Aides et politiques gouvernementales

15 millions d'agriculteurs ont reçu du gouvernement un système de cartes de crédit Kisan (KCC) pour un crédit global de 1 350 milliards INR (15,5 milliards €). Dans le cadre du paquet Atmanirbhar Bharat (Self Reliant India), lancé en mai 2020, le gouvernement a prévu d’apporter à 25 millions d'agriculteurs une augmentation du crédit de 2 000 milliards INR (23 milliards EUR). Le programme KCC a été lancé en 1998 pour fournir un crédit adéquat et opportun aux agriculteurs. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement accorde aux agriculteurs une bonification d'intérêts de 2 % et une incitation au remboursement rapide de 3 %, soit un crédit à un taux subventionné de 4 % par an. En 2019, le programme a été étendu aux producteurs laitiers et aux pêcheurs, et le prêt agricole sans garantie est passé de 100 000 INR (1 146 euros) à 160 000 INR (1 834 euros).

 

L'Inde s'est lancée dans la culture du Heeng (asafoetida). L'Inde a importé l'année dernière environ 1 500 tonnes (d'une valeur de 9 420 millions de roupies / 108 millions d'euros) de cette épice d'Afghanistan, d'Iran et d'Ouzbékistan. Avec l'aide du Council of Scientific & Industrial Research, l'asafoetida sera cultivée pour la première fois par les agriculteurs de la vallée reculée de Lahaul, dans le nord de l'État de l'Himachal Pradesh, car la plante préfère les conditions froides et sèches. Elle produit de la résine oléo-gumique à partir de ses racines après cinq ans de plantation. La culture est prévue sur 300 hectares avant d’être étendue après cinq ans. L’investissement sera de près de 300 000 INR/ ha (3 439 euros) au cours des cinq prochaines années et procurera un rendement net d'au moins 1 million de roupies indiennes (11 463 euros) à partir de la cinquième année. Le gouvernement de l'État apportera un soutien financier et technique aux agriculteurs.

 

Le gouvernement a assoupli les normes d'importation des oignons jusqu'au 15 décembre et a utilisé le stock régulateur pour augmenter l'offre et modérer les prix à la baisse. Les diplomates indiens des pays producteurs d'oignons ont contacté les négociants pour l'approvisionnement de l'Inde. En outre, les conditions de fumigation et certaines conditions sanitaires ont également été assouplies jusqu'à la mi-décembre. Les prix des oignons ont fortement augmenté au cours des dix derniers jours et tournent autour de 52 INR par kg, contre 46 INR par kg l'année dernière. Les prix devraient baisser en novembre lorsque la nouvelle récolte d'oignons d'environ 3,7 millions t arrivera sur le marché. En septembre, le gouvernement avait pris une mesure préventive en interdisant les exportations.

 

Le gouvernement a jusqu'à présent acheté 26 % de riz en plus cette année par rapport à la même période l'année dernière. Les agences gouvernementales ont acheté 10,07 millions de tonnes de paddy (pour 201,8 millions INR / 2,31 millions EUR), dont 6,9 millions de tonnes au Pendjab, où des groupes d'agriculteurs ont protesté contre les nouvelles lois agricoles.  Les achats auprès des agriculteurs ont également augmenté dans d'autres États, notamment l'Haryana, le Kerala, l'Uttar Pradesh, l'Uttarakhand et le Tamil Nadu. En ce qui concerne le riz, les achats s'élèvent à environ 6,7 millions t, pour un objectif de 49,5 millions t pour la présente saison kharif. L'achat d’oléagineuses et de légumineuses dans le cadre du programme de soutien des prix (PSS) a également commencé avec un objectif  de 4,24 millions de tonnes. L'achat de coton a également augmenté par rapport à la même période l'an passé. Jusqu'à présent, 236 000 balles de coton (1 balle = 170 kg) ont été achetées à prix garanti, contre seulement 2 335 balles achetées au cours de la même période l'an passé. 

 

Au cours des deux derniers mois, le Tea Board a versé des subventions d'un montant de 19,6 millions INR (220 000 €) à 354 bénéficiaires, cultivateurs, propriétaires d'usines et des indépendant, afin de les aider à surmonter la crise économique due à la pandémie.

 

Réformes agricoles

Une enquête menée par Gaon >Connection dans 53 districts de 16 États de l'Inde a révélé que les agriculteurs connaissent mal la nouvelle législation agricole. 52% des agriculteurs interrogés s'opposent aux réformes agricoles, mais 36% d’entre eux s’estiment mal informés des détails des trois lois. De même, parmi les 35 % d'agriculteurs qui soutiennent les réformes, 18 % n'en connaissaient pas les détails. 57 % des agriculteurs interrogés craignent que les nouvelles lois ne les obligent de vendre leurs produits à un prix inférieur, tandis que 33 % craignent que le gouvernement mette fin au système du prix minimum de soutien (MSP). 39 % des agriculteurs craignent que le système de mandi (APMC) ne s'effondre en raison des nouvelles lois. 36 % des agriculteurs interrogés soutiennent le système du mandi (dont 78 % sont originaires des États du Nord, qui ont connu le plus de protestations). Selon l'enquête une grande proportion de petits agriculteurs, possédant moins de 2 hectares de terres, soutiennent ces lois agricoles par rapport aux moyens et grands agriculteurs.

 

Le Parlement du Pendjab a adopté le 20 octobre des actes législatifs visant à contrecarrer certaines dispositions de la réforme des marchés agricoles du gouvernement central mais surtout à sécuriser les revenus des agriculteurs. Alors que les nouvelles lois prévoient la disparition des taxes des marchés agricole, le Pendjab les a rétablies, les destinant à un fond de soutien agricole. Il a aussi rendu obligatoire l’achat du riz paddy et du blé au prix indicatif fixé par le gouvernement central.

 

Sécurité alimentaire

La Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI) a notifié au journal officiel de l'Inde le Food Safety and Standards (Food Products Standards and Food Additives) Ninth Amendment Regulations, 2020 concernant les auxiliaires technologiques. Il définit les différentes catégories d'auxiliaires technologiques, leur utilisation dans les produits alimentaires et la limite maximale de résidus. Les exploitants du secteur alimentaire doivent être en conformité avec les dispositions de ce règlement d'ici le 1er juillet 2021.

 

La FSSAI a annoncé que son système informatique de mise conformité en matière de sécurité alimentaire (FoSCoS) sera opérationnel dans tout le pays à partir du 1er novembre 2020. Le système a été lancé en juin et est opérationnel dans neuf États et territoires de l'Union depuis lors. Le FoSCoS est une plateforme en ligne de sécurité alimentaire, basée sur le cloud et mise à jour, qui remplace le FLRS existant. Il vise à fournir un point de contact unique au sein de la FSSAI pour les exploitants du secteur alimentaire (FBO) pour toute question de conformité réglementaire.

 

La FSSAI a lancé un appel à candidatures dans le cadre du programme de formation et de certification en matière de sécurité alimentaire (FoSTaC) d’ici au 23 octobre 2020. La FSSAI prévoit environ 400 sessions de formation en restauration  pour les employés travaillant avec les cantines gouvernementales et les lieux de culte. Lancé en 2017, le programme FoSTaC dispose d'un réseau comprenant 241 partenaires et plus de 2 120 maîtres formateurs, qui dispensent 17 cours à travers trois niveaux de programmes de formation.

 

 

Autres nouvelles

La demande de lait traité à ultra-haute température (UHT) a augmenté de 15 %, en raison de la crise de la Covid19. En Inde, la majorité des consommateurs préfèrent acheter le lait quotidiennement dans les laiteries, les kiosques vendant du lait pasteurisé en vrac ou en sachets. Mais en raison de la pandémie, les grandes laiteries qui vendent du lait UHT ont connu une demande accrue et de nouvelles laiteries commencent à entrer dans le segment. Sur les 52,5 millions de litres de lait conditionné vendus quotidiennement dans le pays, environ 5 % sont du lait UHT.

 

Assocham, une des principales associations professionnelles de l'Inde, a analysé les données du gouvernement et a constaté que l'agriculture, la forêt et la pêche sont devenues le deuxième contributeur à la valeur ajoutée brute de l'Inde (VAB), dépassant le secteur manufacturier et autres secteurs clés qui ont souffert à cause de la pandémie. La contribution de l'agriculture, de la forêt et la pêche (AFP) à la VAB de l'Inde est passée à près de 18 % au cours du premier trimestre 2020-21 (4 540 milliards INR/52 milliards EUR), contre environ 13 % au cours du trimestre d'avril-juin de l'exercice précédent. L'industrie manufacturière a contribué à 13 % de la VAB au premier trimestre 2020-21 (3 510 milliards INR/40,2 milliards €). L'an passé, l'AFP était en 4eme position en termes de contribution à la VAB, avec 4 390 milliards INR (50,3 milliards €), derrière l'industrie manufacturière 5 780 milliards INR (66,3 milliards €). La VAB totale de l'Inde a été estimée à 25 530 milliards INR (293 milliards €) à prix constants, après ajustement de l'impact inflationniste du trimestre d'avril-juin 2020-21. Elle était de 33 070 milliards INR (379 milliards €) au même trimestre de l'exercice précédent. Selon Assocham, l'agriculture continue d'être un point positif de l'économie indienne et l'industrie agro-alimentaire a un potentiel important pour stimuler la croissance future.