COVID-19

1    Vaccination

Au 11/05, 30,2 % de la population a reçu au moins une dose du vaccin, 13,7 % est vacciné. Des 23,1 millions de doses distribuées aux régions (dont 2,1 M de Moderna et 5,4 M d’AstraZeneca), 20,6  M ont été administrées (89,3 %). Navarre (93,5 %) et Asturies (92,7 %) enregistrent les taux d’administration du vaccin les plus élevés, alors que Melilla (79,3 %) et Murcie (81,7 %) enregistrent les taux les plus faibles. Le président du gouvernement Pedro Sánchez a annoncé le 10/05 que l’Espagne est à « 100 jours de vacciner 70 % de sa population et d’atteindre l’immunité collective ».

 Vaccination semaine 19

 Source : Ministère de la Santé
Le jour de référence pour chaque semaine est le mardi : dernière donnée du 10/05/2021.

 

Le Ministère de l’Inclusion, Sécurité Sociale et Migrations, la Fondation CEOE et l’Association des Mutuelles d’Accidents de Travail (AMAT) ont signé le 05/05 l’accord établissant le cadre permettant aux mutuelles de vacciner au sein des entreprises.

Pfizer : l’Espagne a reçu plus de 1,7 millions de nouvelles doses du vaccin Pfizer, distribuées aux régions à partir du 10/05.

Janssen : le Ministère de la Santé et les régions ont décidé le 11/05 en Commission de Santé Publique d’administrer le vaccin monodose de Janssen aux personnes âgées entre 50 et 59 ans et aux personnes appartenant à des groupes vulnérables (d’un point de vue social, économique, médical ou professionnel). Sont exclues les personnes âgées de moins de 60 ans ayant reçu la 1ère dose du vaccin AstraZeneca, qui devront atteindre la décision de la Commission fin mai pour déterminer quelle sera leur 2ème dose.

Brevets : le gouvernement espagnol a déclaré le 06/05 qu'il était favorable à la levée des brevets sur les vaccins contre le COVID-19, estimant que la proposition en ce sens des Etats-Unis était la "voie à suivre" mais que cela ne suffirait pas à garantir suffisamment de doses pour les pays en développement.

 

2   Restrictions

Restrictions internationales : Prolongation des restrictions sur les arrivées en provenance de l'Afrique du Sud et du Brésil jusqu’au 25 mai. Il s’agit de la 7ème prorogation, en raison de l’évolution des variants brésilien et sud-africain du virus.

Restrictions régionales après la fin de l’état d’alerte (9 mai ; non exhaustif) :

  • Canaries : le gouvernement régional a déposé un recours auprès du Tribunal Suprême suite au refus du Tribunal Supérieur de Justice de Canaries (TSJC) de maintien du couvre-feu et de la limitation d’entrée et de sortie des personnes des îles en niveau d’alerte 3 et 4 (confinement infrarégional). Pour rappel, au Pays Basque le tribunal régional avait également refusé la demande de maintien de couvre-feu du gouvernement régional.
  • Confinements infrarégionaux : six régions (Baléares, Catalogne, Castille-la-Manche, Castille-et-Léon, Estrémadure et Navarre) n’ont plus de confinements infrarégionaux, les autres continuent d’appliquer la mesure ou gardent la possibilité de les mettre en œuvre selon l’incidence.
  • Couvre-feu : les régions ayant maintenu un couvre-feu sont les Baléares (23h-6h jusqu’au 23 mai), la Communauté Valencienne (minuit-6h) et la Galice (uniquement les municipalités classées en risque extrême).
  • Regroupements : les mesures sont hétérogènes, allant de l’absence de restrictions (Asturies) à une limite de 4 personnes en intérieur et 6 personnes en extérieur (Aragon et Galice par exemple).
  • Secteur hôtellerie-restauration : les horaires de fermeture sont variés (22h à Navarre et 01h en Asturies), plusieurs régions optant pour une ouverture jusqu’à minuit. Les conditions en termes de capacité d’accueil (à l’intérieur ou à l’extérieur et limite de personnes à table) sont diverses
Actualité économique

1    Mesures de réponse à la crise et de relance

Le gouvernement précise les modalités de restructuration des prêts garantis par l’Etat (prêts « ICO »). Certaines entreprises pourront bénéficier d’une extension de la maturité maximale des prêts ICO de 8 à 10 ans, d’une extension de la période de carence de 2 à 4 ans et d’une transformation du prêt ICO en prêt participatif. Enfin, en dernier recours et pour les entreprises les plus affectées par la pandémie, des remises « quitas » pourraient être accordées. Selon les résultats 2020 de l’entreprise, les remises pourraient aller de 50 % à 70 % du montant du prêt. La répartition de l’effort entre Etat et banques correspondrait à l’étendue de la garantie étatique, soit 80% pour l’Etat espagnol. Un code de bonne pratique va être publié très prochainement. Une commission formée du Trésor espagnol, de la Direction Générale de la politique économique, de l’ICO et de plusieurs organisations professionnelles financières (AEB, CECA, Unacc et Asnef) assurera le suivi de ces bonnes pratiques. La Banque d’Espagne sera un observateur. Si l’adhésion de la part des banques sera volontaire, les entités ne souhaitant pas adhérer devront l’indiquer explicitement : des listes des entités adhérentes et non-adhérentes seront publiées pour la bonne information des clients.

Chômage partiel : le gouvernement et les partenaires sociaux se sont mis d’accord le 06/05 sur la prolongation du dispositif de chômage partiel jusqu’au 30/09, mais poursuivront les négociations concernant les modalités. De plus, et dans le cadre du Dialogue social, le gouvernement proposera un dispositif pérenne d’activité partielle. Les fonds européens seront utilisés pour financer en partie un fonds –constitué par ailleurs au moyen de contributions versées par l’Etat, les entreprises et les travailleurs– qui permettra de mettre en place deux nouveaux mécanismes d’ajustement pour protéger l’emploi en cas de crise. La composante 23 du Plan National de Récupération et Résilience (PNRR espagnol) détaille ainsi d’une part une réforme pour activer ce dispositif pérenne de chômage partiel –d’ici la fin de l’année 2021– et de l’autre un « système de soutien à la remise à niveau des compétences », pour les travailleurs dans des secteurs en transition.

Transition digitale : le programme « Agentes del Cambio », intégré dans le plan de digitalisation du PNRR espagnol, prévoit 300 M€ de subventions pour l’intégration d’un expert numérique dans environ 15 000 PMEs afin de transformer leurs modèles d’activité.

 

2   Macroéconomie

L’Espagne enregistrerait les taux de croissance du PIB les plus élevés de l’UE en 2021 (+5,9 %) et 2022 (+6,8%), selon les prévisions économiques de printemps de la Commission qui a ainsi revu à la hausse ses prévisions de +0,3 pp pour 2021 et de +1,5 pp pour 2022 par rapport à l’hiver. Le taux de chômage serait de 15,7 % en 2021 et de 14,4 % en 2022, alors que le déficit public s’élèverait à -7,6 % et -5,2 % du PIB et la dette publique à 119,6 % et 116,9 % du PIB pour ces mêmes années.

Déficit public : l’autorité budgétaire indépendante (AiREF) prévoit une trajectoire du déficit plus optimiste que celle du gouvernement d’ici 2023 : 7,6 % en 2021, 4,6 % en 2022 et 3,9 % en 2023 (le gouvernement 8,4%, 5% et 4 % respectivement). Néanmoins, sa prévision pour 2024 reste plus pessimiste à 3,5 % (3,2 % selon le gouvernement).

Récupération : la 2ème Vice-présidente et Ministre des Affaires Economiques, Nadia Calviño, a indiqué que la récupération économique espagnole devrait se matérialiser au deuxième semestre 2021.

Renouvellement des équipes économiques du gouvernement : Ana de la Cueva, Secrétaire d’Etat à l’Economie au sein du Ministère d’Affaires Economiques, a démissionné le 10/05 après avoir assuré pendant près de trois ans la coordination de la Commission interministérielle des Affaires Economiques et après la remise du Plan National de Récupération et Résilience (PNRR) espagnol. Elle sera remplacée par Gonzalo García Andrés, économiste d’Etat avec une longue expérience au sein du Trésor espagnol (Directeur de la gestion de la dette publique, puis du financement international), qui travaillait depuis 2018 dans le secteur privé. Par ailleurs, le directeur général de l’information économique à la Présidence du gouvernement, Daniel Fuentes, ancien conseiller « politiques macroéconomiques et financières » à la Moncloa, a également quitté ses fonctions. Tout comme Víctor Echevarría, qui avait succédé à Daniel Fuentes au sein de cabinet économique du Président dirigé par Manuel de la Rocha.

 

3   Marché du travail

 « Loi riders » : le gouvernement a approuvé le 11/05 la réglementation qui permettra aux livreurs de plateformes numériques, comme Glovo ou UberEats, d’obtenir un statut de salariés. Les plateformes numériques ont un délai de trois mois pour s’adapter à ces nouvelles conditions. Cette loi affectera entre 15 000 et 17 000 livreurs de plateformes numériques et aura un impact de 29 M € en termes de perception de cotisations, selon le Ministère du Travail. Les syndicats ont critiqué le retard du gouvernement, qui a mis deux mois à transcrire dans la loi l’accord trouvé avec les syndicats et les organisations patronales.

Le plan du gouvernement contre le faux travail temporaire (« temporalidad fraudulenta ») a permis de transformer 78 668 contrats frauduleux au 31 mars. Ce plan, lancé pour la 3ème fois après les éditions 2018 et 2019, a permis de transformer des faux contrats temporaires principalement en Andalousie (22 702), Madrid (10 086), Catalogne (9 152) et Communauté Valencienne (7 999).

 

4   Entreprises

L’insolvabilité des entreprises a augmenté de 71 % g.a pendant les quatre premiers mois de l’année 2021 : la hausse a été particulièrement forte en avril (1 246,3 %), passant de 41 procédures en 2020, au début du confinement et du moratoire des procédures de faillite, à 552 en 2021. Pour rappel, le gouvernement a prorogé ce moratoire jusqu’au 31 décembre 2021 : les insolvabilités comptabilisés correspondent donc à des demandes faites volontairement par les entreprises insolvables.

 

5   Secteur immobilier

Loi logement : alors que des négociations sont toujours en cours pour la rédaction d’un projet de loi logement, le vote au Parlement ne devrait finalement pas avoir lieu avant le troisième trimestre 2021.

 

6   Secteur financier

Résultats bancaires : la publication des résultats des banques espagnoles au T1 2021 a montré la reprise de la rentabilité dans le secteur. Ces bons résultats sont avant tout la conséquence d’une poursuite de réduction de coûts d’opération ainsi que d’une baisse des provisions. Les cinq banques espagnoles côtés à l’Ibex (Caixabank, BBVA, Santander, Sabadell et Bankinter) ont enregistré un bénéfice de 7,8 Md€ contre des pertes de 1,1 Md€ au T1 2020. La rentabilité (ROE) augmente pour 4 de ces banques, particulièrement Santander (9,8%, + 8,3 p.p.). Bankinter reste l’entité la plus rentable (11,3% ; +1,0 p.p.). L’exception est Sabadell, dont la rentabilité déjà faible diminue (1,0% ; -0,8 p.p.). Depuis la publication de leurs résultats trimestriels, les valeurs boursières des banques espagnoles ont fortement augmenté : Sabadell (+23,7%), Bankinter (+13,6%), Santander (+7,3%) et BBVA (+5,5%), à l’exception de Caixabank (-1,2 %). Ces récentes hausses ne permettent toutefois pas de rattraper les niveaux pré-pandémiques (-7,8 % pour l’IBEX 35 Bank au 11/05/2021 par rapport au 19/02/20, début de la multiplication des cas de Covid-19 hors de Chine).