La Hongrie sollicite en définitive 7,2 Mds EUR sous forme de subventions au titre de la Facilité pour la Relance et la Résilience. Les secteurs prioritaires du PNNR sont respectivement la santé, la mobilité propre et durable, l’énergie, la formation professionnelle et le système éducatif. Le gouvernement anticipe que les réformes et les investissements généreront un surplus de croissance de 4% entre 2021 et 2026.

1. Elaboration du PNRR

Le gouvernement a confié au Cabinet du Premier Ministre la responsabilité de piloter les consultations avec la Commission européenne afin de préciser les détails du PNRR et de coordonner l’élaboration du contenu des programmes confiée au ministère de l’Innovation et de la Technologie.

Le 12 mai 2021, le gouvernement hongrois a ainsi transmis à la Commission européenne son PNRR sollicitant un montant de 7,2 Mds EUR sous forme de subventions au titre de la FRR. La première ébauche du PNNR, publiée en décembre dernier, était pourtant dotée d’un budget bien plus conséquent de 5 760 Mds HUF (16,46 Mds EUR). A l’issue d’une consultation publique, les grandes orientations dans les secteurs de l’énergie, du transport, de l’éducation publique, de la réforme numérique, de la modernisation des universités, de la transformation du système de la santé, de l’économie circulaire et de la gestion de l’eau avaient fait l’objet de larges présentations. Toutefois, à l’issue d’une réunion à Bruxelles, le 30 avril dernier avec la présidente de la Commission européenne, le Premier ministre Viktor Orban a fait part de sa décision de présenter un nouveau PNRR, moins ambitieux et limité au seul financement par subvention.

Rendus publics le 17 mai dernier, les trois axes de développement du PNRR sont respectivement : le verdissement de l’économie (42%), la santé (34%) et l’éducation, le développement des compétences et l’aide aux communes (24%). Les dimensions, climatique et transition numérique, participent à hauteur de 41% et 23% des fonds demandés. Enfin, le gouvernement a rappelé que le financement des projets retirés de la version finale du PNRR pourrait être financé ultérieurement par l’emprunt et/ou le budget national dans un contexte de maitrise de la dette publique

2. Volets prioritaires du PNRR

Le nouveau plan hongrois s’articule autour des grands domaines d’action que sont la transition écologique, le système de santé, la recherche, le numérique, la cohésion et l’administration publique et prévoit des mesures relatives au transport durable, à la transition énergétique et à l’économie circulaire. Au total, 35 projets sont inclus dans le PNNR avec des réformes/investissements classés sous 9 objectifs stratégiques (cf détail du plan en annexe).

  • Le volet santé est l’objectif prioritaire : ce poste demeure le plus important avec 2,449 Mds EUR d’investissements contre 3,62 Mds EUR dans sa version initiale. Ses deux plus grandes composantes sont la modernisation des soins de santé conformément à un standard du 21ème siècle et l’amélioration des rémunérations des médecins, l’investissement de 943 M EUR pour l’hôpital central de Buda Sud étant abandonné.
  • Suivi du volet mobilité propre et durable (1,803 Md EUR) : Second poste de par les montants engagés, ce volet voit également son budget réduit à 1,803 Md EUR au lieu de 4,05 Mds EUR. Le gouvernement met l’accent sur le développement ferroviaire de l’agglomération de Budapest et l’amélioration des réseaux des transports régionaux et renonce à l’acquisition d’une flotte de véhicules propres et à un projet de nouveau pont sur le Danube.
  • Energie (750 M EUR) : Troisième poste pour le montant des investissements, les priorités annoncées sont respectivement la modernisation des réseaux de distribution (dont 50% du coût seront portés par un financement national) et l’aide aux particulier pour l’acquisition d’équipements solaires résidentiels.
  • «Main-d’œuvre hautement qualifiée et compétitive (803 M EUR) : Ce nouvel objectif a été ajouté par rapport à la version préliminaire du PNNR. Ses trois axes principaux sont la modernisation de l’enseignement supérieur, la réforme de la formation professionnelle et le renforcement de l’écosystème de l’innovation. Les dépenses relatives à la transformation des universités, mentionnées dans la version finale du PNNR ont été fortement réduites dans un contexte où le gouvernement a changé le modèle de gestion des universités en recourant à la création à des fondations de gestion de biens pour près de 70% de l’enseignement supérieur.
  • Enseignement et démographie (659 M EUR) : Les dépenses consacrées à l’enseignement public et à la démographie ont été divisées par deux. Les priorités affichées sont respectivement l’égalité dans l’accès à l’enseignement numérique et l’intégration de solutions numériques dans l’enseignement et l’apprentissage au quotidien.
  • Autres volets prioritaires : Par ordre décroissant les autres volets prioritaires du PNRR sont respectivement : l’économie circulaire (294 M EUR), l’aide aux communes (221 M EUR), la gestion de l’eau (126 M EUR) et le suivi des recommandations pays (69 M EUR).

3. Impact sur la croissance économique

En principe, 14,3% du montant total du PNRR devraient utilisés en 2021. L’utilisation des fonds devrait ensuite progresser à 26,7% du total en 2022 puis 20,4% en 2023. A partir de 2024, l’absorption des fonds diminuera progressivement. Le gouvernement anticipe que les réformes et les investissements généreront une valeur ajoutée brute de 2 101,1 Mds HUF (4% du PIB) entre 2021 et 2026. À moyen terme (cumulé sur une période de 5 ans après la mise en œuvre de chaque réforme/investissement), l’excédent de croissance résultant de ces développements pourrait être de 4 357,8 Mds HUF (8,4% du PIB).