Secteurs bancaires dans l'AEOI

Editorial

Chers amis,

Ce nouveau numéro de notre Lettre mensuelle régionale est consacré au secteur bancaire dans les pays de la région Afrique de l’Est Océan Indien. Je tiens à remercier nos collègues des services économiques d’Addis Abeba, Dar es Salam, Kampala, Khartoum et Tananarive pour leur travail, ainsi que notre stagiaire Ilham Osrhir qui de Nairobi a coordonné la préparation de ce numéro.

En première analyse, il en ressort que la présence française dans le secteur bancaire est peu développée dans notre région : Madagascar, et Djibouti. Ailleurs, soit rien, soit par ci par là un bureau de représentation (par exemple Société Générale au Kenya), soit un désengagement (Maurice, Comores). Le Kenya apparait clairement comme le pays où le secteur bancaire est le plus mature, mais aussi où il a une vraie portée régionale : dans beaucoup de pays de la région, on retrouve des filiales de banques kényanes, et même au-delà de la région (Equity bank s’installe désormais en République Démocratique du Congo). Pour parler du Kenya, le secteur bancaire y est concurrentiel avec un peu plus d’une quarantaine de banques, dont les 10 premières cumulent certes 80% des actifs, mais les cinq premières atteignent à peine 60% du marché en termes d’actifs. Enfin, à l’échelle régionale, l’impression première est que le secteur bancaire a relativement bien résisté à la crise sanitaire et ses conséquences sur l’économie, mais souvent le niveau des prêts non performants (PNP) et des provisions est encore sous-estimé, les banques ayant été protégées par les mesures prises par les banques centrales pendant la crise (cf extension des mesures de restructuration). Il est à craindre que le niveau des PNP n’augmente brutalement quand ces mesures cesseront leurs effets.

Parmi les autres informations importantes que vous trouverez dans cette lettre mensuelle, le graphique du mois, qui ce mois-ci présente les dernières prévisions du FMI d’avril, le traditionnel World Economic Outlook. En résumé, si notre région voit ses prévisions  de croissance s’améliorer, avec des prévisions meilleures que la moyenne de l’Afrique subsaharienne pour 2020 (-1,9% pour l’Afrique subsaharienne en 2020, +,03 % pour l’AEOI, des divergences fortes entre pays subsistent tant en termes d’évolution des perspectives de croissance pour 2020,  comme pour 2021. Pour autant, ces perspectives pour 2021 ont été publiées avant les nouvelles mesures sanitaires prises par plusieurs pays récemment.

Sur le front du Covid, la troisième vague (ou deuxième, selon les pays) frappe les pays de la région, à des degrés divers, obligeant plusieurs d’entre eux à prendre de nouveaux trains de mesures pour limiter la propagation du virus, alors que les systèmes de santé sont dans la plupart des pays sous tension extrême : Kenya, Madagascar, Maurice ont ainsi renforcé leurs dispositifs (couvre-feux renforcés, fermeture des écoles ou des bars et restaurants, fermeture totale ou ciblée des frontières aériennes …). Ces mesures auront un impact sur l’économie sans nul doute. Espérons surtout qu’elles auront un impact sur la diffusion du virus.

Enfin, et pour conclure, je souhaite la bienvenue à Héloïse Tournoux qui a rejoint l’équipe du Service économique régionale en qualité d’adjointe au chef du service, cheffe du pôle macroéconomique-développement.

 

Je vous souhaite à tous une très bonne lecture de cette lettre économique régionale.

 

Jérôme BACONIN

Chef du Service économique régional

jerome.baconin@dgtresor.gouv.fr