Le Service Economique de Luanda publiera désormais sur un rythme bimensuel les principaux éléments à retenir de l'actualité économique et financière en Angola. En complément des Brèves économiques d'Afrique Australe publiées par le SER de Pretoria.

3ème revue du MEDC : passage au board du FMI le 16 septembre

Le 16 septembre 2020, le Conseil d'Administration du FMI évaluera la libération de la quatrième tranche de financement du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC/EFF) ainsi que la demande de financement additionnel soumise par l'Angola. Cet examen se fera dans le cadre de la troisième revue du MEDC, programme sur trois ans qui s'élevait initialement à 3,7 Mds USD.

 

Dégradation de la note de l’Angola par Fitch (CCC) et Moody’s (Caa1)

Au début du mois de septembre 2020, les deux agences de notation ont abaissé le rating souverain de l’Angola relatif à la dette de long terme libellée en devises. La note attribuée par Fitch passe à de B- à CCC, indiquant selon l’agence une possibilité de défaut. Du côté de Moody’s, la notation passe de B3 à Caa1. Il s’agit de la deuxième révision à la baisse de la notation de l’Angola par Fitch en 2020 alors que Moody’s abaisse la note du pays pour la première fois depuis avril 2018. S&P maintient sa note de CCC+ attribuée en mars 2020.

Cette décision a été prise suite à la constatation d’une diminution conséquente des recettes en devises du pays liée à la chute du cours du baril et au plafonnement de la production angolaise par l’OPEP. L’incertitude quant à un accord avec la Chine dans le cadre de l’Initiative de Suspension du Service de la Dette du G20 (ISSD) et la crise sanitaire sont des facteurs aggravants mis en avant par les agences. Le passage de l’Angola au board du FMI (3eme revue de son accord relatif au Mécanisme Elargi de Crédit -MEDC, EEF-) le 16 septembre peut potentiellement avoir un impact positif sur ces notations à court terme si le programme révisé est accepté par le Conseil d’administration du Fonds.

 

L’Angola signe un accord avec le Club de Paris dans le cadre de l’ISSD du G20

Le 31 août dernier, l’Angola a signé un accord avec le Club de Paris dans le cadre de l’Initiative de Suspension de la Dette Publique (ISSD) du G20. Suite à cette signature, le Club de Paris a reconnu que l’Angola était éligible à bénéficier de l'initiative qui implique une suspension du service de la dette du 1er mai au 31 décembre 2020. Le remboursement du montant suspendu sur la période se fera sur 3 ans avec un délai de grâce d’un an, soit 4 ans au total.

En retour, l’Angola s’est engagée à utiliser l’espace budgétaire créé pour augmenter les dépenses sociales, sanitaires ou économiques en réponse à la crise, à communiquer tous les engagements financiers du secteur public et à respecter les limites d’endettement non-concessionnel convenues avec le FMI.

 

Le Parlement angolais ratifie l’Accord de Paris sur le climat

Le 12 août 2020, le Parlement angolais a approuvé à l’unanimité le texte de loi officialisant la ratification de l’Accord de Paris sur le climat. L’accord est dorénavant juridiquement contraignant et impose à l’Angola, qui compte pour 0,36% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, de fournir à l’ONU un plan pour le climat (Nationally Determined Contribution - NDC). Celui-ci doit faire état de l’engagement du pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre afin de respecter l’objectif de maintien du réchauffement climatique à 2°C et poursuivre des efforts pour le limiter à 1,5°C.

En 2015, l’Angola avait déjà rédigé un projet qui prévoyait une réduction de 35 à 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, sur la base des émissions de 2005, pour un coût total de plus de 14,7 Mds USD. Il n’avait finalement pas été soumis à l’ONU.