Flash Info : Brèves N° 38 - semaine du 18 au 24 septembre 2020

L’isolement préventif obligatoire pour contrer la propagation de la COVID 19 en Amérique andine a paralysé le système de production-consommation sur divers pans de l’économie. Plusieurs entreprises symboliques des pays de la zone ont été durement touchées.

En Colombie, la compagnie Avianca a demandé le 10 mai à un tribunal de New York à être placée sous la loi de protection contre les faillites (Chapter 11). Dans ce cadre, l’Etat a promis un prêt de 370 MUSD sur 18 mois (actuellement suspendu de manière préventive par décision de justice) afin de participer à la restructuration financière (1,2 Md USD de nouveaux fonds recherchés). La Puerta Falsa, restaurant vieux de deux siècles - au sein duquel sept générations d’une famille ont conservé la recette des tamales les plus célèbres de Bogota -, s’est mis à la livraison à domicile pour ne pas mettre la clé sous la porte, un défi que la famille est en train de surmonter avec l'aide de l'université de Rosario. Enfin, les mesures d’isolement ont fait chuter le secteur automobile colombien (-37,7% g.a), et la marque Chevrolet a vu ses ventes diminuer fortement. Pour autant, Raul Mier, le responsable national des ventes et des opérations de General Motors reste optimiste grâce à la virtualisation des opérations et la reprise progressive de la demande.

En Bolivie, l’une des plus importantes entreprises d’exportation de laine de lama et d’alpaga Altifibers a fait faillite dès le début de la pandémie, ce qui a entraîné la fermeture de ses marchés italiens et chinois qui représentaient à eux seuls 96% de ses ventes. Du côté des transports aériens, l’entreprise d’Etat BoA a demandé au gouvernement un prêt de 24 MUSD, de quoi honorer le paiement de près de 5 mois de loyer de 18 avions, via un crédit du Fonds pour la révolution industrielle de la production (FInpro).

Au Pérou, le service de livraison Uber Eats s’est retiré du marché au mois de mai en raison des coûts opérationnels des nouvelles conditions sanitaires et de la concurrence accrue par le développement de nouvelles plateformes. Côté aérien, la filiale péruvienne de la compagnie LATAM Airlines a été incluse dans la demande de restructuration de la compagnie aux Etats-Unis en vertu du Chapter 11 de la loi américaine sur les faillites, et Avianca Perú S.A. a été forcée de fermer ses portes dès le début de la pandémie. Quant à l’emblématique pâtisserie San Antonio, elle s’est reconvertie en épicerie le temps du confinement.

En Equateur, le secteur touristique a été le secteur le plus touché par le confinement. Trois hôtels emblématiques de la ville de Quito, El Plaza, le Barnard Hotel et Akros Hotel, ont définitivement mis la clé sous la porte, face à un taux de remplissage moyen de moins de 6% au plus fort de la crise. Le choix de la flexibilisation du code du travail pendant la crise a provoqué le licenciement en masse des salariés des secteurs touristiques et commerciaux, ramenant le taux d’activité à 17% de la population active. Par ailleurs, la compagnie équatorienne Tame est en train de définir les actifs qu’elle va vendre lors de sa liquidation arrêtée le 19 mai dernier, lesquels comprendraient les 5 avions que possède la compagnie.