Brèves économiques et financières Hong Kong et Macao - semaine du 11 janvier 2021
Hong Kong
Sanctions américaines : impact sur le Tracker Fund TraHK
Le Tracker Fund, créé en 1999 après la crise asiatique est un ETF Exchange Trading Fund, qui suit l’indice Hang Seng Index HSI. Il gère un portefeuille de 13,6 Mds USD. Le gestionnaire américain State Street Global Advisors Asia Limited a annoncé le 11 janvier qu’il ne pourrait pas réaliser de nouveaux investissements dans les entités sanctionnées par l’Executive Order du 12.11.2020 qui interdit à toute personne et entreprise américaine d’investir dans les entreprises chinoises accusées de liens avec l’armée chinoise et impose de désinvestir avant novembre 2021. Le fond a également indiquant qu’il n’était plus adapté («no longer appropriate») aux investisseurs personnes américaines. Le Tracker Fund détient 2,4 Mds HKD dans China Mobile et 253 M HKD dans China Unicom. Les deux entreprises représentent 3,45% de l’indice HSI. China Telecom n’est pas inclus dans l’indice. Cette décision est survenue après l’annonce par Goldman Sachs, Morgan Stanley et JPMorgan de délister de la bourse de Hong Kong 484 produits de bourse dérivés liés à China Mobile, China Unicom et China Telecom.
Face au constat que le Tracker Fund ne pourrait plus remplir sa mission de suivi du HSI, les débats se sont ouverts sur le remplacement du gestionnaire, avec des interventions de la Chef de l’éxécutif Carrie Lam et de l’ancien président de HKMA Joseph Yam. Le 14 janvier le gestionnaire du fonds a annoncé revenir sur sa décision.
Environnement des affaires : sondage de l’Amcham
La Chambre de commerce américaine à Hong Kong a publié le 11 janvier les résultats d’un sondage réalisé auprès de ses membres entre le 11 décembre 2020 et le 4 janvier. 181 entreprises sur 1400 membres ont participé. Plus de 40% des entreprises participantes se disent pessimistes quant à leurs perspectives pour 2021 et craignent un environnement instable ou aggravé en 2021. 37% d’entre elles s’attendent à un environnement inchangé. Un tiers d’entre elles ont le sentiment que Hong Kong est devenue moins compétitive en tant que centre d'affaires mondial. 40% prévoient de conserver leur siège régional à Hong Kong pour les trois prochaines années. 59% sont optimistes quant aux opportunités offertes par la Greater Bay Area.
Les tensions sino-américaines demeurent en tête des préoccupations des entreprises (65,4%) devant les tensions politiques (49%) et la gestion gouvernementale (40%), le coût des opérations à Hong Kong (40%) et la résurgence des cas de Covid-19.181 réponses sur 1400 membres.
Exportations françaises en chute de 13% au cours des 11 premiers mois 2020
Les exportations françaises vers Hong Kong reculent de -13% au cours des 11 mois 2020 à 4,67 Mds EUR sous le double effet de la chute des ventes aéronautiques et de l’impact du Covid sur les ventes de biens de consommation malgré la résilience de la clientèle locale, les réexportations au départ de Hong Kong hub logistique, et les échanges transfrontaliers avec la Chine. Hors aéronautique, les exportations chutent de -6,5%. En 2019 les exportations avaient déjà chuté de -6,9% mais progressé de 7% hors aéronautique.
En Asie, Hong Kong se place en 4ème place des clients de la France pour la période janvier-novembre 2020, derrière la Chine (15 Mds EUR), Singapour (6,4 Mds EUR), le Japon (4,8 Mds EUR) et devant la Corée (4,28 Mds EUR).
L’aéronautique, 1er poste traditionnel de nos exportations vers Hong Kong, recule en 2ème place au cours de ces 11 premiers mois, avec 661,7 M EUR (- 38%) contre plus d’un milliard EUR exportés à la même période en 2019. Hong Kong est toutefois le 9ème client mondial de la France et a pris livraison de 5 aéronefs entre janvier et novembre.
Les ventes françaises dans le secteur des biens de consommation et de la mode demeurent considérables, Hong Kong étant l'un des principaux débouchés mondiaux, même si la croissance des années précédentes a été interrompue cette année suite à l'impact de la crise sanitaire et la quasi fermeture des frontières avec la Chine depuis le mois de mars. Les exportations ont progressé dans certains secteurs malgré la situation économique dégradée grâce au poids de la clientèle locale, en particulier des catégories les plus fortunées qui ne peuvent plus voyager, le commerce transfrontalier et internet (plusieurs plateformes étant basées à Hong Kong afin de bénéficier des facilités hors taxe offertes pour le commerce transfrontalier internet en Chine),le rôle de hub régional de Hong Kong (aucun tarif douanier ni taxes) où les marchandises peuvent être stockées avant leur réexpédition dans la région.
- La maroquinerie et articles de voyage se placent en tête des exportations (1 Mds EUR) et leurs ventes ont progressé en valeur de +4,5%. Hong Kong demeure le 1er débouché mondial pour les exports français du secteur, devant Singapour, les Etats-Unis et la Chine.
- Les exportations d’articles d’habillement, toutes catégories agrégées, constituent le 3ème poste de ventes françaises à Hong Kong pour près de 500 M EUR, Hong Kong étant le 6ème débouché mondial et 1er d’Asie. Hong Kong est le 5ème marché mondial pour les exports de la catégorie « autres vêtements et accessoires » (186 M EUR, mais en chute de -21%), le 7ème pour le prêt à porter (159 M EUR en hausse de 2%), le 8ème pour les sous-vêtements (63 M EUR, +16%), le 6ème pour la maille (50,5 M EUR, +10%) et le 1er et 3ème pour les vêtements en cuir (26,5 M EUR) et en fourrure (7 M EUR).
- Les exportations de bijouterie et joaillerie se contractent de -32% (178,7 M EUR, 5ème marché mondial, passé pour la 1ère fois derrière la Chine), ainsi que celles de chaussures (-12% à 138 M EUR, 7ème débouché mondial) et d’horlogerie (-19% à 74 M EUR, 1er marché en Asie). Les ventes de bijouterie fantaisie progressent en revanche de +33% à 39 M EUR (Hong Kong se plaçant au 4ème rang des clients).
- Les exports de parfums et produits pour la toilette progressent de +17% à 399,5 M EUR : Hong Kong se place au 9ème rang des destinations mondiales du secteur et 3ème en Asie derrière la Chine (1,3 Md EUR) et Singapour (1 M EUR) au cours de ces 11 mois et les exports sont supérieurs à ceux réalisés en 2018 et 2019 (en années complètes).
Dans le secteur agroalimentaire
- Pour les boissons : les exports de vins reculent de -3% à 394 M EUR, mais Hong Kong reste le 6ème débouché mondial et 2ème d’Asie après le Japon. Ceux de spiritueux chutent de -35% à 51 M EUR. Les ventes de bière progressent de 40% à 6,4 M EUR.
- Pour les produits alimentaires : les produits laitiers et fromages réalisent une bonne performance (+8,5% à 29,4 M EUR), tirés par le dynamisme des ventes en supermarché. Les trois autres principaux postes alimentaires reculent ou stagnent : viandes de volaille (-21% à 28 M EUR, mais Hong Kong demeure le 8ème débouché mondial et le 1er d’Asie), viandes de boucherie (24 M EUR, +2%), glaces et sorbets (15 M EUR, -7%, 7ème marché mondial et 2ème d’Asie après la Chine).
Parmi les autres principaux produits exportés vers Hong Kong :
- Les exportations de puces électroniques augmentent de +15% à 165 M EUR
- Les exportations de produits pharmaceutiques chutent de -21% à 93,6 M EUR.
- Avec l’annulation de nombreux événements cette année, les exportations de créations artistiques chutent de -47% à 80,4 M EUR, même si Hong Kong reste le 3ème débouché après les Etats-Unis et la Suisse.