Le Qatar est assez fortement touché par la crise. Le PIB en volume s’est contracté de -3,7% en 2020. La chute du marché des hydrocarbures a grevé les exportations et le budget qatariens, même si les cours et les volumes se sont redressés fin 2020. Les mesures sanitaires freinent l'activité intérieure et la crise mondiale pénalise le transport aérien et le tourisme. L’austérité budgétaire a permis de contenir le déficit à -1,8% du PIB en 2020, mais il devrait se creuser à plus de 5% en 2021.

Avec une superficie de 11 586 km² et une population de 2,7 millions d’habitants, le Qatar est gouverné par l’Emir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, qui a succédé à son père, Cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani, en 2013.

Petit producteur de pétrole, le Qatar dispose en revanche des 2èmes réserves mondiales de gaz naturel, principalement localisées sur le champ offshore North Field, que l’Emirat a su valoriser en investissant très tôt dans le développement d’importantes capacités de liquéfactions, qui lui ont valu de devenir dès 2006 le 1er exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL).

Ce « pari GNL » a permis au Qatar d’enregistrer une croissance exceptionnelle pendant plus d'une dizaine d'années, et d’accumuler des réserves financières colossales, qui en font aujourd’hui un investisseur de premier plan à l’échelle internationale – via le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) et ses filiales, ainsi que via des fonds privés. Cette période faste s’est également traduite par une hausse rapide du niveau de vie de la population, aujourd’hui l’une des plus élevés au monde (PIB/habitant de 86 941 USD en ppa en 2020).

La croissance a connu un ralentissement ces dernières années dans un contexte marqué par la chute du cours des hydrocarbures et par le contexte régional (le Qatar est sous embargo des pays voisins - Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite et Bahreïn depuis juin 2017) : croissance de 1,6% en 2017, 1,4% en 2018, recul de -0,2% pour 2019. Affectée par la crise du coronavirus et la baisse des prix des hydrocarbures, l’économie qatarienne a cependant été la moins touchée du CCEAG. En 2020, le PIB en volume s’est ainsi contracté de -3,7%. Les prévisions d'avril 2021 du FMI tablent sur une récession de -2,6% en 2021 et sur un rebond en 2021 (+2,4%) qui se renforcera en 2022 (+3,6%). A moyen-terme, les perspectives de croissance de l’économie qatarienne restent encourageantes, soutenues par l’organisation de la Coupe du monde en 2022 et surtout par les importants projets gaziers (notamment l’augmentation des capacités de liquéfaction de GNL à compter de 2025).

Le Qatar cherche dans le même temps à diversifier son économie. La « Qatar National Vision 2030 » met l’accent sur le développement des infrastructures (aéroport, port Hamad, métro, tramways, hôpitaux, universités…), la santé, l’éducation, la recherche, le sport, le tourisme ou encore l’aval pétro-gazier et les services. Cette stratégie de diversification commence à porter ses fruits, plusieurs des « champions nationaux » étant devenus des acteurs d’envergure internationale sur leurs segments respectifs (Qatar Airways, Ooredoo, Qatar National Bank, mais également Qatar Petrochemicals). Les investissements qatariens dans les médias et le sport dotent dans le même temps l’Emirat d’un rayonnement planétaire, qui culminera avec l’accueil de la Coupe du monde de la FIFA en 2022.

 

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