Aides et politiques gouvernementales

Le gouvernement a augmenté le prix équitable et rémunérateur (Fair and Renumerative Price - FRP), qui est le prix minimum que les sucreries paient aux producteurs de canne à sucre, de 10 roupies à 285 roupies par quintal pour la prochaine campagne de commercialisation qui débutera en octobre 2020, sur la recommandation de la Commission des coûts et des prix agricoles (CACP), un organisme statutaire qui conseille le gouvernement sur la politique des prix pour les principaux produits agricoles. Les principaux États producteurs de canne à sucre, tels que l'Uttar Pradesh, le Pendjab et l'Haryana, fixent leur propre prix de la canne à sucre, appelé ‘State Advisory Prices’ (SAP), qui est généralement plus élevé que le FRP.

Un groupe de travail de Niti Aayog a recommandé de lier les prix de la canne à sucre aux prix de sucre afin de maintenir l'industrie en bonne santé financière. Parmi les autres recommandations, on peut citer l'augmentation unique du prix minimum du sucre à 33 roupies le kilo pour aider les sucreries à couvrir le coût de production, et le transfert d'environ 300 000 hectares de superficie cultivée en canne à sucre vers d'autres cultures moins gourmandes en eau en offrant des incitations appropriées aux agriculteurs. Afin d'apporter un soutien de liquidités aux sucreries, il est proposé de percevoir une taxe sur le sucre de 50 roupies par quintal pendant une période de trois ans, au cours de laquelle environ 4,5 milliards de roupies seraient ajoutés au fonds, ce qui contribuera à fournir un financement provisoire ou à soutenir les banques qui accordent des prêts à des conditions avantageuses aux sucreries. La situation de liquidité des usines est restée très préoccupante et le gouvernement a pris de temps en temps diverses mesures de soutien des liquidités.

Les négociants en produits agricoles dans les États du nord de l'Haryana, du Punjab, du Rajasthan et de Chandigarh ont décidé d’arrêter de travailler le 21 août pour protester contre la décision du gouvernement de promulguer deux ordonnances, dont celle qui autorise le commerce direct en dehors des comités des marchés des produits agricoles (Agricultural Produce Market Committees - APMC). Les commerçants affirment que ni les agriculteurs, ni les commerçants ne sont satisfaits de ces décisions et que le gouvernement n'a tenu aucune discussion avec les parties prenantes avant que ces grandes réformes agricoles ne soient mises en œuvre dans le pays. Le gouvernement central avait annoncé ces réformes sur la libéralisation des marchés agricoles et l'agriculture contractuelle en mai 2020.

Le mois dernier, le gouvernement central a lancé le projet Green-Ag à Mizoram pour réduire les émissions de l'agriculture et garantir des pratiques agricoles durables. Le Mizoram est le premier des cinq États sélectionnés pour le projet. Les autres États sont le Rajasthan, le Madhya Pradesh, l'Odisha et l'Uttarakhand. Le projet est conçu pour obtenir de multiples avantages environnementaux sur au moins 1,8 million d'hectares de terres dans cinq paysages, avec des systèmes d'utilisation des terres mixtes. Il vise à soumettre au moins 104 070 hectares d'exploitations agricoles à une gestion durable des terres et de l'eau. Le projet garantira également la séquestration ou la réduction de 49 millions d'équivalents de dioxyde de carbone (CO2eq) grâce à des pratiques agricoles et d'utilisation des terres durables. Le projet est financé par le Fonds pour l'environnement mondial (Global Environment Facility), et le ministère de l'agriculture, de la coopération et du bien-être des agriculteurs est l'agence d'exécution nationale. L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture et le ministère de l'environnement, des forêts et du changement climatique de l'Union sont également impliqués dans sa mise en œuvre. Le projet pilote est censé prendre fin le 31 mars 2026 dans tous les États.

Le gouvernement du Maharashtra a déposé 2,15 milliards d'euros sur les comptes bancaires d'environ 2,95 millions d'agriculteurs de l'État dans le cadre du plan Mahatma Jyotirao Phule Shetkari Karjmukti Yojana, les rendant ainsi libres de toute dette. Le gouvernement a également acheté 418,8 quintaux de coton, le chiffre le plus élevé de ces dix dernières années.

 

Commerce

Selon la Marine Products Export Development Authority (MPEDA), l'Inde a exporté 1 289 651 tonnes de fruits de mer pour une valeur de 5,65 milliards d'euros en 2019-2020, malgré les problèmes créés par la pandémie. En 2018-19, l'Inde a exporté 1 392 559 tonnes de fruits de mer pour une valeur de 5,69 milliards de dollars. Les crevettes congelées sont restées le principal produit d'exportation, suivies par le poisson congelé. Les crevettes congelées représentaient une part de 50,6 % en quantité et 73,2 % des recettes totales. Le poisson congelé représentait 17,3 % de la quantité et 7,7 % des recettes. Les États-Unis sont restés le principal importateur de fruits de mer indiens en valeur, avec des importations d'une valeur de 2,17 milliards d'euros. En termes de quantité, la Chine était le plus gros importateur avec une importation de 329 479 tonnes pour une valeur de 1,16 milliard d'euros.

Les exportateurs indiens de produits de la mer s'attendent à ce que la demande des États-Unis et de l'Europe augmente à partir de septembre, car les importateurs ont demandé des renseignements. La demande de Noël devrait également augmenter. Pour les exportateurs de fruits de mer, la période de Noël représente 25 % des ventes. L'Inde devrait également remplacer l'Équateur comme exportateur de fruits de mer vers la Chine, après que des traces de coronavirus ont été découvertes récemment sur n envoi de crevettes.

La MPEDA a ouvert un laboratoire de contrôle de la qualité dans la ville côtière de Porbandar, au Gujarat, facilitant les tests pour les transformateurs et les exportateurs de fruits de mer afin de confirmer la sécurité des produits conformément aux exigences réglementaires internationales. Il est équipé d'instruments de test avancés tels que le ICP MS et le LC MSMS pour analyser les résidus d'antibiotiques, les métaux lourds tels que le cadmium, le plomb, le mercure et l'arsenic dans les échantillons de fruits de mer et l'histamine dans les poissons tels que le thon et le maquereau. Le laboratoire est en attente d'accréditation par le National Accreditation Board for Testing and Calibration Laboratories (NABL) et le Export Inspection Council (EIC). Le Gujarat est un grand exportateur de fruits de mer et a exporté 27 9750 tonnes de fruits de mer pour une valeur de 568 millions d'euros en 2019-2020.

Un projet de recherche visant à évaluer le statut de 27 espèces de mammifères marins et de cinq espèces de tortues de mer dans les eaux indiennes a été mis en place par l'Institut central de recherche sur les pêches marines (CMFRI). Le projet, d'un montant de 640 884 euros, est financé par la MPEDA pour une période de trois ans. Le projet vise à combler le manque crucial d'informations sur l'état des stocks de mammifères marins et les prises accessoires de tortues de mer. Ce projet est important dans le contexte des nouveaux défis liés au commerce des produits de la mer auxquels le pays est confronté, car les États-Unis, le plus grand importateur de crevettes d'Inde, ont déclaré que les pays exportateurs de produits de la mer ne devraient pas autoriser la mise à mort intentionnelle de mammifères marins dans les pêcheries commerciales. Ils ont accordé une période d'exemption de cinq ans à partir du 1er janvier 2017 aux nations pour développer des programmes de réglementation en évaluant les stocks de mammifères marins, en estimant les prises accessoires, en calculant les limites de prises accessoires et en réduisant le total des prises accessoires. Ce projet aidera l'Inde à se mettre au niveau des exigences américaines.

Les exportations agricoles ont augmenté de 23 % pour atteindre 2,89 milliards d'euros en mars-juin de cette année, malgré les perturbations causées par la pandémie. L'Inde avait exporté des produits pour une valeur de 2,35 milliards d'euros au cours de la même période en 2019. L'Inde se concentre désormais sur l'exportation de produits horticoles, de produits à valeur ajoutée et de produits alimentaires destinés aux soins de santé. Les pays du Golfe ont été identifiés comme une destination privilégiée, ce qui constitue un marché important pour l'Inde, bien que celle-ci ne couvre actuellement que 10 à 12 % de leurs importations totales. Le ministère de l'agriculture a également établi une matrice des marchés de produits contenant une liste de produits pouvant être exportés dans de nouvelles régions géographiques et une liste des marchés connus où de nouveaux produits peuvent être introduits. Des forums de promotion des exportations spécifiques à chaque produit ont été créés pour promouvoir huit produits agricoles et connexes, comme le raisin, la mangue, la banane, l'oignon, le riz, les céréales nutritives, la grenade et la floriculture.

L'organisme commercial Cotton Association of India (CAI) a révisé ses estimations des exportations annuelles de coton de l'Inde pour la campagne agricole 2019-20 (oct.-sept.) à 5 millions de balles (1 balle de 170 kg) contre 4,7 millions de balles estimées précédemment, en raison de conditions favorables pour les exportations de coton de l'Inde. Grâce à cela, l'estimation des exportations sera supérieure de 19 % à celle de l'année dernière. La CAI a également augmenté ses estimations de la production de coton de 1,9 million de balles pour atteindre 35,45 millions de balles. La consommation intérieure estimée par la CAI pour l'ensemble de la campagne agricole est de 25 millions de balles, soit 3 millions de balles de moins que les estimations précédentes car la pandémie a touché les ventes. Les estimations d'importation de coton s'élèvent maintenant à 1.6 millions de balles, ce qui représente la moitié de l'estimation d'importation de l'année précédente, qui était de 3.2 millions de balles. Cette diminution est attribuée à la facilité d'accès au coton moins cher sur le marché intérieur et au coût relativement plus élevé du coton importé.

Les exportations indiennes d'épices ont augmenté de 8 % pour atteindre 1 183 000 tonnes en 2019-20, évaluées à 2,44 milliards d'euros. En 2019-20, 225 articles d'épices ont été exportés contre 219 articles en 2018-19. Le piment a été l'épice la plus demandée avec 484 000 tonnes, suivi du cumin avec 210000 tonnes. 

 

Sécurité alimentaire

La Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI) a émis un ordre pour rendre opérationnel le règlement d'amendement régissant l'alimentation animale avec effet immédiat car le processus de notification du règlement dans la gazette de l'Inde prend du temps. Cet amendement prévoit des dispositions visant à garantir la qualité des aliments pour animaux producteurs de lait, en conformité avec les normes de certification du Bureau of Indian Standards (BIS). Il interdit l'utilisation d'aliments contenant des morceaux d'animaux (à l'exception du lait et des produits laitiers) pour les animaux producteurs de viande et de lait, à l'exception de la volaille, du porc et du poisson. L'année dernière, la FSSAI a envisagé de s'intéresser à la question de l'alimentation animale, après que près de 6 % des échantillons de lait sur 6432 aient été testés positifs pour la présence d'une toxine cancérigène - l'aflatoxine M1 - lors de l'enquête nationale sur la qualité du lait. La FSSAI a donc recommandé au ministère de la santé d'envisager une modification de la loi sur les aliments pour animaux afin de faire entrer la question des "aliments pour animaux" dans le champ d'application de la FSSAI, ce qui a été accepté et un règlement a été mis en place à cet égard en janvier de cette année. En juillet, les États-Unis ont présenté une soumission au Comité des mesures sanitaires et phytosanitaires de l'OMC, exprimant leurs préoccupations concernant la nouvelle directive indienne.

Le Tea Board of India a conseillé à tous les acheteurs enregistrés en vertu du Tea Marketing Control Order (TMCO), 2003, de se conformer aux normes de divulgation fixées par la FSSAI. L'ordonnance porte en particulier sur la vente de thé importé en Inde. La réglementation de la FSSAI en matière de conditionnement et d'étiquetage exige que les denrées alimentaires importées portent sur leur étiquette le pays d'origine d'où elles ont été importées, le nom et l'adresse complète de l'importateur et les locaux de conditionnement ou d'embouteillage en Inde. Le Tea Board a reçu des rapports sur du thé importé de certains pays, notamment du Népal, qui ne respecte pas les normes d'étiquetage prescrites par la FSSAI.

 

Autres nouvelles

Le gouvernement du Tamil Nadu a annoncé la réouverture des points de vente d'alcool au détail de la TASMAC (Tamil Nadu State Marketing Corporation) à Chennai et dans sa banlieue à partir du 18 août, après cinq mois de fermeture depuis le confinement. La TASMAC est le seul détaillant d'alcools étrangers fabriqués en Inde dans l'État. Les magasins d'alcool de l'État avaient rouvert le 7 mai, mais sont restés fermés à Chennai et dans sa banlieue en raison du nombre croissant de cas de coronavirus.

Le gouvernement de Delhi a autorisé les hôtels, les restaurants et les clubs de la capitale nationale à servir de l'alcool, un jour après avoir permis aux hôtels de reprendre leurs activités. Les ventes d'alcool sont une source de revenus essentielle pour les États. La vente d'alcool dans les magasins d'alcool a été autorisée début mai `a Delhi, mais une lourde taxe a été prélevée sur l'alcool.

La production indienne de riz basmati devrait atteindre cette année environ 8 millions de tonnes, soit 7 % de plus que l'année dernière en raison de bonnes pluies. Les producteurs de riz craignaient que l'exode des travailleurs migrants après l'épidémie de coronavirus ne ralentisse les semailles, mais les travailleurs locaux et les travailleurs migrants qui sont revenus après la fermeture ont aidé aux semailles. La consommation intérieure est en hausse et les exportateurs constatent une bonne demande de la part de pays comme l'Arabie saoudite, l'Irak, le Royaume-Uni, l'Italie et certains pays d'Europe de l'Est. Toutefois, les expéditions vers l'Iran, l'un des plus grands importateurs de riz basmati, ont été interrompues en raison de problèmes de paiement.

Amul, la plus grande coopérative laitière indienne, a numérisé un service d'insémination artificielle dans sa zone d'activité qui couvre 1 200 sociétés villageoises de production de lait. La numérisation a été lancée à titre expérimental en 2019 dans 25 sociétés de producteurs de lait villageois et a fait l'objet d'un suivi et d'une étude pendant un an. Après avoir obtenu de bons résultats, toutes les 1 200 sociétés villageoises productrices de lait ont été couvertes par la numérisation. Cela permettra à l'Amul de suivre les besoins des producteurs de lait en matière d'insémination artificielle, de données sur la gestation, d'informations relatives au vêlage comme le sexe du veau, la production de lait, etc. Grâce à ces informations, l'Amul pourra planifier les traitements vermifuges et la vaccination. Ces informations permettront également à l'Amul de planifier la transformation du lait au niveau des usines.