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Faits saillants

► Fitch abaisse la note de la Malaisie de 1- à BBB+ avec perspective stable

► Le Royaume-Uni et Singapour signent un accord de libre échange

► Le forum économique mondial se tiendra à Singapour du 13 au 16 mai 2021

 

Région

  • Le PIB des pays de l’ASEAN devrait se contracter de 4,4% en 2020 avec une reprise attendue à 5,2% en 2021. Dans une dernière mise à jour de son Asian Development Outlook, la Banque asiatique de développement (BAsD) précise qu’en raison de la persistance de l’épidémie, et malgré une amélioration des indicateurs économiques au Vietnam, en Thaïlande et à Brunei, la situation a continué à se détériorer en Indonésie, en Malaisie et aux Philippines. Les prévisions de croissance de l’ASEAN sont revues à la baisse de -3,8% à -4,4% en 2020 et de +5,5% à +5,2% en 2021. La reprise sera conditionnée par l’efficacité des mesures de relance nationales et l’évolution du commerce et de l’économie mondiale.

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  • La valeur des transactions en private equity en Asie du Sud-Est a chuté de plus de 50% sur les trois premiers trimestres de 2020. Après une année 2019 florissante pour la private equity et le venture capital dans la région, la crise liée à l’épidémie de Covid a durement frappé le secteur. Le cabinet Bain & Company, a néanmoins montré dans un rapport sur le shadow capital, que les investisseurs de shadow capital ont continué de déployer des capitaux directs tout au long du cycle, contribuant à stabiliser le marché.

 Indonésie

  • Le gouvernement indonésien a déclaré que la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC) s’était engagée à investir 4 Mds USD dans le fonds souverain. L’engagement a été exprimé par le gouverneur de la JBIC, Tadashi Maeda, lors d’une réunion avec une délégation indonésienne dirigée par le ministre indonésien de coordination des Affaires maritimes et de l’Investissement, Luhut Pandjaitan. Ce montant serait le double de la contribution annoncée par l’US Development Finance Corporation. La loi omnibus sur la création d’emplois a rendu obligatoire la création d’un fonds souverain, que la loi qualifie d’institution de gestion d’investissement (Lembaga Pengelolaan Investasi ou «LPI»). Il a été annoncé que le nom officiel de l’entité serait « Nusantara Investment Authority » (NIA). La loi omnibus impose le financement du capital initial sur budget de l'État, mais l'Indonésie sollicite des contributions internationales pour la majeure partie du financement. NIA investira dans les infrastructures et dans d'autres secteurs de l'économie indonésienne.

  • La Banque asiatique de développement (BAsD) a approuvé un prêt de politique publique de 500 M USD pour soutenir les efforts du gouvernement indonésien visant à élargir l'accès au financement des micro, petites et moyennes entreprises et des groupes marginalisés. Ce programme de promotion de l'inclusion financière innovante aidera le gouvernement à mieux cibler et suivre l'inclusion financière, à améliorer l'infrastructure des paiements et à renforcer le cadre réglementaire pour les services financiers numériques, la confidentialité des données, la protection des consommateurs et l'éducation financière.

Malaisie

  • Fitch abaisse la note de la Malaisie, pour la première depuis 1998, de A- à BBB+ avec perspective stable. L’agence estime que les conséquences de la crise sanitaire ont amplifié un déficit budgétaire et un endettement public déjà élevés auparavant, en comparaison de pays au développement similaire, et que la reprise risque d’être entravée par l’incertitude politique qui dure depuis mars dernier. Elle anticipe une baisse du PIB de 6,1% en 2020 puis une reprise de 6,7% en 2021 (avec des doutes) et de 4,6% en 2022. Dans la foulée, Fitch a baissé la note de la compagnie pétrolière nationale Petronas dans la même proportion.

  • Les engagements de l’Etat atteignaient fin septembre 87,3% du PIB, la dette fédérale 60,7% du PIB et la dette fédérale statutaire 56,6% du PIB, selon le ministère des Finances. C’est cette dernière qui est prise en considération pour l’application du plafond légal d’endettement public, actuellement fixé (de manière temporaire) à 60% du PIB, alors que la dette fédérale est retenue par les institutions internationales.

  • L’indice des directeurs d’achat du secteur industriel (IHS PMI) baisse pour le 5ème mois consécutif, passant de 48,5 en octobre à 48,4 en novembre, du fait des incertitudes relatives à la demande tant interne qu’externe. Si on constate un ralentissement de cette tendance baissière, les industriels malaisiens se révèlent plus pessimistes que la moyenne de l’ASEAN (l’indice IHS PMI pour l’ASEAN vient de remonter à 50).

Singapour

  • Le Royaume-Uni et Singapour annoncent la signature d’un accord de libre-échange. La secrétaire d’Etat au Commerce international Elizabeth Truss et le ministre singapourienne du Commerce de l’Industrie (MTI), Chan Chun Sing, ont signé l’accord lors d’une cérémonie organisée à Singapour cette semaine. Il s’agit du deuxième accord de ce type signé par le Royaume-Uni en Asie après celui passé avec le Japon. Des négociations ont également été lancées pour la conclusion d’un accord de protection des investissements (IPA), qui doit être conclu entre 2 et 4 ans après l’entrée en vigueur de l’ALE, et doivent également l’être en 2021 pour la signature d’un Digital Economy agreement (DEA). Le communiqué du MTI relève en outre que le Royaume-Uni a exprimé un intérêt clair pour rejoindre le CPTPP, démarche soutenue par Singapour.

  • Le Forum économique mondial (WEF) se tiendra cette année à Singapour du 13 au 16 mai. C’est la deuxième fois que l’évènement se déroulera hors de la station de Davos en Suisse. Les organisateurs ont choisi Singapour en raison de la crise sanitaire.

  • Le Switch Fintech Festival a rassemblé cette semaine de multiples acteurs du secteur des technologies financières. Organisé en format virtuel par l’Autorité Monétaire de Singapour (MAS) et Entreprise Singapour (ESG), l’évènement a notamment accueilli une importante délégation française à travers un pavillon « Choose France – La French Tech » et les interventions de Cédric O, secrétaire d’Etat en charge de la Transition numérique et des Communications électroniques, de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, d’Arnaud Caudoux, directeur général adjoint de BpiFrance, d’Arnaud de Bresson, directeur général de Paris Europlace et de Kat Borlongan, directrice de la Mission French Tech.
  • La Banque centrale singapourienne accorde 4 nouvelles licences de banque numérique. La Monetary Authority of Singapore (MAS) a accordé le 4 décembre 4 nouvelles licences de banque numérique pour un début d’activité en 2022. Deux licences bancaires numériques complètes ont été attribuées au consortium Grab-Singtel et au groupe Sea, ce qui leur permet de fournir des services bancaires aux particuliers et professionnels, mais sans présence physique. Les deux autres sont des licences numériques de gros, accordées au chinois Ant Group ainsi qu’au consortium chinois regroupant Greenland Financial Holdings, Linklogis Hong Kong, et Beijing Co-operative Equity Investment Fund Management.

                    Vietnam               

  • Vietjet, la plus grande compagnie aérienne à bas prix du Vietnam, et son concurrent Bamboo Airways ont demandé au gouvernement une aide financière. En raison de la crise liée à la pandémie, les deux entreprises demandent au gouvernement de leur accorder le même soutien qu'à Vietnam Airlines. Vietjet, qui a déjà réduit les salaires de ses employés de 50%, a demandé un prêt de 172 M USD à taux bonifié.

  • Seuls 45,5% des fonds d'aide publique au développement (271,7 M USD) ont été dépensés par le Vietnam cette année selon le ministère des Finances. Seules quatre des 63 provinces et villes du pays (Hanoi, la province centrale de Binh Dinh et les provinces de Tay Ninh et Ba Ria-Vung Tau) ont atteint un taux de dépenses supérieur à 70%. Les deux raisons principales citées pour ce retard sont l'épidémie de Covid-19, qui a entravé les travaux de construction, et les catastrophes naturelles.

  • Le déficit du budget de l'État en 2020 devrait atteindre 4,99% du PIB. Les recettes budgétaires du Vietnam de janvier à septembre ont été estimées à 64,5% (42 Mds USD) de l'objectif annuel, soit une baisse de 11,5% en g.a. La pandémie de Covid-19 est la cause principale du repli de la croissance économique du Vietnam cette année. D'autres facteurs tels que la baisse des prix du pétrole, la lenteur des privatisations et le désinvestissement des entreprises publiques ont également affecté les recettes.

  • Le gouvernement vietnamien a dépensé près de 1 Md USD pour la lutte contre la pandémie et la réponse aux catastrophes. 774,7 M USD ont été alloués pour aider la lutte contre la Covid-19 et soutenir les personnes touchées par la pandémie, selon le ministère des Finances, tandis que 196,5 M USD ont été distribués pour aider à atténuer les effets des catastrophes naturelles, des inondations et de la peste porcine africaine. 32 950 tonnes de riz provenant des réserves nationales ont également été distribuées aux habitants des provinces et des villes touchées par des catastrophes naturelles.

Thaïlande

  • L'indice des prix à la consommation a baissé de 0,41% en novembre en g.a. après une baisse de 0,5% en octobre et 0,7% en septembre. Cette baisse moins importante que prévue a poussé le ministère du Commerce à revoir à la hausse ses prévisions d'inflation pour l'année 2020 à -0,87%, contre -1,1% auparavant. Les chiffres de novembre s'expliquent par une hausse des prix de la viande et des fruits et légumes. Pour 2021, le ministère du Commerce prévoit une inflation positive entre 0,7% et 1,7%.

  • La deuxième phase du "programme de co-paiement" du ministère des Finances entrera en vigueur le 1er janvier. Elle concernera 5 millions de personnes non couvertes par la première phase, à hauteur de 3 500 THB (116 USD) par personne. Les 10 millions de personnes couvertes par la première phase toucheront 500 THB additionnels (16 USD). Selon ce programme, le gouvernement subventionne à hauteur de 50% les petits achats de la vie quotidienne, dans une limite de 150 THB par jour (5 USD).

  • Chevron Thaïlande annonce un plan d'investissement de 200 M USD pour étendre ses activités dans le pays, avec l'ouverture de 100 nouvelles stations-services. Chevron compte aujourd'hui 400 stations sous la marque Caltex en Thaïlande et prévoit donc de passer à 500 en 2021. Les stations sont exploitées principalement par des investisseurs locaux.

Philippines

  • Alors que les mesures de confinement s’assouplissent, les chiffres du commerce extérieur laissent présager une faible reprise de l’activité économique au T4 2020. En octobre, les exportations philippines ont enregistré une baisse de 2,2% tandis que les importations chutent de -19,5% en glissement annuel. Cette nette contraction des importations reflète une baisse de la consommation domestique et de la confiance des investisseurs. Sur les 10 premiers mois de l’année, les exportations (52,1 Mds USD) et importations philippines (70,0 Mds USD) ont respectivement diminué de 12,5% et 25,2% en glissement annuel. Sur la période, le déficit commercial s’est ainsi contracté de 47,4% (-17,9 Mds USD contre -34,1 Mds USD).

Cambodge

  • Outre le riz décortiqué, le Cambodge a exporté plus de 5 millions de tonnes de produits agricoles vers 46 pays au cours des 11 premiers mois de l’année (+46% en g.a.), malgré la crise selon le ministère de l’Agriculture. Les principaux produits exportés sont le manioc séché (1,3 Mt, +8,3%), les bananes fraîches (300 000 t, +117%), le caoutchoucs (291 000 t, +18,3%), les noix de cajou (215 000 t, +26,6%), le maïs (195 000 t, +63,8%), les mangues fraîches (91 000 t, +83,5%), les piments frais (62 000 t, +38%), le sésame (6 000 t, +39,8%) et le poivre (5 000 t, +39,4%). Les principaux acheteurs de produits agricoles cambodgiens sont ses voisins thaïlandais et vietnamien, suivis de la Chine, l’UE, des autres pays de l’ASEAN, de l’Inde, du Japon et de la Corée, la Russie et l’Australie.

  • Le Conseil pour le développement du Cambodge (CDC) a délivré un certificat d'enregistrement final à la société Botum Sakor Energy Company Limited, filiale du conglomérat cambodgien Royal Group, pour la construction d’une centrale thermique au charbon de 700 MW dans la province de Koh Kong. Ce projet de 1 Md USD devrait créer 360 emplois. En octobre dernier, le CDC avait également approuvé le projet d’une centrale à charbon de 265 MW présenté par Oddormeanchey Power Industrial Co. dans la province d'Oddâr Meanchey. Le Cambodge compte actuellement 3 centrales thermiques au charbon d’une capacité cumulée de 740 MW, toutes situées dans la province de Preah Sihanouk.

  • Le ministre des Mines et de l’Energie a signé le 8 décembre des accords pour la mise en œuvre d’un projet hydroélectrique de 150 MW et de deux lignes de transmission de 500 kV. La société publique chinoise China National Heavy Machinery Corp (CHMC) investira ainsi 389 M USD dans la construction d’un barrage hydroélectrique de 150 MW sur la rivière Tatai Loeu (province de Koh Kong) sous la forme d’un BOT d’une durée de 39 ans. L’entreprise locale SchneiTec Co. a de son côté été autorisée à construire une ligne électrique de 500 kV sur 299 km de Phnom Penh à la frontière du Laos (330 M USD) et une autre ligne de 107 km de Battambang à la frontière thaïlandaise (111 M USD).

  • Le taux de prêts non performants du secteur de la microfinance s’est réduit de 2,56% en septembre à 2,27% en octobre, après avoir atteint un pic de 2,61% en mai. Le taux pour l’ensemble du secteur financier (y compris les banques et autres institutions financières) a également diminué, passant de 2,2% en septembre à 2,18% en octobre. La performance moyenne des prêts continue de s’améliorer comptablement pour le moment en raison des directives émises par la Banque nationale du Cambodge en faveur de la restructuration des prêts pendant la crise sanitaire.

Laos

  • Les Premiers ministres laotien et vietnamien ont exprimé leur intention de renforcer la coopération en matière de politique, de défense nationale et de promouvoir l'assistance et la confiance mutuelles dans les arènes régionales et internationales, lors de la 43ème réunion du Comité intergouvernemental de coopération bilatérale tenue à Hanoi le 6 décembre. Dix-huit documents ont été signés durant cette réunion afin d'approfondir la coopération entre les deux pays. Les investissements directs vietnamiens au Laos ont atteint 4,1 Mds USD (3ème investisseur étranger après la Chine et la Thaïlande). Le Vietnam est également un partenaire commercial clé du Laos, avec des échanges de 815 M USD au cours des 10 premiers mois de cette année, les deux Premiers ministres s’étant accordés sur un objectif de croissance de 10 à 15% en 2020 en g.a. malgré la pandémie.

  • L’usine de contreplaqué de la société Burapha Agroforestry, en construction dans la province de Vientiane, est achevée à 80%. Le coût de cette usine, qui devrait être mise en service en avril prochain, est estimé à 15 M USD. L’entreprise prévoit d’exploiter dans un premier temps 5 000 ha de plantations dans les provinces de Vientiane, Xayaboury et Xaysomboun, puis de passer à 15 000 et 60 000 ha dans les phases ultérieures, et enfin de construire une usine de pâte à papier dans la 4ème phase du projet.

Birmanie

  • Forte baisse des investissements sur les 2 premiers mois de l’année fiscale. Selon les chiffres publiés par le ministère de l’Investissement et des Relations économiques extérieures, les IDE approuvés ont chuté de 80% à 200 MUSD pour les mois d’octobre et novembre comparés à la même période l’année dernière. Pour mémoire, le FMI anticipe une baisse des flux d’IDE de 2,9% en 2021. De même, l’investissement domestique a fortement baissé à 51 M USD contre à 415 MUSD.

  • Le gouvernement japonais s’engage sur le développement de la zone économique spéciale de Dawei. Suite au retrait de fait de l’investisseur thaïlandais Ital-Thai, les autorités japonaises ont proposé au gouvernement birman de participer au financement du développement de la zone économique spéciale de Dawei, située au sud du pays près de la frontière thaïlandaise. A terme, l’investissement pourrait s’élever à 8 Mds USD et comprendre un port en eau profonde, une autoroute de 140 km reliant le site au  poste frontière de Htikhee (dont les travaux devraient débuter dès 2021) et une centrale électrique de 230 kV.

  • La Banque asiatique de développement (BAsD) financera un projet d’électrification rurale pour un montant de 171 M USD. Lors de son conseil d’administration du 5 décembre, la BAsD a approuvé l’octroi à la Birmanie d’un prêt de 171 M USD pour construire 44 sous-stations et 1 006 kilomètres de lignes de distribution à travers l'État de Kayin et les régions d'Ayeyarwady, Bago et Magway. Ce projet permettra de raccorder au réseau plus de 400 000 foyers dans 2 815 villages. Depuis 2012, l’institution a engagé près de 500 M USD en prêts et en assistance technique pour soutenir le secteur énergétique en Birmanie.