Des corridors de transport aux corridors de développement

Editorial

Chers lecteurs,

Ce nouveau numéro de notre lettre régionale mensuelle couvre une thématique importante pour nos pays : la logistique et les corridors de transports. Sujet important car plusieurs pays de notre région sont enclavés, car plusieurs autres, de par leurs ports sont des portes d’entrées d’où partent autant de corridors vitaux pour les pays enclavés, qui en dépendent tant pour leurs importations que leurs exportations. Enfin pour les pays insulaires, cette problématique est toute aussi importante. Ce n’est donc pas une surprise de voir que quelques-uns des principaux investisseurs dans les pays de notre région sont des transporteurs-logisticiens (CMA CGM, Bolloré, AGS pour ne citer que quelques français). Merci et bravo à Mathieu Ecoiffier et Claire Fisnot pour le travail de compilation, d’analyse et de mise en forme, et à nos collègues des services économiques d’Addis Abeba, de Dar es Salam, de Kampala, de Khartoum et de Tananarive pour leurs fiches pays.

Dans notre région l’actualité a été dominée par deux dossiers. Le Soudan, qui a été l’objet le 17 mai d’une conférence internationale à Paris devant encourager les investisseurs à s’intéresser à nouveau à ce pays dont la situation se normalise depuis la levée des sanctions, tandis que l’on s’achemine vers l’apurement de ses arriérés vis-à-vis des institutions multilatérales grâce à la solidarité internationale, ultime étape vers l’annulation de sa dette et son retour dans la communauté financière internationale. Sur un plan bilatéral, la visite du Président de la République le 27 mai au Rwanda pour sceller la réconciliation entre nos deux pays. Le Président Macron a solennellement reconnu les responsabilités de la France dans les phases ayant permis la préparation du génocide, tandis que le président Kagamé l’a remercié pour ce geste et ces déclarations qu’il a lui-même qualifié de « courageux ». Une nouvelle page s’ouvre, avec de belles perspectives de coopérations avec un pays dynamique et ambitieux. Nous aurons marqué ce retour de la France au Rwanda par la signature de plusieurs accords, dont une feuille de route par laquelle la France se déclare prête à mobiliser jusqu’à 500 MEUR entre 2019 et 2023, tant en financements AFD que Trésor.

Ce mois de mai, décidemment riche en actualité africaine et dans l’implication de la France en soutien à l’Afrique, aura aussi été marqué par le sommet pour le financement des économies africaines qui s’est tenu à Paris à l’initiative de la France. Y ont participé 22 chefs d’État africains, les membres du G7 et les grands pays bailleurs dont la Chine, les principaux bailleurs multilatéraux, plusieurs chefs d’États européens, l’UA, l’ONU, et des représentants du secteur privé africain. Le sommet voulait mobiliser des financements supplémentaires pour l’Afrique qui fait face en raison des conséquences économiques de la pandémie Covid à des besoins de financements inédits par leur ampleur sans pour autant participer au surendettement du continent. Il voulait aussi apporter une réponse au besoin de financement du secteur privé africain. Vous trouverez ICI le lien vers la déclaration finale adoptée par les participants.

 

Jérôme BACONIN

Chef du Service économique régional

jerome.baconin@dgtresor.gouv.fr