Relativement épargnée par la première phase de la crise sanitaire en 2020, l’Afrique subsaharienne est néanmoins entrée dans sa première récession économique en 25 ans. Si les pays de la CEMAC ont montré une certaine résilience sanitaire à la crise de la Covid, les conséquences des restrictions de déplacement mises en place au 2ème trimestre et le choc de demande entrainé par la récession mondiale sans précédent auront, ici comme ailleurs, pesé sur la croissance.

Edito

La pandémie a donc frappé moins durement l’Afrique centrale que d’autres régions et ce n’est pas la seule chose qui retient l’attention. La baisse des revenus pétroliers a pénalisé les pays de la CEMAC, mais elle aura en définitive été moins forte, et moins durable, que lors de la crise de 2015. Les bailleurs ont répondu massivement et rapidement et les pays de la CEMAC ont également mobilisé, plus que par le passé, les marchés financiers domestiques. Le maintien – voire la légère reprise des prix du cuivre et du cobalt a limité la récession en RDC. On pourrait espérer, ici comme ailleurs, et pourquoi pas ici un peu plus qu’ailleurs, une reprise rapide. L’examen des projets de budget des pays de la région pour 2021 laisse notamment espérer une reprise de l’investissement public.

 Pourtant à ce stade, les prévisions restent très prudentes. Zones de crise, tensions en périodes électorales, les opérateurs économiques voient des risques d’instabilité sur le terrain politique – et à l’inverse trop de continuité dans les difficultés liées à l’environnement des affaires. Quelques pays de la sous-région ont du mal à faire progresser une discussion constructive avec le FMI ce qui pourrait fragiliser la dynamique collective mise en place après 2016.

 La période post-Covid qui va s’ouvrir pourrait pourtant être une période de renouvellement : conséquence de la pandémie, les pays cherchent à être moins dépendants des importations des produits essentiels – une incitation supplémentaire à diversifier l’activité économique. La mise en œuvre de la ZLECAf a finalement démarré. Le travail réalisé depuis plusieurs années pour améliorer la gestion des finances publiques commence à donner des résultats. Le moment serait bien choisi pour reprendre le dialogue avec le secteur privé et essayer de lui donner une dynamique nouvelle.