Ce numéro spécial est consacré à la crise du coronavirus et à ses implications économiques et sectorielles en Chine tout au long de ce premier semestre 2020.

L’agriculture et l’agroalimentaire chinois à l’épreuve du COVID-19

Malgré la violence de la pandémie et les mesures parfois extrêmement strictes de confinement et de restriction des mouvements, la Chine n’a pas connu de problème majeur d’approvisionnement alimentaire. L’épidémie a accéléré certaines transformations structurelles déjà en cours.

 

Coronavirus : mesures d’hygiènes et de désinfection sur les lieux de travail, l’exemple chinois

A partir de la mise en confinement totale de Wuhan le 23 janvier, les autorités chinoises ont progressivement bâti un corpus de textes destiné à encadrer la poursuite des activités économiques et la fréquentation des lieux publics en période d’épidémie de Covid-19. Ces mesures visent à assurer un niveau d’hygiène et de protection suffisant. Elles ont régulièrement été mises à jour et précisées.

 

Déconfinement et reprise des transports en Chine

Les mesures de confinement et de quarantaine mises en œuvre en Chine à partir de la fin janvier ont pesé sur le transport de marchandises et la logistique en février et leur impact a été plus marqué sur le transport de passagers, notamment sur l’aérien. Le fret non aérien semble avoir rebondi dès le mois de mars. En réponse à la crise, les autorités ont élaboré nombre de mesures de soutien à l’activité, en particulier pour les opérateurs aériens. Elles ont aussi décidé de diverses mesures de protection sanitaire des passagers.

 

Coronavirus : maintien de la production en phase de confinement, l’exemple chinois

Pour l’essentiel des provinces chinoises, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a connu son pic entre le 23 janvier et le 10 février soit dans le contexte particulier du nouvel an chinois et des congés qui s’en suivent et donc une période d’activité très faible pour la majeure partie de l’industrie. Dans ce contexte particulier, la priorité absolue a d’abord été donnée à la lutte contre l’épidémie donnant lieu à une interruption de toutes les activités de production à l’exception des services essentiels dans cette lutte. Ces activités ont ensuite progressivement repris à partir du 10 février, date de reprise officielle dans la plupart des provinces après l’extension des congés pour une durée d’une semaine. Laissé à la discrétion des autorités locales, l’arbitrage entre lutte contre l’épidémie et reprise de l’activité économique s’est traduit différemment selon les circonstances locales mais avec deux points communs : (i) le principe général, dans une première phase, d’interdiction de toutes les activités sauf exception ; (ii) une reprise de la production soumise à la mise en œuvre de mesures sanitaires strictes destinées à protéger le personnel et à limiter les risque de contamination.

 

L’épidémie de COVID-19 en Chine: catalyseur de l’innovation dans le secteur de la santé

La Chine, après une première période difficile, a su démontrer pendant l’épidémie ses capacités d’adaptation et d’innovation, tant pour réagir à l’évolution de la situation que pour développer de nouveaux outils dans le domaine de la santé. Les groupes chinois du numérique proposent ainsi, souvent en collaboration avec les autorités, des outils de gestion et de prévention épidémique, susceptibles d’inspirer d’autres pays dans leur réponse à la crise. De même, l’accent mis ces dernières années par les autorités sur le développement des biotechnologies s’avère décisif pour pouvoir mobiliser les ressources du pays dans la course mondiale pour la recherche d’un traitement puis d’un vaccin contre le virus.

 

BRI : vers un recentrage géographique et sectoriel ?

L’épidémie de Covid-19 nuit à la mise en œuvre concrète de BRI en ralentissant voire en arrêtant la construction de plusieurs grands projets d’infrastructures. Au-delà de cet impact direct, les difficultés économiques et financières du secteur privé et des PME chinoises pourraient les amener à reconsidérer leur internationalisation et à se concentrer sur leur marché domestique. Les autorités ayant réaffirmé l’importance politique de BRI, les grandes entreprises d’Etat (SOE) devraient quant à elles continuer à être mobilisées pour identifier, financer, construire et opérer des infrastructures à l’étranger, potentiellement en reconcentrant leurs efforts sur les pays voisins et notamment l’Asie du Sud-Est. Les autorités entendent également exploiter la crise pour promouvoir les déclinaisons numérique et sanitaire de BRI.

 

Coronavirus : Stabiliser l’emploi, le difficile objectif des autorités chinoises

La stabilisation de l’emploi est une priorité pour les autorités chinoises depuis le début du ralentissement de l’économie chinoise en 2018. Les changements à l’œuvre au sein de l’économie chinoise rendaient d’ores et déjà difficile la réalisation de cet objectif. Avec l’épidémie de Covid-19 et la forte hausse du chômage qu’elle a généré, les autorités sont face à un défi majeur. Stabiliser l’emploi est un prérequis indispensable pour garantir la reprise de l’économie, la stabilité sociale et donc celle du régime. Les problèmes structurels du marché du travail chinois contraignent pourtant les options des autorités. Quelques mesures ciblées ont été annoncées pour faire face à cette situation mais c’est principalement en soutenant l’offre, les PME en priorité, que les autorités, qui ne disposent pas de l’outil du chômage partiel, répondent, pour l’instant, au problème de l’emploi. Des mesures de soutien à la demande pourraient néanmoins également être nécessaires.

 

L’immobilier en Chine, un secteur structurellement et conjoncturellement crucial

L’immobilier joue un rôle central dans le modèle chinois. Il est au cœur des enjeux de production mais également des problématiques liées à l’épargne, aux finances publiques et au système bancaire. Marqué par la prépondérance des autorités et un environnement financier contraint, le secteur immobilier répète des cycles d’investissement et d’écoulement des stocks, symptomatiques d’une allocation sous-optimale du capital. Les autorités ont pris des mesures restrictives pour limiter les effets d’éviction et contenir les prix des logements. L’épidémie de coronavirus pèse particulièrement sur le secteur immobilier. Les déséquilibres structurels du secteur contraignent fortement les capacités de résilience de l’économie chinoise.

 

L’impact du Covid19 sur le marché automobile chinois

Déjà confronté depuis 2018 à un recul jusqu’ici inédit, le marché automobile chinois a été fortement touché par la crise du Covid-19, notamment en raison de la baisse de la demande mais aussi de la perturbation des circuits logistiques et de la concentration d’usines automobiles dans le Hubei, province la plus touchée par l’épidémie et par les mesures de confinement adoptées pour l’enrayer. La reprise progressive du marché automobile, qui bénéficie de mesures de soutien des autorités, fait face à de nombreuses incertitudes, notamment l’évolution de la pandémie en Chine et dans le monde, la confiance des ménages et l’adaptation des chaînes de valeur internationales. Dans ce contexte volatile, la consolidation déjà amorcée du secteur autour des acteurs les plus résilients pourrait s’accentuer.