Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

 

Faits saillants:

- Nigéria : l’économie nigériane recule de 3,62% au troisième trimestre 2020 ; la Banque centrale maintient son taux directeur à 11,5% ; le Gouverneur d’Oyo présente un Budget 2021 de 266 Mds NGN (700 MUSD) ; les compagnies européennes Air France, KLM et Lufthansa desserviront de nouveau le Nigéria en décembre ;

- Ghana : la Banque du Ghana maintient son taux directeur à 14,5% ; le fonds d’investissement britannique EAIF va financer une installation de regazéification de GNL.

 

 Le chiffre de la semaine: 

47,6%

C’est la contribution des Services au PIB nigérian au troisième trimestre 2020. Celles de l’Agriculture et de l’Industrie s’établissent respectivement à 30,8% et 21,6%.

Source: Bureau national des statistiques

 

Nigéria

L’économie nigériane recule de 3,62% au troisième trimestre 2020.

Dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19 et notamment par des cours du pétrole bas, le PIB nigérian s’est contracté de 3,62% au troisième trimestre 2020 en glissement annuel d’après le Bureau national des statistiques. Le Nigéria entre ainsi officiellement en récession en cumulant deux trimestres consécutifs de recul de l’activité économique, après un deuxième trimestre où le PIB avait chuté de 6,10%. La chute ralentit toutefois grâce à la levée progressive des restrictions sanitaires imposées pour endiguer l’épidémie. En ce troisième trimestre en revanche, le secteur pétrolier a été fortement impacté reculant de 13,89% en g.a, contre -6,63% au trimestre précédent. Cela s’explique par un prix du baril bas (environ 40 USD) et une production toujours faible : 1,67 millions de barils par jour au troisième trimestre alors que ce chiffre était de 1,81 lors du trimestre précèdent et de 2,04 au troisième trimestre 2019. Le secteur représente désormais 8,73% du PIB national. Quant aux activités non pétrolières, qui contribuent à hauteur de 91,27% du PIB, la baisse est moins prononcée (-2,51% en g.a.). Le secteur électrique (-3,66%), l’hôtellerie et la restauration (-22,61%), les transports (-42,98%) ou encore le commerce (-12,12%) ont été particulièrement touchés. Néanmoins, plusieurs secteurs sont en croissance, en particulier le secteur de l’information et des télécommunications (+14,56%), la finance et l’assurance (+3,21%) ou la construction (+2,84%). Pour rappel, la croissance annuelle devrait s’établir à -4,3% selon les estimations du FMI ce qui plongerait le Nigéria en récession pour la deuxième fois en cinq ans.

La Banque centrale maintient son taux directeur à 11,5%.

Le comité directeur de la Banque centrale a décidé à l’unanimité cette semaine de maintenir à 11,5% son principal taux directeur. Les autres instruments de politique monétaire restent également inchangés avec un taux de réserves obligatoires maintenu à 27,5% et un ratio de liquidité à 30%. Cette décision intervient dans un contexte économique marqué par une hausse continue de l’inflation qui atteignait 14,2% en octobre (après 13,7% en septembre), tirée en particulier par la hausse des prix des denrées alimentaires qui s’établissait à 17,4%. Prenant également acte de l’entrée en récession du Nigéria au troisième trimestre, la Banque centrale a fait le choix de maintenir ses taux considérant qu’une hausse aurait menacé la reprise économique alors qu’une baisse aurait été préjudiciable pour la stabilité des prix, qui reste le principal objectif de l’institution. Pour rappel, le taux directeur se situe à 11,5% depuis septembre de cette année, lorsqu’il avait été revu à la baisse de 100 points de base. Par ailleurs, la Banque centrale note l’amélioration de plusieurs indicateurs financiers au mois d’octobre, notamment du ratio de fonds propres du secteur financier qui se situe à 15,5%, du ratio de liquidité qui atteint 35,6% et du taux de prêts non performants qui continue de diminuer et se fixe à 5,7% contre encore 6,4% en juin dernier. Malgré cela, ce dernier reste toujours au-dessus du seuil maximal de 5% imposé par la Banque centrale. Celle-ci souligne également la baisse des réserves de change qui sont passées de 35,95 Mds USD fin septembre à 35,18 Mds USD au début de ce mois de novembre suite à la baisse du cours du pétrole au mois d’octobre.  

Le Gouverneur d’Oyo présente un Budget 2021 de 266 Mds NGN (700M USD).

Le Gouverneur d’Oyo Seyi Makinde, a présenté ce lundi 23 novembre à la Oyo State House of Assembly le Budget 2021 de l’Etat baptisé « Budget of Continued Consolidation » (« de la poursuite de la consolidation »). D’un montant de 266 Mds NGN (700 MUSD), il affiche une hausse de 53% par rapport au Budget 2020 rectificatif signé en juillet dernier : réduit de 18% du fait de la crise de la Covid-19, il était passé de 213 Mds NGN (560 MUSD) à 174 Mds NGN (457 MUSD). Le Budget 2021 se composera à 136 Mds NGN (358 MUSD) de dépenses courantes et à 130 Mds NGN (342 MUSD) de dépenses d’investissement. Le Gouverneur vise en 2021 un taux d’exécution budgétaire d’au moins 70%. Il sera financé à 38% par les revenus internes, estimés à 103 Mds NGN (270 MUSD). A 56 Mds NGN (147 MUSD), soit 21% du budget total, l’Éducation sera le premier poste de dépenses du Gouvernement affichant une hausse de 12 Mds NGN (31 MUSD) par rapport au budget de l’an passé. Ce secteur est suivi par les Infrastructures, notamment routières, avec 46 Mds NGN (120 MUSD), puis la Santé avec 13,3 Mds NGN (35 MUSD) et l’Agriculture qui recevra 9,6 Mds NGN (25 MUSD). Pour rappel, l’État d’Oyo se situe dans le Sud-Ouest du Nigéria et représente la quatrième population et superficie du pays. Le PIB de l’État est estimé à 15 Mds USD en 2019 et son économie repose principalement sur l’agriculture (40%).

Les compagnies européennes Air France, KLM et Lufthansa desserviront de nouveau le Nigéria en décembre.

Le Ministre de l’Aviation, Hadi Sirika, a annoncé que les trois compagnies européennes non incluses lors de la réouverture des vols internationaux le 5 septembre pourront de nouveau desservir le Nigéria en décembre. Air France/KLM a officialisé la reprise de 4 vols par semaine à Lagos dont deux via Abuja à destination de Paris et Amsterdam à partir du 7 décembre. Alors que les vols internationaux ont été suspendus entre mars et septembre 2020, les pertes pour le secteur au Nigéria sont estimées à 180 Mds NGN (472 MUSD) selon les opérateurs, chiffre contesté par le gouvernement qui a pour l’heure débloqué 4 Mds NGN (10,5 MUSD) sur les 25 Mds NGN (65,5 MUSD) promis pour compenser les pertes dues à la Covid-19 et aux restrictions sanitaires. L’activité du secteur du transport aérien a chuté de 38,86% en glissement annuel au troisième trimestre 2020 d’après les derniers chiffres de croissance du Bureau national des statistiques. En 2019, année record, environ 17 millions de passagers avaient été recensés dans les aéroports nigérians au Nigéria.

Ghana

La Banque du Ghana maintient son taux directeur à 14,5%.

Suite au comité de politique monétaire de la Banque du Ghana, qui s’est tenu à Accra du 18 au 20 novembre, le Gouverneur Ernest Addison, a annoncé le maintien du taux directeur à 14,5%. En réaction au ralentissement économique entrainé par la pandémie de la Covid-19, la Banque du Ghana avait réduit son taux directeur à 14,5% (-150 points de base) lors du comité de politique monétaire de mars 2020. Avant la baisse de mars, le taux directeur était fixé à 16% depuis janvier 2019 afin de lutter contre la forte inflation. Après un niveau stable à 7,8% au premier trimestre 2020 en glissement annuel, dans la cible d’inflation, celle-ci a atteint 11,4% en juillet suite à l’importante augmentation des prix des denrées alimentaires entrainée par le confinement d’avril. En octobre, la hausse des prix s’est résorbée avec une inflation à 10,1% en g.a. contre 10,4% au mois de septembre. Le Gouverneur de la Banque du Ghana a profité de cette présentation pour commenter la politique budgétaire de l’État ghanéen. Il a souligné que le niveau d’endettement public mesuré par la Banque du Ghana a dépassé 70% du PIB, à 71,0% en septembre (273,8 Mds GHS, soit environ 39,3 Mds EUR), contre 62,4% en décembre 2019. Le Gouverneur estime en outre que le déficit budgétaire devrait dépasser les 5% du PIB pour les trois prochaines années. La loi de responsabilité budgétaire de 2018 qui interdit tout déficit supérieur à ce seuil ne serait donc pas respectée. Le FMI estime que l’endettement public devrait atteindre 76,7% du PIB en 2020, entrainé par un déficit budgétaire de 16,4% du PIB.

Le fonds d’investissement britannique EAIF va financer une installation de regazéification de GNL.

Le fonds d’investissement britannique Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF) va apporter un financement de 31 MUSD au projet d’installation de regazéification de gaz naturel liquéfié d’Access LNG au Ghana. Ce prêt concernera l’unité flottante du projet de regazéification situé à Tema. La société Access, qui bénéficiera du prêt, louera ces installations à la Société TLTC (Tema LNG Terminal Company) sur une période de douze ans. La société Shell exploitera les installations et l’entreprise publique GNPC (Ghana National Petroleum Corporation) vendra les livraisons de gaz aux producteurs d’électricité indépendants installés dans le port de Tema. La construction de l'unité flottante de regazéification et de l'unité flottante de stockage a débuté en 2018 et serait actuellement à un stade avancé. Un brise-lame, des installations d’amarrage ainsi qu’un pipeline sous-marin puis terrestre sur huit kilomètres, qui devrait permettre d’acheminer le gaz de la station flottante à la zone industrielle de Tema, seront aussi construits. Ce projet devrait permettre au Ghana d’importer sept millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié. Access est une coentreprise entre les sociétés britanniques Helios Investment Partners, un fond d’investissement dont les opérations sont orientées vers le continent africain, et Gasfin, entreprise spécialisée dans les infrastructures de gaz naturel liquéfié. De nombreuses sociétés exploitant du gaz naturel liquéfié pour la production d’électricité sont installées à Tema. On y retrouvait notamment la société turque Karpowership qui fournit de l’électricité au Ghana grâce à sa centrale électrique sur barge d’une capacité de 450 MW. En 2019, celle-ci a été déplacée de Tema à Takoradi pour pouvoir bénéficier des livraisons de gaz ghanéen, principalement exploité dans l’ouest du pays.

 

Retrouvez ces informations et nos alertes au quotidien sur Twitter !

@FRTreasury_NG

 

Clause de non-responsabilité – Le Service économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.