Structure des échanges commerciaux en AEOI

Chers amis,

Bien qu’avec un retard justifié par la nécessité de compiler de nombreuses données, c’est bien la Lettre mensuelle de juin que vous allez lire. Si l’actualité de notre région reste dominée, une fois de plus, par la crise sanitaire et ses effets avec un risque fort de propagation du variant Delta dans plusieurs de nos pays, qui ont dû renforcer leurs restrictions sanitaires (Ouganda, Rwanda, comtés de l’ouest du Kenya), des rendez-vous politiques de haut-niveau sont à signaler : ainsi le président du Kenya s’est une nouvelle fois rendu en France à l’invitation du président Macron avec qui il a pu s’entretenir et le Vice-président de la république Unie de Tanzanie s’est lui-aussi rendu en visite en France. On le voit, un agenda bilatéral qui confirme tout l’intérêt que la France porte pour cette région, après la visite historique du président Macron au Rwanda le 27 mai.

Notre dossier du mois est consacré à la structure des échanges des pays de la zone Afrique de l’Est-Océan Indien couverte par le SER de Nairobi et les SE d’Addis-Abeba, Dar es Salam, Kampala, Khartoum et Tananarive. Trop souvent on se contente de s’intéresser à nos échanges bilatéraux avec ces pays, échanges qui se situent à un niveau trop modeste, boosté de temps à autre par la vente d’aéronefs (ce qui nous permet à cet égard de figurer en 2019 parmi les 5 premiers fournisseurs de la zone !).

Il apparait qu’en matière d’échanges commerciaux, la zone AEOI est plus dynamique que le reste de l’Afrique, passant sur la décennie 2010-2019 de 9,0 % des échanges africains à 11,3 % en 2019, dynamisme se caractérisant par une croissance des échanges avec le reste du monde de +36,7 % contre +8,6 % pour l’Afrique. Le trio de tête est composé du Kenya, de l’Ethiopie et de la Tanzanie, qui cumulent à eux trois près de 44% des échanges de la zone. Les exportations sont dominées par les matières premières telles que le pétrole, les matières premières agricoles (thé et café) et les minerais avec un véritable boom récemment en ce qui concerne l’or et les pierres précieuses (Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Ethiopie). Soudan et Soudan du Sud se distinguent avec l’exportation d’hydrocarbures. Nos pays, sans surprise, sont structurellement importateurs de biens manufacturés et de biens d’équipement, de véhicules, ainsi que d’hydrocarbures.

La décennie écoulée a vu la montée en puissance de la Chine parmi les pays fournisseurs, passant de 13,5% de part de marché à 23,6%. Les Emirats Arabes Unis, principale place de réexportation, passe devant l’Inde. A eux trois, ces pays représentent plus de 45% de parts de marché dans la zone. En matière d’exportation de services, les pays touristiques restent le Kenya, l’Ethiopie et la Tanzanie, suivis par Maurice (qui a reculé de deux places sur la décennie), tandis que l’Ethiopie, grâce à Ethiopian Airlines, tire son épingle du jeu s’agissant des transports. La crise Covid risque toutefois de redistribuer les cartes, au moins sur les volumes.

Bien entendu ces chiffres posent plus de questions qu’ils n’y répondent, avec des difficultés d’interprétation liées au ré-export, à l’informel, à la séparation Soudan/Sud-Soudan…   

Très bonne lecture