Focus : nouvelle campagne annuelle du plan de soutien au secteur agricole – Plano safra

Ce mois de juillet débute traditionnellement avec la mise en œuvre du volet annuel du Plano safra, le plan d’appui au secteur agricole. Cette année les principales nouveautés sont :

  • une croissance de près de 6% des ressources disponibles, à 236,3 milliards de Réaux (environ 43 Mds €) ;
  • une baisse des taux d’emprunt jusqu’à 2,75% annuel pour les agriculteurs familiaux ;
  • un développement de l’accès au crédit rural pour le secteur de la pêche commerciale ;
  • une forte croissance, de près de 40%, du budget dédié aux investissements dans les nouvelles technologies et l’irrigation ;
  • la possibilité d’aider l’acquisition de quotas de réserve environnementale.

Sur le budget total, 76% sont fléchés sur des dépenses d’appui au financement du cycle de production et de commercialisation, principalement via des taux d’intérêts bonifiés pour des grandes structures. Le reste appuie des investissements dans les exploitations agricoles. Il faut noter une forte croissance de l’appui aux structures de taille moyenne et petite (+25%) ce qui va dans le sens de l’évolution des priorités évoquée pendant la phase de préparation du plan.

Ainsi, l’appui aux nouvelles technologies, par exemple le développement des biointrants (cf. B de BRICS n° 146), ou à l’agriculture familiale se confirment bien dans les dotations budgétaires (+500 M de Réaux soit environ 90 M€ pour les investissements dans l’innovation et + 320 M de Réaux, soit environ 58 M€ pour les investissements dans les infrastructures agricoles, en particulier l’irrigation). De plus, la région du Nord-Est, caractérisée par une forte proportion de petites structures familiales, bénéficie d’un appui par la banque Nordeste en croissance de 6%, s’établissant à 1,5 Md €. C’est également le cas en Amazonie légale où la banque d’Amazonie a annoncé apporter plus de 900 M€ fléchés sur l'agriculture familiale, les micros et petits producteurs.

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Agriculture et commerce

Lancement du plan national d’investissements pour une agriculture durable

 

Lancé le 23 juin par le MAPA et la Climate Bond Initiative (CBI), il consiste à développer le marché des « titres verts » au Brésil en appuyant le développement et la visibilité de filières agricoles plus durables. Selon la ministre chargée de l’agriculture, l’émission de titres verts pourrait atteindre à terme plusieurs milliards d’€.

Lancement du groupe parlementaire Brésil-Pays Arabes

Ce groupe a été mis en place dans le cadre d’un évènement en ligne organisé par la chambre de commerce arabo-brésilienne, en partenariat avec l’organisme de certification Fambras Halal.

Le Brésil s’installe comme épicentre de la fourniture de soja mondial

Désormais responsable de 51% de l’approvisionnement du marché mondial en soja, le Brésil s’installe comme lieu de formation du prix mondial du soja. Cela est favorisé par la baisse des parts de marché des autres grands producteurs. Les Etats-Unis sont passés de 46% en 2010 à 35% en 2020 et l’Argentine de 10% à 4%. Dans le même temps, le Brésil est passé de 32% à 51% et il reste une capacité de croissance de la production.

Croissance de près de 150% des exportations de viande bovine du Brésil vers la Chine au premier semestre

Le volume exporté au premier semestre 2020 vers la Chine s’établit à 265 126 t selon l'Association brésilienne des abattoirs et ateliers de découpe (Abrafrigo). Ainsi, la Chine a absorbé 57% des exportations de viande bovine brésilienne durant ce premier semestre.

Première exportation de hamburgers végétaux brésiliens vers l’UE

L’entreprise Marfrig a expédié le 30 juin dernier le premier lot de hamburgers végétaux du Brésils vers l’UE. Le port d’entrée sera Amsterdam. Les produits seront commercialisés sous la marque « Revolution » qui a été lancée en décembre 2019.

Suivi du nuage de sauterelles venant d’Argentine

Le nuage de sauterelles (Schistocerca cancellata) notifié par les autorités argentines au Brésil fait l’objet d’un suivi régulier en particulier dans l’Etat du Rio Grande do Sul, frontière avec l’Uruguay. Les autorités brésiliennes ont indiqué effectuer un suivi rapproché pour mettre en place les mesures de lutte qui s’avèreraient nécessaires.

L’EMBRAPA travaille sur l’augmentation de la disponibilité en phosphore pour les plantes

L’EMBRAPA a annoncé développer des partenariats, notamment avec l’entreprise Bioma pour diffuser sa technologie d’inoculation des plantes qui permettrait de gagner 10 pp de disponibilité du phosphore des sols.

Nouvelle IG pour les vins : « região da Campanha Gaúcha »

                               L’IG a été reconnue comme Indication de provenance (IP), qui consiste                                                essentiellement à garantir l’origine des produits et modalités de                                                production. L’IP est localisée dans le Sud du Brésil (cf. carte) dans le biome                             de la Pampa. Parmi les régions du Sud, c’est la zone la plus chaude et la                       plus sèche. Les territoires sont représentés par de grandes étendues avec                                peu de relief. Cela facilite la mécanisation. Les variétés pouvant être                                  utilisées sont toutes des vignes vitis vinifera. Il existe aujourd’hui 17                                   domaines viticoles sur ce territoire.

UE/Mercosur : lancement d’une consultation publique sur la liste prévisionnelle des structures pouvant poursuivre l’utilisation de nom d’IG

L’arrêté du MAPA lançant une consultation publique sur la liste des entités qui pourront poursuivre l’utilisation d’une IG dans le cadre de l’application de l’accord UE/Mercosur a publié le 9 juillet au Journal officiel de l’Union. La consultation publique est ouverte pendant 30 jours à compter du 9 juillet.

 

Alimentation et sécurité sanitaire

Facilitation de l’emploi de vétérinaires inspecteurs en abattoir

 

Face à l’augmentation mondiale de la demande en protéine animale et à l’augmentation des besoins d’abattage correspondant, les autorités brésiliennes se heurtaient jusqu’alors à des problèmes de disponibilité de vétérinaires inspecteurs (AFA de formation vétérinaire : 850 permanents + 230 en CDD). En effet, la solution historique de mise à disposition de personnel payé en direct par les entreprises privées d’abattage pour réaliser ces inspections avait été jugée par plusieurs pays, dont l’Europe, insatisfaisante. Un premier décret (décret 9.621 du 20 décembre 2018), fin 2018, avait fait un premier pas en créant la possibilité d’habilitation par le MAPA d’organismes intermédiaires dédommagés par les abattoirs et jouant le rôle d’employeurs de ces personnels. Le décret 10.419 paru le 8 juillet 2020 vient compléter le dispositif en introduisant, outre ce système via un organisme intermédiaire, la possibilité d’utiliser des vétérinaires en contrat à durée déterminée et mis à disposition par les Etats.

Mise en consultation des conditions d’obtention du « selo Arte » pour les produits à base de viande

La Portaria 79 du 2 juillet fixant les conditions d’hygiène pour obtenir le selo Arte pour un certain nombre de produits de charcuterie vient d’être mise en consultation. Pour mémoire le « selo Arte » permet à des produits dits artisanaux et inspectés par les services locaux (et non fédéraux) d’être néanmoins commercialisés sur l’ensemble du territoire brésilien.

Assouplissement des contrôles sanitaires au port sur plus de 70 produits végétaux

Le MAPA a publié sur le portail du SISCOMEX, le 19 juin, suite à une analyse de risque, une liste de près de 70 codes douaniers de produits végétaux (légumes secs, diverses farines, amidons, tabacs, pailles de bois,..) qui ne nécessiteront plus désormais l’intervention du MAPA pour leur importation au Brésil, facilitant ainsi les procédures et diminuant les coûts liés à l’immobilisation des marchandises dans les points d’entrée.

 

Environnement

Des fonds d’investissements inquiets de l’évolution de la politique environnementale du Brésil

 

Un groupe de 29 fonds d'investissements internationaux, responsables de la gestion de plus de 3 700 milliards de dollars, exige des rencontres avec des diplomates brésiliens du monde entier pour demander au gouvernement du président Jair Bolsonaro de mettre fin à la déforestation de la forêt amazonienne, évoquant le « démantèlement des politiques environnementales et des droits de l'homme » dans le pays.

La lutte contre la déforestation aidée par la lutte contre la corruption

Les 9 Etats d’Amazonie ont annoncé disposer de ressources supplémentaires provenant d’une indemnisation de Petrobras dans le cadre de l’affaire Lava jato. Les fonds, estimés par la presse à au moins 30 M€ seraient utilisés pour augmenter le nombre de contrôleurs environnementaux, véhicules et technologies de surveillance dans le cadre de la protection de l’Amazonie.

Une nouvelle étude pointe les effets négatifs de la déforestation sur la culture du maïs

L’impact négatif de la déforestation sur les performances de certaines cultures brésiliennes fait l’objet d’une nouvelle étude focalisée sur le maïs. Publiée dans la revue Nature Sustainability, l’étude conclut à une baisse de la production de maïs de 5 à 10% dans la majeure partie de l’Etat du Mato Grosso, premier Etat agricole du Brésil. La culture de soja se monterait moins sensible que celle du maïs, mais elle est généralement semée à une période où la pluviométrie est plus favorable. Outre la pluviométrie, le nombre de nuits avec des températures élevées serait également impacté, affectant davantage le maïs.

Diverses informations font état d’une baisse des amendes pour déforestation au Brésil et de l’absence de position claire sur les sanctions.

La presse brésilienne rapporte dans divers articles que le nombre d’amendes de l’agence environnementale brésilienne (IBAMA) sanctionnant la déforestation a diminué de 60% cette année par rapport à la même période en 2019. L'an dernier, la réduction des amendes avait déjà été de 40% par rapport à 2018. Toutefois, un ingénieur forestier spécialisé dans l'analyse des images satellites rappelle que la déforestation reste dynamique. Il indique que pour inverser la tendance le gouvernement doit envoyer un message clair : « les délits environnementaux seront punis et les terres occupées de manière illégale ne pourront pas être vendues ». Il est également à noter le limogeage le 13 juillet d’une chercheuse responsable de la surveillance des dommages causés aux forêts au sein de l'Institut national de recherche spatiale (Inpe).

 

Entreprises

Club Agro

Carrefour souhaite devenir la première plateforme de vente au détail d’aliments en lige du Brésil

 

Sur le T1 2020, les ventes d’aliments en volume via le site de e-commerce et la markeplace de Carrefour au Brésil ont cru de 235 %. Le PDG de Carrefour Brésil analyse cette croissance comme un changement du standard des achats en ligne. Pour mémoire, à ce jour les ventes alimentaires en ligne au Brésil sont dominées par le groupe GPA, contrôlé par le groupe Casino.

JBS investit 17 M€ pour remettre en fonction un site de production

Il s’agit de l’unité basée dans la ville de Presidente Epitácio dans l’Etat de São Paulo (SP) dont l’objectif est une remise en production d’ici 2023.

La brasserie Blumenau investit pour développer une unité expérimentale

L’unité sera implantée au sein de l’actuel site de production de la brasserie. Elle visera au développement de nouvelles bières. Un investissement de 500 000€ accompagnera ce projet ainsi que l’acquisition d’une ligne d’embouteillage de canettes.

Deuxième édition du symposium de l’agriculture digitale : 6 avril 2021

L’objectif de l’évènement est de créer des ponts entre les connaissances de la recherche scientifique et celles des marchés. Plus d’informations à l’adresse suivante : simposio.agriculturadigital@gmail.com