Lumière Turquoise est la publication bimestrielle du SER d'Ankara

Le PIB turc dépasse dorénavant son niveau pré-crise sanitaire (p. 2) et l’accélération du rythme de la campagne de vaccination (ouverte à tous les plus de 18 ans) a permis une levée progressive des mesures de restriction tout en laissant augurer d’une reprise des revenus touristiques (p. 11). Pour autant, la situation financière du pays demeure fragile. Face aux pressions inflationnistes qui restent très fortes, la Banque centrale a maintenu son taux directeur à 19% sans pour autant permettre d’infléchir le mouvement de dépréciation de la devise locale, également tirée à la baisse par la hausse sensible des rendements des obligations du Trésor américain.

La relance du dialogue bilatéral ouvre la voie à une intensification des échanges économiques qui se traduira notamment par l’organisation d’une Commission économique et commerciale franco-turque (JETCO) au début de l’automne. Elle sera l’occasion de dresser un bilan des actions de coopération en cours (institutionnelles ou entre les secteurs privés), de traiter des enjeux/difficultés auxquels font face les entreprises françaises en matière d’accès au marché et de définir de nouveaux axes de collaboration qui permettront de dynamiser la relation bilatérale, intégrant tout particulièrement les domaines de l’innovation, de la transition énergétique et écologique ou des partenariats technologiques.

En Géorgie, suite à l’accord politique du 19 avril mettant un terme à six mois d’instabilité, l’opposition a finalement fait son entrée au Parlement, laissant espérer une reprise des principaux chantiers de réforme (en premier lieu dans le domaine judiciaire et le droit des affaires). Dans le même temps, la réouverture du pays et la levée des mesures restrictives entraînent un rebond économique que le FMI estime à 3,5% sur 2021 (qui pourrait être revu largement à la hausse prochainement). La principale incertitude demeure le risque d’une reprise de l’épidémie alors que seule 2,3% de la population est entièrement vaccinée (6,4% partiellement). Pour autant le gouvernement semble déterminé à poursuivre la politique de réouverture pour éviter de freiner la reprise, alors même que les marges budgétaires demeurent limitées.

En Azerbaïdjan, l’économie commence à tirer parti de la normalisation de la situation sanitaire et de la reprise de l’activité mondiale. Sur les cinq premiers mois de l’année, la croissance s’est élevée à +0,8% en g.a grâce à la levée des dernières mesures de restriction internes et au dynamisme des activités liées aux hydrocarbures (+4,5%). La situation macroéconomique devrait continuer à s’améliorer dans les prochains mois (prévision de croissance du FMI pour 2021 : 2,3%), offrant un contexte favorable à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de développement économique du gouvernement à l’horizon 2030 (p. 8).

Au Turkménistan, la recherche de financements externes se poursuit à un rythme soutenu. Peu de temps après avoir remboursé 8,1 Mds USD de prêts contractés auprès de la banque chinoise de développement pour financer la construction de son gazoduc vers la Chine et le développement de son principal champ gazier, l’État turkmène a conclu un accord avec une compagnie publique chinoise pour le développement de nouveaux puits dans ce même champ en échange de la livraison de 51 Mds m3 de gaz. Une visite du fils du Président et numéro deux de l’État turkmène aux Émirats arabes unis a également permis de financer la construction d’un aéroport (75 M USD) et d’une centrale de génération hybride solaire et éolienne par le Fonds d’Abu Dhabi pour le Développement. Enfin, le gouvernement turkmène a adopté une loi sur les PPP afin d’ « attirer des fonds extrabudgétaires » pour financer les grands projets actuellement pris en charge par l’État. Les discussions se poursuivent également avec SOCAR et Lukoïl pour l’exploitation commune du champ pétro-gazier de Dostlug en mer Caspienne.