Que retenir du sommet sur le financement des économies africaines du 18 Mai ?

Aux côtés de leur homologue français, 21 chefs d’État et de gouvernement africains étaient présents, ainsi que plusieurs responsables d’organisations continentales (Union africaine, BAD…) et internationales (Union européenne, FMI…). Objectif : répondre au choc économique que représente la pandémie de Covid-19 et mettre en place un vaste plan de relance pour le continent, une sorte de « New Deal » africain comme l’ont qualifié les participants. Selon le Fonds monétaire international (FMI), jusqu’à 285 milliards de dollars de financements supplémentaires sur la période 2021-2025 seraient nécessaires aux pays africains pour renforcer leur réponse à la pandémie. Pour relever ce défi financier, un outil a été au cœur des débats au Grand Palais éphémère, installé sur le Champ de Mars : les droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI, qui permettent de fournir des devises aux pays qui en ont besoin sans créer de dette supplémentaire. Le principe d’une émission globale de 650 milliards de dollars de DTS par le FMI – acté avant ce sommet, notamment grâce à l’aval des États-Unis, en mars dernier – a été confirmé.

Cameroun: le prix du café Robusta atteint des sommets, alors que la demande ne cesse de croître

Le 11 mai 2021, dans les zones de production du Cameroun, les prix d'un kilogramme de café robusta oscillaient entre 525 XAF et 575 XAF, contre 300 XAF en mai 2020. L'augmentation est due à une demande locale croissante alors que la production diminue progressivement. Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), en raison de la baisse des prix du café enregistrée au cours des dernières décennies, plusieurs agriculteurs camerounais ont arrêté de le cultiver. Ils se sont plutôt tournés vers les cultures vivrières jugées plus rentables. Pendant ce temps, la demande ne baisse pas. Au lieu de cela, il continue de croître en raison de la préférence des consommateurs internationaux pour le café camerounais.

Le Cameroun va planter 1 250 anacardiers à Sanguéré, berceau de cette culture de rente dans le pays

Dans un appel à manifestation d’intérêt qu’il vient de rendre public, le ministère camerounais des Forêts et de la Faune annonce la plantation de 1 250 plans d’anacardiers et 5 000 plants de Neem sur une superficie de 25 hectares dans la localité de Sanguéré, qui est d’ailleurs la toute première localité camerounaise à avoir hébergé une plantation d’anacardiers dans les années 70. Cependant, près de 50 ans plus tard, seulement 650 hectares d’anacardiers ont effectivement été plantés et sont à l’abandon, alors qu’aucune unité de transformation n’est sortie de terre. Pour rattraper son retard, le Cameroun s’est doté, en 2018, d’une stratégie nationale de développement de la filière anacarde, et l’Institut de recherches agronomiques pour le développement (Irad) conduit un projet de production de 10 millions de plants d’anacardiers.

GIZ se mobilise pour aider le Cameroun à combler le déficit de compétences dans son industrie du coton et du textile

L'Agence allemande de coopération internationale GIZ a récemment lancé un appel d'offres pour la réalisation d’une étude permettant d’identifier les opportunités d'emploi existant dans l'industrie du coton et du textile au Cameroun , à mettre en évidence les compétences nécessaires aux employeurs et à développer des formations pour combler le déficit de compétences sur le marché du travail de l'industrie du coton et du textile. En effet, la compétitivité de l’industrie du coton et du textile camerounais est affectée par la hausse des coûts des intrants, la surévaluation de l'euro par rapport au dollar américain et la baisse des prix du coton sur les marchés internationaux. Selon le ministère de l'Agriculture, le coton est le quatrième produit d'exportation le plus important du commerce extérieur du pays. En outre, il fournit actuellement des moyens de subsistance à près de 27 000 agriculteurs. Dans le cadre de sa stratégie nationale de développement 2020-2030, le Cameroun prévoit de porter sa production annuelle de coton à 600 000 tonnes d'ici 2025 (contre 310 000 tonnes actuellement). En outre, le pays prévoit d'augmenter le volume de la production nationale qui est traitée chaque année à au moins 50% d'ici 2030 et de développer une industrie nationale de production de vêtements pour répondre à au moins 50% de la demande de vêtements de sport et militaires. Chacun de ces vêtements devra être composé à 60% de coton camerounais, indique le plan.

Ghana : la SFI soutient le développement du marché des obligations vertes

La Société financière internationale (SFI) vient de signer un accord avec la Commission des valeurs mobilières du Ghana (SEC) pour le développement du marché des obligations vertes au Ghana, ce qui lui permettra d’accélérer son processus de développement durable. Le programme est soutenu par le Secrétariat d’État suisse à l’économie (Seco), l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) et le gouvernement luxembourgeois. Selon la SFI, au 30 juin 2020, son Programme d’obligations vertes a permis l’émission de 10,387 milliards de dollars en 172 obligations dans 20 devises. Le Ghana qui prépare son arrivée sur le marché des obligations vertes rejoindra d’autres pays africains, notamment l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Namibie ou encore le Kenya.

Ghana : McDavid Green Solutions valorisera les déchets en électricité à Dawa

L’entreprise américaine McDavid Green Solutions (MDGS) se lance dans un projet de valorisation énergétique des déchets solides à Dawa, dans le Grand Accra au Ghana. Le projet développé par Jospong Group of Companies (JGC) nécessitera un investissement de 70 millions de dollars. Le projet est développé et financé par Jospong Group of Companies (JGC), qui assure la gestion publique des déchets au Ghana à travers sa filiale Zoomlion. Pour réaliser son projet, JGC mise sur la technologie Waste-to-Energy (WtE) de MDGS et indique que la technologie qui sera installée dans l’usine de Dawa permettra de produire jusqu’à 45 % d’électricité supplémentaire par rapport à une technologie conventionnelle.

Nigéria : les gouverneurs du sud veulent interdire la transhumance et le pâturage libre

Les éleveurs venus du nord du pays descendent de plus en plus vers le sud, chassés par l’insécurité, le changement climatique et la désertification. Une situation qui les met en concurrence pour l’accès aux terres avec les agriculteurs au centre et au sud du pays. Une situation qui menace « la sécurité alimentaire et la sécurité en générales » dans leurs régions, selon les gouverneurs du sud. La décision d’interdire la transhumance et le pâturage libre est « irrévocable » si l’on en croit les déclarations du gouverneur de l’Etat de River ce week-end. Mais la résolution adoptée par le Forum des gouverneurs du sud du Nigeria mardi dernier fait tout de même débat. Le gouverneur de l’Etat de Kogi s’est par exemple désolidarisé de ses collègues, estimant qu’il n’y avait pas à ce stade suffisamment d’infrastructures pour permettre l’élevage du bétail en enclos. Ce week-end, le gouverneur de l’état de Kano, au nord cette fois, a admis que « la manière de faire transhumer le bétail d’un bout à l’autre du pays à pieds (…) n’est plus forcément tenable ». Mais il se dit aussi inquiet de voir « les éleveurs peuls soumis à de mauvais traitements et des violences dans le sud du pays. »

Nigéria : Le groupe Fayus investit 160 millions USD dans le manioc et l’huile de palme

Fayus Group, une entreprise nigériane, en collaboration avec Shine Bridge Global (SBG), une entreprise américaine de transformation des aliments, et le groupe américain Africa Global Schaffer (AfGS), a annoncé son intention d’investir 160 millions de dollars dans le manioc et production d'huile de palme au cours des trois prochaines années. C’est une bonne nouvelle face au chômage de 33,3% au Nigéria et à la grave pénurie de manioc et d’huile de palme. Le Nigéria est le premier producteur mondial de manioc, avec une production de 57 millions de tonnes de manioc par an. Une infime partie du manioc produit au Nigéria est utilisée pour l'amidon industriel et la production d'éthanol. Le Groupe Fayus prévoit de renforcer la mécanisation des deux secteurs pour en augmenter la productivité. La production de manioc du Nigéria est nettement inférieure aux besoins locaux, même si une certaine quantité est toujours exportée.

Nigéria : le litige entre le gouvernement et Sunrise bloque la construction du barrage de Mambilla

La rupture de contrat entre le gouvernement fédéral et la société nigériane Sunrise Power & Transmission bloque l’avancement du projet hydroélectrique de Mambilla (3 050 MW, pour un coût estimé à 4 milliards $). L’entreprise a porté plainte auprès de la Chambre de commerce internationale à Paris le 11 mai 2021 : elle demande au tribunal d’ordonner le respect des accords précédents qui engagent le gouvernement à verser 200 millions $ à l’entreprise pour qu’elle abandonne toute réclamation relative à Mambilla et un versement supplémentaire de 200 millions $ plus les intérêts, si le gouvernement ne payait pas le montant convenu dans les 180 jours. Le président Buhari a déclaré que son administration ne pouvait pas payer ce montant, arguant de la faiblesse des prix du pétrole qui affecte les revenus du pays. L’Export-Import Bank of China, qui a accepté de contribuer au financement de Mambilla, ne débloquera pas de fonds tant que la procédure judiciaire ne sera pas terminée. La centrale devait permettre d’augmenter de 12 % les 13 000 mégawatts de capacité de production d’électricité et de fournir de l’électricité à 3 millions de foyers.

Togo : 21 000 plants améliorés de cacaoyer et caféier pour la nouvelle campagne agricole

Pour la campagne agricole 2021-2022, l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) fournira aux producteurs 18 000 plants de cacaoyer et 3000 plants de caféier, conçus pour être plus vigoureux et précoce, avec une tolérance avérée à la sécheresse et la résistance aux maladies. “Ces plants entrent en production deux ans après leur mise en terre” précise l’ITRA, qui mise sur la capacité de ces nouvelles variétés pour améliorer le rendement des agriculteurs. En effet, pour le cacao, il est anticipé des potentiels de rendement de 1 à 1,5 tonne par hectare et pour le caféier des rendements de l’ordre de 2 à 3 tonnes l’hectare. Le prix fixé pour ces nouveaux plants est de 100 FCFA, l’unité, disponibles à l’ITRA/CRAF basé à Tové (Kpalimé) à partir de Juin 2021. Rappelons que cette année, l’institution a déjà mis à disposition des agriculteurs près de 6000 semences de variétés améliorées d’igname.

Togo : Les élus et responsables locaux associés à la reconstitution du couvert végétal

L’exécutif veut amener les élus locaux à contribuer à l’augmentation du taux de couverture forestière dans le pays. Le ministre de l’environnement mène dans ce sens des ateliers régionaux sur l’implication de ces responsables dans la gestion des écosystèmes forestiers et des ressources. Maires, conseillers municipaux, préfets, chefs traditionnels, ou acteurs de la société civile seront ainsi outillés sur leurs rôles, et invités à sensibiliser les populations. Il s’agit surtout pour le gouvernement de permettre aux uns et aux autres de s’approprier cette volonté nationale de restauration et de préservation du paysage forestier. La reconstitution du couvert végétal doit passer par des plans de développement communaux, qui intègrent la politique de reboisement et “la création dans chaque commune et canton d’une forêt ou d’un espace vert”, rappelle Foli-Bazi Katari.  Le Togo envisage de lancer à partir du 1er juin prochain, journée nationale de l’arbre, un reboisement massif avec un milliard d’arbres à planter au cours des dix prochaines années.

 

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