Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants : 

- Nigéria : les revenus de la TVA s’élèvent à 1,31 Md USD au premier semestre, un record ; la Banque centrale continuera à rémunérer les envois de fonds de la diaspora ; les projets d’ investissements en hausse de 75% au premier semestre ; Aliko Dangote première fortune d’Afrique pour la dixième année consécutive. 

- Ghana : le Cocobod anticipe une production de 950 000 tonnes de cacao pour cette année.

Le chiffre à retenir:

0,88 USD

C’est le coût moyen d’un gigaoctet d’internet mobile au Nigéria, soit le 8ème tarif le plus abordable en Afrique et le 43éme au monde.

Nigéria

Les revenus de la TVA s’élèvent à 1,31 Md USD au premier semestre, un record.

D’après le Bureau national des statistiques (NBS), les revenus de la TVA auraient atteint 1,31 Md USD lors du premier semestre 2021. Cela correspond à une hausse de 9,17% par rapport au dernier trimestre de 2020 et à une croissance en glissement annuel de 52,93%. Cette forte progression s’explique principalement par la hausse de la TVA de 5% à 7,5% qui a eu lieu en février 2020. Les recettes de TVA collectées au premier trimestre 2021 constituent ainsi un record absolu en la matière. L’industrie est le secteur qui a généré le plus de recettes avec 130,4 M USD suivi par les services (112,1 M USD) et les ministères et entreprises parapubliques (71,1 M USD). En 2020 les revenus de la TVA avaient représenté 4,04 Mds USD soit 38,8 % des recettes de l’Etat. Par ailleurs, en début d’année, le FMI a recommandé au gouvernement d’augmenter la TVA à 10% d’ici 2022 et à 15% d’ici 2025 afin d’atteindre le taux moyen d’imposition dans la CEDEAO.

La Banque centrale continuera à rémunérer les envois de fonds de la diaspora.

La Banque centrale du Nigéria a annoncé qu’elle maintiendra jusqu’à nouvel ordre son programme de rémunération des envois de fonds de la diaspora. Introduit le 5 mars de cette année, ce système nommé «Naira 4 Dollar Scheme» offre cinq nairas (0,013 USD) pour chaque dollar envoyé par l’intermédiaire d’opérateurs officiels. La durée initiale de cette initiative était de deux mois. L’objectif de la CBN est de faciliter et encourager les envois de fonds de la diaspora nigériane, l’une des principales sources de devises étrangères. La CBN espère également concurrencer le marché parallèle et d'autres moyens non officiels de réception de devises. Pour rappel, les envois de la diaspora ont chuté de 71,2 % entre 2019 et 2020 passant de 19,16 Mds USD à 5,51 Mds USD, soit le plus faible montant depuis 2013. A noter également que les réserves de change ont connu un recul important ces derniers mois passant de 36,5 Mds USD fin janvier à 34,6 Mds USD à présent mais se situent à un niveau similaire à celui de l’an dernier (34,7 Mds USD en mai 2020).

Les projets d’investissements en hausse de 75% au premier semestre.

Selon la Nigerian Investment Promotion Commission (NIPC), les promesses d’investissements au premier trimestre 2021 sont en hausse de 75% par rapport à 2020. Représentant un total de 8,41 Mds USD (contre 4,8 Mds USD en 2020), cela reste inférieur au premier semestre 2019 lorsque 12,7 Mds USD avaient été investis. On peut en déduire que la reprise de l’activité économique se fait à un niveau encore inférieur à celui d’avant la crise. Ces promesses d’investissements sont particulièrement bénéfiques à certains secteurs : dans l’industrie, 5,08 Mds USD d’investissement ont été annoncés, soit 60% du total, suivie par la construction avec 2,9 Mds USD (34%), viennent loin après l’électricité (3%), l’agriculture (1%) et les autres secteurs (<1%). Géographiquement, les Etats de Bayelsa (3,6 Mds USD), Delta (2,94 Mds USD) et Akwa Ibom (1,4 Md USD) sont récipiendaires de 95% des intentions d’investissements dans le pays. Cela s’explique par la signature de 3 grands projets dans ces Etats : une usine pétrochimique d’engrais à Bayelsa, un port en eau profonde à Delta et une usine d’engrais de l’OCP (anciennement l’Office Chérifiens des Phosphates) à Akwa Ibom.

Aliko Dangote première fortune d’Afrique pour la dixième année consécutive.

Avec 11,3 Mds USD, le célèbre homme d’affaires Aliko Dangote a été désigné première fortune d’Afrique pour la dixième année consécutive par le magazine Forbes. Du nom de son fondateur, le groupe Dangote est un acteur majeur du ciment : présent dans 10 pays africains, le groupe produit et vend 45 millions de tonnes de ciment par an. Parmi les autres secteurs de production du groupe on trouve le sucre, la farine, les pâtes alimentaires et prochainement les engrais et le pétrole raffiné. En effet, le groupe a lancé en 2016 la construction de la plus grande raffinerie du monde : pour un investissement estimé à 12 Mds USD sur plus de 2 600 hectares et d’une capacité de 650 000 barils par jour, elle devrait commencer ses activités l’an prochain. De plus, le groupe achève la construction d’une usine pétrochimique d’engrais : capable de produire de l’ammoniac et de l’urée à partir de potasse, phosphates et de gaz, son coût estimé à 2,5 Mds USD lui permettra de produire 3 millions de tonnes d’engrais par an.

Ghana

Le Cocobod anticipe une production de 950 000 tonnes de cacao pour cette année.

Le Cocobod – l’autorité de régulation de la filière cacao ghanéenne – anticipe une production de 950 000 tonnes de cacao pour 2021. Depuis le début de cette année, l’arrivage de fèves est déjà supérieur de 19,6% par rapport à la même période de 2020. Alors que la demande mondiale de cacao s’est amoindrie du fait de la pandémie, le Nigéria et la Côte d’Ivoire voient eux aussi leur production augmenter. De plus, la Chine a débuté ses exportations de cacao en avril dernier avec l’envoi d’un premier lot de fèves à destination de la Belgique. Le prix du cacao est ainsi en baisse de 17% par rapport à l’année dernière. A cela s’ajoutent les coupures d’électricité au Ghana et en Côte d’Ivoire qui renchérissent les coûts de production. Dans ce cadre de baisse des prix et d’augmentation des coûts de production du cacao, le Ghana et la Côte d’Ivoire peinent à imposer la taxe supplémentaire de 400 USD par tonne de fèves mise en œuvre l’année dernière pour garantir aux fermiers producteurs de cacao un différentiel de revenu décent (DRD). Alors que ce système avait été accepté fin 2019 par les grands négociants agricoles (notamment les confiseurs américains Mars Wrigley et Hershey), ces derniers se voeint repprocher de se détourner de l’achat direct dans le pays au profit d’achat en bourse pour éviter de payer ce surplus. A ce titre, des négociations se sont ouvertes en fin de semaine dernière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana d’une part et des représentants de Mars Wrigley d’autre part. Des rencontres similaires devraient avoir lieu dans les prochaines semaines avec d’autres entreprises du secteur pour évoquer les baisses de prix du cacao et la viabilité du système de DRD dans le cadre de la pandémie.

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