B de BRICS n°147
Focus : quelques éléments sur la souveraineté alimentaire au Brésil en temps de pandémie
La question de la souveraineté alimentaire au Brésil n’est pas posée dans les mêmes termes que la réflexion actuelle au sein de l’Union européenne ou de la France. A ce jour, il n’y a pas eu de difficulté majeure d’approvisionnement alimentaire signalée par le MAPA. Il est vrai que le pays est autosuffisant à plus de 100% pour une grande diversité de produits. Pour autant il doit structurellement recourir à certaines importations pour certains produits agricoles comme le blé. Il n’a pas été noté d’alerte relative aux approvisionnements en intrants pour l’agriculture ou l’industrie agroalimentaire, mais le pays reste vigilant sur ces approvisionnements dont il est le premier importateur mondial pour plusieurs d’entre eux. Ce panorama ne doit pas pour autant faire oublier les difficultés d’accès aux aliments pour une partie de la population brésilienne (dont 4,5% est en situation de sous-nutrition en 2018 selon la FAO). Le pays pourrait revenir sur la carte de la faim dans le monde cette année (cf. B de BRICS n°145). Le déblocage d’une enveloppe de 90 M€ pour développer la distribution d’aliments aux populations en difficulté vise à répondre à cet enjeu, mais il s’agit probablement d’une réponse partielle dans un contexte où le gouvernement vient d’annoncer l’extension d’une des principales politiques sociales, la Bolsa familia. Le MAPA et l’ensemble du secteur se placent clairement sur le registre d’un Brésil souverain au plan alimentaire, capable de répondre à la demande mondiale en aliments tant sur le plan de la quantité que de la qualité, sans oublier les garanties de développement durable. La pandémie est vue comme une opportunité pour renforcer la place du pays sur la scène alimentaire mondiale. Pour y parvenir, outre l’ouverture et le développement des marchés, le Brésil rappelle la nécessaire suppression des restrictions injustifiées aux échanges et des aides publiques agricoles distorsives. Il souhaite développer les certifications de produits, diversifier son offre et finaliser des accords commerciaux.
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Alimentation et sécurité sanitaire |
Un projet de loi pour créer un programme d’appui à la commercialisation de fruits et légumes durant la pandémie |
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Le projet, en discussion à la chambre des députés, vise à appuyer le développement de la commercialisation des fruits et légumes non transformés par des agricultures familiaux ainsi que les structures agricoles de petite et moyenne taille par les moyens suivants :
Ouverture du marché thaïlandais aux produits laitiers brésiliens ainsi qu’à la viande bovine et aux abatsCes nouvelles ouvertures de marché portent à 60 le nombre de nouveaux marchés ouverts aux produits agricoles brésiliens depuis janvier 2019. Croissance de la consommation de vin au Brésil sur les quatre premiers mois de l’année et développement des ventes en ligneDes enquêtes de comportement du consommateur durant les quatre premiers mois de l’année 2020 font état d’une accentuation de la croissance de la consommation de vin au Brésil. Les supermarchés restent le circuit de distribution majoritaire avec près de 40% des parts de marché devant les ventes en ligne à environ 35%. L’expert Marcello Copello note une forte croissance des ventes via l’application WhatsApp qui représenterait environ 20% des parts de marché. WhatsApp se confirme comme un canal d’achat spécifique et pas seulement pour les vins. Il faut d’ailleurs noter que l’application est en train de tester un système de paiement direct en première mondiale au Brésil preuve du dynamisme de ce pays avec ce mode d’achat. Les perspectives pour les mois qui viennent sont une poursuite de la tendance de la croissance de consommation de vin au Brésil. Les ventes de produits “Bio” au Brésil en croissance pendant la pandémieLe secteur des produits « Bio » a connu une augmentation sensible de ses ventes durant la pandémie, en particulier via le canal des ventes en ligne directement du producteur au consommateur. L’Association de promotion de la production biologique et durable établit la part de marché des aliments “Bio” au Brésil à 1%, représentant 22 000 producteurs et un chiffre d’affaires annuel d’environ 1 milliard d’€ en croissance de près de 20% par an. |
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Environnement |
Un nouveau plan de lutte contre la déforestation illégale doit être annoncé |
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Le gouvernement a indiqué qu’il rendra ce plan public dans les prochains jours. Son contenu ne serait pas limité à l'Amazonie mais porterait sur tous les biomes brésiliens. Cinq axes y seraient développés : tolérance zéro face à la déforestation illégale, régularisation des terres, gestion des terres, paiement pour services environnementaux et bio-économie. L'idée serait d'inverser la logique de la déforestation illégale, en favorisant les activités légales et formelles. Le plan souligne l'importance d'améliorer les outils actuels de contrôle et d'alerte de la déforestation. Prolongation de l'utilisation de la force nationale en Amazonie légaleCette mesure annoncée dans le B de BRICS n° 146 pour lutter contre les feux de forêt et la déforestation est prolongée jusqu’au 10 juillet prochain. Réduction des dépenses contre la déforestation et le changement climatiquePar rapport à 2019, sur les cinq premiers mois de 2020 les dépenses publiques destinées aux activités d'inspection et contrôle des forêts menées par l'Institut brésilien de l'environnement (Ibama) ont chuté de 68% selon l'Institut d'études socio-économiques (Inesc). La baisse est également sensible (-40%) pour les actions du plan climatique visant à respecter l'engagement du Brésil dans le cadre de l'Accord de Paris. |
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EntreprisesClub Agro |
Tereos Açucar e Energia Brasil emprunte 90 M€ avec des objectifs “verts” |
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Il s’agit d’une ligne de crédit à 5 ans auprès d’un pool de sept banques. Elle permettrait à l’entreprise d’économiser entre 90 à 135 M€ par an. Une partie sert à refinancer des dettes et l’autre est destinée à augmenter la note de développement durable de l’entreprise via des investissements dans les domaines suivants :
L’industriel de la viande Marfrig enregistre le meilleur T1 de son histoireEn comparaison avec le T1 2019, le chiffre d’affaires de l’entreprise a cru de plus de 26 % et l’EBITDA ajusté de 109%. Ces résultats sont expliqués par l’entreprise en raison d’une forte réduction des coûts et une croissance des exportations de 65%. Utilisation de la Blockchain pour des exportations brésiliennesL’utilisation de la Blockchain va débuter en juillet pour les exportations de soja et maïs depuis le port de Santos. Le projet est développé conjointement par ADM, Bunge, Cargill, Glencore, LDC et COFCO qui souhaitent des processus plus efficients. Le Brésil a été retenu par ce pool d’entreprises car il est un grand exportateur agricole et il connaît un processus d’exportation relativement compliqué. La plateforme blockchain sera déployée par l’entreprise Covantis et devrait supporter plus de 2000 transactions par seconde. |