Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Nigéria : le microcrédit en hausse de 82% en 2020 ; le manque de fiabilité du réseau électrique coûterait 29 Mds USD chaque année aux entreprises nigérianes ; Lagos dévoile la feuille de route de sa stratégie agricole 2021-2025 ; General Electric finance le premier centre de traitement des cancers à Lagos. 

- Ghana : Moody’s maintient sa notation à B3 avec perspective négative ; accord rompu pour la reprise de la mine d’or de Bibiani.

Le chiffre  à retenir:

1,1 Mds USD 

C’est le coût estimé du paludisme pour l’économie nigériane selon l’OMS.

Nigéria

Le microcrédit en hausse de 82% en 2020.

D’après les données du Bureau national de statistiques, un total de 1,44 Md USD a été accordé en microcrédits en 2020 au Nigéria. Cela représente une hausse de 82% par rapport à 2019 lorsque les microcrédits avaient atteint 793 M USD. En 2018 ce même chiffre ne représentait que 659 M USD, soit moins de la moitié du montant enregistré en 2020. Le microcrédit progresse ainsi plus rapidement que d’autres formes de financement comme les prêts des banques commerciales (+12,4% en 2020) ou la finance islamique (+57,9% en 2020). La forte croissance des microcrédits en 2020 peut s’expliquer en grande partie par un besoin de financement immédiat accru afin de compenser la baisse des revenus suite à la pandémie de la Covid-19. Au Nigéria, ces emprunts se caractérisent par leur faible montant et par leur courte échéance, dépassant rarement un an. La plupart sont accordés à travers des téléphones portables ou suite à de simples échanges de courriers électroniques entre les emprunteurs et leurs banques de microfinance. D’après la Banque centrale, le nombre d’institutions de microcrédits officiellement reconnues serait d’environ 900 au Nigéria.

Le manque de fiabilité du réseau électrique coûterait 29 Mds USD chaque année aux entreprises nigérianes.

La Banque mondiale a déclaré cette semaine que les entreprises nigérianes subiraient une perte annuelle de 29 Mds USD en raison du manque de fiabilité du réseau électrique. Malgré le plan de redressement du secteur électrique sur cinq ans adopté en 2017 par les autorités nigérianes, assistées par la Banque mondiale, l’approvisionnement reste en effet toujours irrégulier et les coupures de courant récurrentes. La Banque estime que les pertes globales du système électrique sont particulièrement élevées : 26% de la production électrique serait perdue à cause de l’état des infrastructures de distribution. Toujours d’après l’institution de Bretton Woods, le Nigéria compterait le plus grand nombre de personnes sans accès à l’électricité au monde. Une personne sur dix au monde sans accès à l’électricité résiderait au Nigéria et 78% des nigérians auraient accès à l’électricité pendant moins de 12 heures par jour. Enfin, la Banque mondiale a également fait part de son inquiétude quant au manque de transparence du système de tarification qui alimente la réticence de la population à payer les factures. Les fournisseurs ne seraient pas en mesure de mesurer précisément la consommation électrique de 60% des consommateurs et le taux d’impayés attendrait 34%.

Lagos dévoile la feuille de route de sa stratégie agricole 2021-2025.

Le Gouverneur de l’Etat de Lagos, Babajide Sanwo-Olu a annoncé la feuille de route du secteur agricole pour les cinq prochaines années. Afin de renforcer le poids du secteur dans le PIB (de 2 à 5%) et de générer 10 Mds USD, plusieurs infrastructures sont en développement. Un marché de gros va être mis en place afin de réduire le gaspillage et d’assurer une meilleure logistique entre le producteur et le consommateur. « Le plus grand grenier à riz d’Afrique » doit aussi être finalisé d’après Abisola Olusanya, déléguée à l’agriculture. Plusieurs fermes piscicoles, avicoles, laitières et bovines doivent être développées grâce aux investissements du secteur privé et aux transferts de technologies. L’Etat de Lagos, d’une superficie de 2 700 km2 ne représente que 0,3% du territoire national mais héberge environ 10% de la population du pays. Seulement 18% de la demande alimentaire de l’Etat est assurée de manière autonome. L’objectif à l’horizon 2025 est de produire 40% de cette demande.

General Electric finance le premier centre de traitement des cancers à Lagos.

Le Nigéria a inauguré le premier hôpital dédié à la lutte contre le cancer à Lagos. Le Marcel Ruth Cancer Centre and Specialist Hospital (MRCC) situé à Victoria Island est le premier hôpital du pays équipé et spécialisé dans le diagnostic et le traitement des cancers. Financé par la filiale santé du groupe américain General Electric (GE Healthcare), on y trouve divers équipements modernes : dispositifs de mammographies, appareils de radiothérapie, rayons-X et radios. Des professionnels formés à l’utilisation des machines et spécialisés en cancérologie complètent le dispositif. Les restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire ont contraint certains Nigérians à reporter leurs traitements suivis à l’étranger. Cette unité oncologique doit permettre aux malades de se soigner au Nigéria alors qu’en 2018, 116 000 cancers ont été diagnostiqués dans le pays et 70 000 patients en sont morts. En 2021, la santé ne représente que 3,9% des dépenses publiques du pays, loin des recommandations de la CEDEAO qui fixe un objectif de 15% du budget annuel au secteur de la santé.

Ghana

Moody’s maintient sa notation à B3 avec perspective négative.

L’agence de notation Moody’s a annoncé maintenir sa notation de l’endettement du Ghana à B3 tout en conservant également des perspectives négatives. En avril 2020, Moody’s avait maintenu sa notation à B3 mais avait revu la perspective du pays de positive à négative suite à la progression de la pandémie. Le maintien des perspectives négatives pour cette année 2021 reflète d’après Moody’s les risques croissants que la Covid-19 représente pour l’économie ghanéenne, particulièrement exposée aux chocs externes en raison de sa forte dépendance à l’égard du financement sur les marchés internationaux. L’agence de notation avait déjà indiqué plus tôt cette année que le Ghana était le deuxième pays le plus exposé aux risques externes en Afrique subsaharienne derrière la Zambie en raison des échéances à court terme de la dette extérieure et du niveau des réserves internationales. Alors qu’elle s’élevait à 76,1% du PIB fin 2020, la dette publique devrait atteindre 80% du PIB d’ici la fin de l’année d’après les estimations de Moody’s, en ligne avec les prévisions du FMI qui anticipent un ratio dette sur PIB à 81,5%. Pour rappel, la notation de Standards & Poors est de B- avec une perspective stable et celle de Fitch B avec perspective stable.

Accord rompu pour la reprise de la mine d’or de Bibiani.

L’accord signé il y a un an entre l’entreprise chinoise Chifeng Jilong Gold Mining et l’australienne Resolute pour la reprise de l’exploitation aurifère de Bibiani, dans le sud-ouest du pays, aurait été rompu. L’annulation de ce contrat de 105 M USD s’expliquerait par le fait que le renouvellement de la concession minière accordé cette année entre Resolute et l’état ghanéen ne reconnaîtrait pas la reprise par Chifeng. L’entreprise chinoise réclamerait à présent 5 M USD en dommages-intérêts à Resolute mining. Plus tôt ce mois, lors d’un débat sur l'exploitation minière organisé par le ministère des Terres et des Ressources naturelles, le président Akufo-Addo a rappelé à nouveau les risques environnementaux liés à l’extraction aurifère. Il a ainsi déclaré espérer bâtir un consensus national promouvant une industrie minière à petite échelle responsable et respectueuse de l’environnement. Pour rappel, le Ghana est le plus gros producteur d’or du continent africain. Largement dominée par des entreprises étrangères, l’extraction aurifère est la principale filière du secteur minier ghanéen et le secteur représente le premier poste d’exportations du pays.

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