L’accord de coopération monétaire entre la France et l’UEMOA approuvé à l'Assemblée nationale
L’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi d’approbation de l’accord de coopération monétaire entre la France et l’UEMOA ce jeudi 10 novembre constitue une étape décisive dans la conduite de la réforme initiée par la signature de l’accord de coopération monétaire en décembre 2019 à Abidjan.
L’Assemblée nationale a adopté ce matin le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de coopération entre la France et les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) signé en décembre 2019.
Ce nouvel accord de coopération monétaire, initié à la demande de nos partenaires de l’UEMOA [Mali, Niger, Sénégal, Togo, Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Guinée Bissau], remplace le précédent accord du 4 décembre 1973. La réforme acte un cadre modernisé et renouvelé des relations de coopération monétaire entre la France et les pays de l’UEMOA selon quatre axes :
- Le nom de la devise qui a vocation à changer : les autorités de l’UEMOA ont indiqué leur souhait de passer du « franc CFA » à l'« ECO ». Si le passage à l’ « ECO » fiduciaire ne sera pas immédiat, il s’agit d’un changement symbolique majeur, qui est par ailleurs du seul ressort des Etats de l’UEMOA ;
- La suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur le compte d’opérations du Trésor français, déjà effective ;
- Le retrait de la France des instances de gouvernance de la Zone, également mis en œuvre par anticipation ;
- La mise en place concomitante de nouveaux mécanismes de dialogue et de surveillance des risques avec nos partenaires de l’UEMOA.
Le régime de change reste toutefois inchangé, avec le maintien de la parité fixe entre l’euro et la devise de l’Union, ainsi que le maintien de la garantie de convertibilité assurée par la France, paramètres essentiels à la stabilité macroéconomique de l’UEMOA.
Le caractère décisif de cette réforme a été récemment rappelé par le président de la République dans son entretien accordé au magazine Jeune Afrique. Elle s’inscrit dans le prolongement du discours du président de la République à l’université de Ouagadougou en novembre 2017.