 25,1%, 15,9% et 10,6% du total et d’emploi pour 32,3%, 11,2% et 8,4%. En termes d’investisseur ultime les premiers employeurs étrangers sont le Royaume-Uni (129 000), les États-Unis, (95 000), la Chine (82 000) et le Japon (64 000) devant la France (32 000). En termes de valeur ajoutée, la Chine est en première position (18,9%), devant le Royaume Uni (17,3%) et les Etats-Unis (12,9%). Hong Kong est en réalité l’investisseur ultime pour une large part des filiales « étrangères » pour 30,7% de l’emploi et 20,6% de la valeur ajoutée. Par les revenus dégagés, les filiales japonaises sont en tête (114 Mds USD, +4%), devant la Chine (113 Mds USD +8,3%), les Etats-Unis (81,6 Mds USD, -5%), le Royaume Uni (60,6 Mds USD, -0,2%) et la Suisse ( 29,6 Mds USD, +1,4%). Les filiales françaises, en 6ème position, ont dégagé des revenus de 22,8 Mds USD en 2019 (-9,4%).