Les enjeux économiques maritimes du Vietnam

Avec ses 3260 km de côtes et son positionnement stratégique sur l’une des routes maritimes commerciales les plus fréquentées au monde, le Vietnam jouit d’atouts considérables pour développer son économie maritime.

Paradoxalement, le Vietnam n’est pas un pays qui dispose d’une forte tradition maritime, en raison d’une histoire liée à la possession de la terre, au développement de la riziculture et à la défense de ses frontières terrestre au Nord. Jusqu’au début des années 2000, le Vietnam n’a abordé les questions maritimes que sous l’angle de la défense de sa souveraineté face à la Chine en mer de Chine méridionale, malgré le potentiel économique qu’abrite son espace maritime.

Les autorités ont récemment pris conscience du rendez-vous manqué du Vietnam avec son espace maritime. En 2007, le Comité central du Parti communiste vietnamien a publié une résolution adoptant une « Stratégie maritime pour le Vietnam à l’horizon 2020 », qui vise à faire du Vietnam un « pays maritime puissant », et planifie le développement de cinq secteurs clés : le tourisme maritime, les ressources en hydrocarbures, les infrastructures portuaires et navales, la pêche et l’aquaculture et les zones économiques côtières.

Près de 15 ans après, ces secteurs ont connu une forte croissance et présentent un bilan statistique flatteur. Mais ces bons résultats masquent une dégradation précoce de l’environnement et des ressources maritimes, une inadaptation des infrastructures portuaires à la croissance des flux, une insuffisance des connaissances scientifiques liées à la mer et un manque de coordination globale de la planification maritime.

La nouvelle Stratégie maritime du Vietnam à l’horizon 2030 définie en 2018 semble tenir compte de ce bilan contrasté. Ses orientations visent à concilier le développement économique maritime avec une meilleure protection de l’environnement. La recherche en sciences et technologies marines, la coopération internationale et la promotion de secteurs innovants tels que les énergies renouvelables y occupent une place importante.

Ces nouvelles lignes directrices représentent des opportunités pour les acteurs français présents dans le domaine marin et maritime, que ce soit sur le plan de la recherche & coopération ou sur le volet industriel.