En 2020, les exportations françaises vers le Panama enregistrent un net recul du fait de la pandémie et de l’influence de la séquence des livraisons d’avions relatives à un contrat ATR. Le solde bilatéral reste fortement excédentaire en faveur de la France. Le Panama joue le rôle de plate-forme de réexportation vers les autres pays d’Amérique Latine.

Les échanges commerciaux bilatéraux, passant de 590,6 M EUR à 372 M EUR entre 2019 et 2020, enregistrent une forte contraction (-37% en valeur), après trois années de croissance régulière. Ils sont de fait quasiment retournés à leur niveau de 2015. Cette dégradation s’explique principalement par l’émergence de la pandémie au Panama ainsi qu’en Amérique Latine (le pays est un centre régional de réexportation).  

Des exportations françaises vers le Panama en net recul.

En 2012 et 2013 les exportations françaises vers le Panama s’établissaient a plus de 800 M EUR et couplées à un niveau d’importations très faibles dégageaient un excédent commercial de plus de 800 M EUR. A partir de 2014, les exportations françaises se sont fortement repliées, s’établissant à 295 M EUR, soit une baisse de 63,8% par rapport à 2013. Ce niveau d’exportation s’est stabilisé jusqu’en 2016 pour ensuite retrouver un nouveau dynamisme à compter de 2017 et jusqu’en 2019.

En 2020, les exportations françaises à destination du Panama se sont fortement repliées. Elles ont diminué de 37,5% par rapport à 2019 sous l’effet de deux phénomènes :

  • L’émergence de la pandémie et le long confinement qui a suivi ont impacté négativement l’activité économique (le recul du PIB en 2020 a été de -9% selon le FMI) ainsi que la demande.
  • En 2018 et 2019 une part significative (304 M EUR en 2019) de nos exportations reposait sur la fourniture d’ATR à une société mexicaine de transport aérien dont le siège social est à Panama. L’essentiel des livraisons a aujourd’hui été réalisé ce qui impacte négativement la valeur de nos ventes en 2020.

Les aéronefs, bien qu’en forte baisse (-41,8% par rapport à 2019) pour les raisons déjà évoquées plus haut, reste le premier poste d’exportations à 177 M EUR, toujours sur la base du contrat ATR conclu en 2018.

Le second poste d’exportations françaises vers le Panama est constitué par les « parfums et produits de toilette » qui malgré un repli de 31% par rapport à 2019 représentent 18,5% du total de nos ventes. Une partie significative de ce chiffre d’affaires est imputable aux activités de l’Oréal qui a fait du Panama un centre régional de redistribution.

Les ventes de produits pharmaceutiques, bien qu’ayant enregistré un recul de 20%, se maintiennent comme le troisième poste d’exportation vers le Panama, à 49 M EUR (la zone Franche de Colon est la première zone franche mondiale pour le négoce des médicaments, devant Singapour).

Enfin, les ventes françaises de « boissons alcoolisées distillées » diminuent également de prés de 40% pour atteindre 29 M EUR en 2020.

Sur les neuf premiers mois de 2019, la France confirme sa place comme premier pays européen fournisseur de la Zone Franche de Colon et comme septième fournisseur mondial de cette zone (source : Ministère du Commerce panaméen).

Des importations en provenance du Panama à la fois marginales et en repli.

Les importations françaises de produits panaméens sont historiquement tout à fait marginales du fait de la faiblesse de l’appareil productif du Panama qui reste un pays d’importations.

En 2020 par rapport à 2019, elles ont diminué de près de 16% du fait principalement de la réduction des capacités locales de production suite au très long confinement imposé par les autorités panaméennes. Elles sont essentiellement composées de produits de la pêche, de produits agro-alimentaires et de chaussures.

Un excédent, qui s’il recule, demeure important.

S’il enregistre une forte contraction en 2020 (-38% par rapport à 2019), le solde commercial bilatéral demeure très largement positif. Avec 348,25 M EUR, il est, et de loin, notre premier excédent en Amérique Centrale.