Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

 

Faits saillants :

- Régional : les transferts de la diaspora d’Afrique subsaharienne devraient diminuer de 8,8% cette année ;

- Nigéria : à 49,4 points, l’indice PMI pour l’industrie atteint son plus haut niveau depuis le mois de mars ; les recettes générées par la TVA au troisième trimestre atteignent un record de 424,1 Mds NGN (1,1 Md USD) ; l’assureur Axa Mansard enregistre un bénéfice net en hausse de 169% sur les trois premiers trimestres de l’année ; Heineken réalise une bonne année au Nigéria malgré la crise du secteur à l’international ;

- Ghana : la Banque mondiale va soutenir la Banque de Développement du Ghana via un prêt de 250 MUSD ; la société britannique Mabey Bridge va livrer 89 ponts au Ghana pour 55 MUSD. 

 

Le chiffre de la semaine :

3 ème et 7 ème

Ce sont les places respectives du Ghana et du Nigéria dans le classement des pays africains en matière d’attractivité pour les investisseurs.

  Source: Africa CEOs Survey du Cabinet Deloitte et de l’Africa CEO Forum

 

Régional

Les transferts de la diaspora d’Afrique subsaharienne devraient diminuer de 8,8% cette année.

Selon les estimations de la Banque mondiale, les envois de fonds des migrants de la diaspora d’Afrique subsaharienne connaîtraient une baisse de 8,8% en 2020 suite à la pandémie de la Covid-19. La pandémie se poursuivant encore, ceux-ci devraient reculer à nouveau en 2021 de 5,8%. Cette chute s’explique par l’impact économique de la Covid-19, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. La pandémie aura, en effet, donné lieu à une contraction de l’activité économique augmentant les incertitudes sur le marché de l’emploi ce qui a mis à mal les sources de revenus des migrants dans leurs pays d’accueil. À cela s’ajoute, une évolution défavorable du taux de change des devises locales face au dollar dans de nombreux pays d’accueil. L’impact en cette année 2020 serait moindre en Afrique subsaharienne qu’en Asie de l’Est et Pacifique (-10,5%) et qu’en Europe et Asie centrale (-16,1%) mais la région serait plus touchée que l’Amérique latine et les Caraïbes (-0,2%) ou l’Asie du Sud (-3,6%). Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord l’impact serait similaire (-8,5%). L’Afrique subsaharienne reste toujours la région où les envois d’argents sont les plus coûteux avec un coût moyen cette année qui devrait atteindre 8,5% du montant transféré. Cela représenterait une légère diminution par rapport à 2019 lorsque le coût d’envoi s’était établi à 9%. Le Nigéria, arrive largement en tête au niveau régional (et au 7ème rang mondial) avec 21 Mds USD de transferts reçus en provenance de sa diaspora, soit une baisse de plus de 2 Mds USD par rapport à 2019. Le Ghana se classerait ensuite en deuxième position avec 3,2 Mds USD devant le Kenya (2,9 Mds USD) qui fermerait le podium.

Nigéria

A 49,4 points, l’indice PMI pour l’industrie atteint son plus haut niveau depuis le mois de mars.

L’indice manufacturier Purchasing Manager Index (PMI), qui permet de suivre l’évolution du niveau d’activité commerciale d’un mois à l’autre pour le secteur de l’industrie, s’est établi à 49,4 points en octobre, d’après le dernier rapport de la Banque centrale du Nigéria. C’est son plus haut niveau depuis le mois de mars 2020, où il atteignait alors 51,1 points. Pour rappel, lorsque cet indice composite est au-dessus de 50 points, il signale une croissance de l’activité commerciale et, en dessous, une contraction. Tout en marquant le sixième mois consécutif de repli de l’activité, le résultat du mois d’octobre tend à montrer un ralentissement de ce phénomène. L’indice de production industrielle s’est lui fixé à 50 points exactement, marquant la fin d’un cycle de contraction commencé en mai dernier. L’indice PMI non-manufacturier enregistre pour sa part le septième mois consécutif de contraction avec un score de 46,8 points en octobre mais ce résultat constitue également un plus haut depuis le mois de mars lorsqu’il était de 49,2 points. Seuls trois sous-secteurs ont enregistré un score supérieur à 50, celui des arts, du spectacle et des loisirs, celui des soins de santé et de l’aide sociale et enfin, celui de la fourniture d’électricité, de gaz et de climatisation.

Les recettes générées par la TVA au troisième trimestre atteignent un record de 424,1 Mds NGN (1,1 Md USD).

D’après le Bureau National des Statistiques nigérian, la TVA a rapporté 424,1 Mds NGN (1,2 Md USD) au troisième trimestre 2020, un résultat en hausse de 29,8% par rapport au trimestre précédent. L’augmentation du taux de TVA de 5% à 7,5% intervenu en février dernier, a également permis de générer 54,4% de recettes supplémentaires par rapport au troisième trimestre de l’année 2019. Au final, les recettes de TVA collectées au troisième trimestre 2020 constituent un record absolu en la matière. Ainsi, sur les trois premiers trimestres de l’année 2020, 1 076 Mds NGN (3,1 Mds USD) de TVA ont été collectés contre 876 Mds NGN (2,85 Mds USD) sur la même période de 2019, soit une hausse de 22,8%. Pour rappel, la TVA représentait 11,6% des revenus collectés au niveau fédéral en 2019, loin derrière les recettes pétrolières qui pèsent pour plus de la moitié du total (55,4%).

L’assureur Axa Mansard enregistre un bénéfice net en hausse de 169% sur les trois premiers trimestres de l’année.

L’assureur Axa Mansard, filiale nigériane du groupe français Axa, a enregistré un bénéfice en hausse de 169% sur les mois de janvier à septembre 2020, par rapport à 2019, passant de 2,11 Mds NGN (5,5 MUSD) à 5,67 Mds NGN (14,8 MUSD), attestant d’une bonne résistance de sa filiale face à la pandémie de Covid-19 et notamment dans la branche Santé. En effet, les primes liées aux services de santé ont augmenté de 3 Mds NGN (7,8 MUSD) sur la période. Axa Mansard a par ailleurs bénéficié de la cession de sa branche gestion de pension (Axa Mansard Pension Ltd.) à Eustacia Limited, membre du groupe nigérian Verod Capital en août 2020, pour un montant estimé de 3 Mds NGN (7,8 MUSD). Pour rappel, Axa Mansard est le 4ème acteur du secteur des assurances au Nigéria avec 8% des parts de marché. A noter que le marché des assurances au Nigéria comptait 55 entreprises enregistrées en 2018 (15 compagnies d’assurance-vie, 28 d’assurance non-vie et 12 mixtes). En vue de réduire le nombre d’acteurs, la National Insurance Commission (NAICOM) travaille à imposer une augmentation du capital minimum requis. Cette mesure, plusieurs fois repoussée, devrait entrer en vigueur en septembre 2021.

Heineken réalise une bonne année au Nigéria malgré la crise du secteur à l’international.

Le groupe néerlandais Heineken a déclaré avoir réalisé au Nigéria, ainsi que dans 24 autres pays, une croissance à deux chiffres sur les trois premiers trimestres 2020 par rapport à la même période en 2019. Les bons résultats du groupe au Nigéria coïncident avec l’augmentation de la consommation nationale d’alcool d’environ 6% par an et estimée à 13,4 litres par personne en 2019. Début septembre, le groupe Heineken renforçait sa participation pour atteindre 56,13% dans la plus grande brasserie nigériane Nigerian Breweries (Star, Gulder, Legend, Heineken, Maltina, Amstel Malta, Fayrouz, Climax, Goldberg, Malta Gold et Life). A l’échelle mondiale, Heineken est le deuxième plus important vendeur de bière, présent dans 70 pays avec plus de 160 brasseries. Au cours des trois premiers trimestres de 2020, marqués par la crise de la Covid-19, le volume mondial des ventes de la marque a chuté de 8,1% par rapport à la même période en 2019. Le profit net du groupe sur les neufs premiers mois de 2020 était de 396 MUSD contre 1,67 Md USD sur la période en 2019. Avec notamment le Nigéria, le Brésil, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Pologne, 25 pays parviennent à limiter l’impact de la crise sur ce groupe par une croissance à deux chiffres, tandis que l’interdiction de l’alcool au cours du confinement en Afrique du Sud ou dans certaines parties du Mexique a constitué un frein. Le quatrième trimestre 2020 marqué notamment par le retour du confinement en Europe et les restrictions en Asie-Pacifique devrait clôturer une année difficile pour le secteur.

Ghana

La Banque mondiale va soutenir la Banque de Développement du Ghana via un prêt de 250 MUSD.

La Banque mondiale va apporter un soutien financier à la Banque de Développement du Ghana par un prêt de 250 MUSD sur 30 ans de l’Association internationale de développement. La Banque de Développement du Ghana est un nouvel établissement financier à la disposition des autorités ghanéennes. Créée par la loi sur les institutions financières du développement d’août 2020, cette banque doit permettre au pays de financer son développement économique, dans la perspective Ghana Beyond Aid portée par le président Nana Akufo-Addo. Cette implication de la Banque mondiale doit permettre de faciliter le financement des PME et des petits entrepreneurs. Ceux-ci font face à une contrainte de crédit très importante, le taux d’intérêt moyen de prêt aux entreprises du secteur privé était de 23,6% en 2019. Le ratio crédit privé/PIB atteint 12,7% en 2019, à la médiane en Afrique subsaharienne. La Banque mondiale estimait ainsi que le déficit de financement des MPME atteignait 6,1 Mds USD en 2017 (env. 13% du PIB).  La Banque mondiale estime que ce financement permettra la création d'emplois dans près de 10 000 entreprises dans l'agroalimentaire, l'industrie manufacturière et les services. Ce projet s’ajoute à différents nouveaux financements de la Banque mondiale au Ghana cette année, dont un financement 200 MUSD sur 5 ans pour la gestion des déchets dans le grand Accra et un prêt de 200 MUSD sur 5 ans pour le développement et la transformation structurelle de l’économie. En 2020, la Banque mondiale a aussi initié le projet Ghana Accountability for Learning Outcomes Project, qui comprend un prêt de 150 MUSD sur 6 ans et qui vise à améliorer la qualité de l'éducation dans les écoles primaires du pays. Enfin, elle a apporté une aide 100 MUSD pour la mise en place du plan de réponse à la pandémie de COVID-19 dans le pays.

La société britannique Mabey Bridge va livrer 89 ponts au Ghana pour 55 MUSD.

Le ministère des Routes et des autoroutes sera l’acquéreur de ces ponts modulaires d’urgence pour 55 MUSD. Ils constituent l’une des annonces permises par le conseil d’affaires qui s’est tenu entre le Ghana et le Royaume-Uni à Accra en octobre 2019. Développés pour être mis en place rapidement sur des sites ayant été dégradés, après une catastrophe naturelle par exemple, ces ponts en acier devraient pouvoir être installés d’ici les deux prochaines années. Une équipe d’ingénieurs de la société supervisera et formera le personnel ghanéen qui sera en charge de leur installation. Traversé de nombreux cours d’eau qui affluent vers le lac Volta, le Ghana nécessite l’installation de nombreux ponts dans l’aménagement de son territoire. Le réseau routier compte parmi les plus denses de l’Afrique de l’ouest mais la qualité de ses infrastructures reste encore largement perfectible. La majorité des routes ne sont pas goudronnées et plus du quart des routes existantes est en mauvaise état. Le ministère des Routes et des Autoroutes, chargé du développement des infrastructures, bénéficie d’un budget en hausse exponentielle depuis deux ans. L’année 2020, décrétée année des routes par le gouvernement, a ainsi vu la mise en œuvre de nombreux projets, dont la construction de ponts. En 2019, la République tchèque a accordé un prêt de 47 MEUR au Ghana pour la construction de 50 ponts en acier de la société Knight destinés à l’est du pays.

 

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