HONG KONG

 

 Transport maritime : le port de Hong Kong recule en 9ème position du classement mondial

Après avoir perdu deux rangs au classement mondial en 2018, puis de nouveau un rang en 2019, le port de Hong Kong se voit cette année encore rétrogradé d’une place, en 9ème position désormais derrière le port chinois de Tianjin. Ce classement basé sur les flux de conteneurs (avec pour unité de mesure l’équivalent 20 pieds ou EVP) transitant par chaque hub portuaire montre que le port de Hong Kong voit ses flux se contracter de -1,9% à 17,9 M EVP, tandis que la plupart des autres ports chinois croissent de manière assez sensible. C’est par exemple le cas de celui de Qindao (+4,7%) qui avait dépassé Hong Kong dans ce classement en 2019 ou celui de Ningbo-Zhoushan dans la Greater Bay Area (+4,4%). Parmi les 8 ports devançant Hong Kong, 6 sont désormais chinois, dont Shanghai, Shenzhen et Guangzhou-Nansha. 

Emploi : le taux de chômage atteint 7% au mois de janvier

Le taux de chômage  atteint son niveau le plus élevé en 16 ans, à 7% en janvier, avec désormais un total de 253 300 demandeurs d’emploi. Le taux de chômage trimestriel glissant atteint 6,6%, en hausse de 40 points de base. Parmi les secteurs touchés, c’est celui des services de restauration qui est le plus lourdement impacté, avec un taux de chômage de 14,7%. Cette détérioration conduit plusieurs acteurs dont la chambre générale des petites et moyennes entreprises hongkongaise (HKGCSMB) à demander un renouvellement du programme de soutien à l’emploi. Celui-ci avait subventionné jusqu’en novembre 2020 les salaires versés par les entreprises hongkongaises (avec un plafond), en échange d’un engagement de celles-ci à ne pas licencier leur personnel. Le plan avait couté au total plus de 10,5 Mds USD au gouvernement de la RAS qui a répété depuis ne pas vouloir reconduire ce programme.

Conflit commercial avec les Etats-Unis : le gouvernement de Hong Kong obtient la constitution d’un groupe d’experts à l’OMC

 Le 14 juillet dernier, Donald Trump a abrogé le régime commercial préférentiel accordé à Hong Kong par Washington, en tant que territoire douanier douanier distinct de la Chine. Un mois plus tard, les douanes américaines ont imposé que tout produit manufacturé à Hong Kong porte la mention « Made in China ». Ces mesures sont entrées en vigueur en novembre dernier. Le gouvernement de Hong Kong, membre à part entière de l’OMC, avait alors fait part de son mécontentement puis saisi en janvier 2021 l’organe de règlement des différends de l’OMC afin que ce conflit soit arbitré. Cette première saisine n’avait pas abouti, du fait du refus des Etats-Unis. La seconde saisine par Hong Kong a cette fois été acceptée (conformément aux règles de l’OMC, une majorité simple lors du vote est suffisante pour que la saisine soit acceptée, malgré le refus américain).  Un panel d’experts sera donc formé au cours des prochaines semaines et sera chargé de trancher ce conflit commercial opposant les Etats-Unis à Hong Kong.

 Budget 2021-22 : la hausse de la taxe sur les transactions mal reçue par les marchés

Lors de son discours de présentation du budget le 24 février, Paul Chan, Secrétaire aux finances a présenté une mesure visant à augmenter les recettes fiscales de Hong Kong : pour la première fois depuis 1993 la taxe sur les transactions financières (Stamp Duty) à la bourse de Hong Kong sera augmentée, de 0,1% à 0,13%. Cette mesure est, selon Paul Chan, la source de recettes fiscales supplémentaires la plus viable et la plus indolore parmi toutes les mesures potentielles. Elle devrait générer une recette fiscale supplémentaire d’un milliard USD, pour un total estimé pour ce poste de 12 Mds USD sur l’année fiscale 2021-22. Cette mesure intervient dans un contexte de fort dynamisme pour la bourse hongkongaise, avec des volumes traités en hausse de 60% au cours de l’année 2020.Suite à cette annonce, l’action HKEX a chuté de près de 12,3%, sa plus forte baisse intra journalière jamais observée, avant de clôturer en baisse de 8,8%. De nombreux acteurs de la place s e sont exprimés afin de faire part de leur déception face à cette annonce, qui pourrait d’après certains fragiliser le développement de la bourse de Hong Kong. Citi a estimé que cette mesure pourrait réduire les volumes de titres échangés à Hong Kong de 3%.

 

Monnaie digitale : la banque centrale chinoise ainsi que celle des Emirats Arabes Unis se joignent à l’initiative de la HKMA et de la Bank of Thailand.

L'Autorité monétaire hongkongaise (HKMA) et la Bank of Thailand (BOT) ont annoncé le 23 février que l’institut des monnaires digitales de la People’s Bank of China (POBC) ainsi que la banque centrale des Emirats Arabes Unis se joignaient à elles pour la deuxième phase du projet Inthanon-LionRock qui vise à créer une monnaie de banque centrale digitale pour les paiements internationaux inter-devises. Le projet a par la même occasion été renommé « m-CBDC » pour Multiple Central Bank Digital Currency.  La prochaine étape du projet consistera en la réalisation d’un démonstrateur de faisabilité sur un protocole de registre distribué (DLT en anglais pour Distributed Ledger Technology) permettant de faciliter les paiements inter-devises en temps réel. Cette nouvelle infrastructure technologique pour les paiements internationaux vise à pallier les inefficiences, coût élevé et problématiques règlementaires des flux de paiements internationaux.

Finance verte : l’électricien CLP émet à Hong Kong pour 300 M USD d’obligations vertes via sa filiale CAPCO

Ce 24 février, CAPCO a levé 300 M USD via sa troisième émission d’obligations vertes (après 500 M USD en juillet 2017 et 350 M USD en 2020). Le rendement de cette émission à 10 ans s’est établi dans la fourchette indicative initiale avec un écart de 87,5 points de base par rapport au taux à 10 ans américain (guidance initiale de ± 125 points de base). Cette opération s’inscrit dans la stratégie d’évolution du mix énergétique de Hong Kong, et les fonds levés permettront de financer la construction d'une nouvelle unité de turbine à gaz à cycle combiné (CCGT) au sein de la centrale électrique de Black Point à Hong Kong, après la mise en service de la première unité CCGT par CAPCO en 2020. Celle-ci avait permis à CLP d’atteindre 50% de son électricité produite à partir de gaz naturel à Hong Kong l'année dernière.

 CAPCO (Castle Peak Power Company), propriétaire de la centrale de Castle Peak à Hong Kong est issue d’une joint-venture entre CLP (opérateur électrique hongkongais historique) et ExxonMobil. En 2013, Exxon avait revendu ses parts (30% du capital de CAPCO) à CLP pour 1,6 Mds USD.

CACIB, très actif sur le marché obligataire vert à Hong Kong, fait partie des co-bookrunners sur cette opération.