Le projet Korylé a pour ambition de mettre en place une filière de traitement et de valorisation des déchets du BTP à Abidjan. C’est dans ce cadre qu’un protocole d’accord a été signé jeudi 3 juin entre le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, le Gouvernement de la République française et le Groupement d’entreprises françaises qui porte le projet.

Ce protocole a été signé à l’occasion d’une rencontre du Club Abidjan Ville Durable avec le Ministre français délégué au Commerce Extérieur et à l’Attractivité, Franck Riester et en présence du Ministre ivoirien de l’Environnement, Jean-Luc Assi. Cela marque le début d’une coopération entre le Groupement d’entreprises françaises (Backacia, Bouygues, Néo-éco et Valame), le Ministère de l’Environnement ivoirien et la mairie d’Abobo, une commune d’Abidjan. Le projet est financé à hauteur de 500 k EUR par un FASEP (Fonds d’études et d’aide au secteur privé) octroyé par la Direction Générale du Trésor français.

Le projet Korylé s’inscrit dans le cadre d’une réflexion du groupe Bouygues, qui s’est vu confier la réhabilitation du CHU de Yopougon et la construction de la Ligne 1 du Métro d’Abi

djan. La destruction de bâtiments dans le cadre de ces deux projets va générer des centaines de milliers de tonnes de déchets : le groupe a donc cherché des partenaires dans le domaine de l’économie circulaire pour les revaloriser et en faire des éco-matériaux.

Les débouchés potentiels de ce projet sont nombreux. En effet d’autres sources éventuelles de déchets ont été recensées par le District d’Abidjan : réhabilitation des tours du Plateau, bâtiments inachevés susceptibles d’être démolis, éboulements suite aux inondations… De plus, la plupart des bâtiments construits entre 1970 et 1980, parfois amiantés, arrivent en fin de vie. Il apparait donc urgent de réfléchir au traitement et à la revalorisation des gravats et des déchets amiantés qui sont produits de façon systématique lors des chantiers. Il s’agit également de limiter les dépôts sauvages qui sont un problème récurrent dans la métropole d’Abidjan.

La solution proposée par Korylé comporte trois volets. D’abord, une cartographie digitale permettra d’identifier les différents acteurs de la valorisation des déchets et de les mettre en relation. Des procédés de valorisation et de reformulation des gravats seront développés pour leur trouver une nouvelle utilité, par exemple sous la forme d’éco-matériaux : sol stabilisé, graves routières… Cette filière devra être facilement reproductible po

ur être déployée ailleurs sur le territoire. Enfin, les déchets amiantés seront traités localement et la partie minérale inerte obtenue sera utilisée comme composant de sous-couches routières.

Ce projet, qui valorise les acteurs français de l’économie circulaire, est soutenu par la Direction Générale du Trésor français. Outre Bouygues, qui fournira les déchets, trois autres entreprises françaises sont impliquées : Backacia développera la plateforme digitale des acteurs de l’économie circulaire ; Neo-éco travaillera sur le développement de procédés de revalorisation des gravats ; et enfin, la société Valame sera chargée du traitement de l’amiante en installant une mini-usine dans une des communes desservies par le métro.

 

Signature du MoU